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Les élus justifient l'injustifiable

L'incohérence et l'opportunisme de nos politiciens m'abasourdissent. À titre d'éternel optimiste, j'ose croire que certains politiciens peuvent encore honorer leurs engagements et respecter les travailleurs. Malheureusement, force est de constater que les Québécois ne sont pas choyés par les temps qui courent.
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L'incohérence et l'opportunisme de nos politiciens m'abasourdissent. À titre d'éternel optimiste, j'ose croire que certains politiciens peuvent encore honorer leurs engagements et respecter les travailleurs. Malheureusement, force est de constater que les Québécois ne sont pas choyés par les temps qui courent.

Pour légitimer ses politiques d'austérité, le gouvernement libéral multiplie les sophismes à propos de la «capacité de payer des contribuables». Si la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, voulait démontrer un peu de cohérence, elle n'hésiterait pas, par exemple, à adopter une loi empêchant ou réglementant les quotas de contraventions. D'un côté, elle assène que les contribuables n'en peuvent plus de payer. De l'autre, elle permet pourtant aux municipalités de mettre une pression financière indue sur les services de police qui ne peut se traduire concrètement que par des quotas de contraventions. Soyons clairs : ces taxes déguisées sont une honte à l'intelligence des Québécois.

De surcroît, nous invitons la ministre Thériault à faire les représentations nécessaires pour s'assurer que les élus provinciaux prêchent par l'exemple et s'appliquent leur propre médecine quant aux régimes de retraite avant de l'imposer aux travailleurs municipaux. Parions que la ministre préférera la politique du «deux poids, deux mesures» préconisées par le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, et se terrera derrière un comité pour étudier la question qui n'aboutira à rien dans un avenir prévisible.

De cette façon, nous verrons si la ministre Thériault peut, à tout le moins, se montrer cohérente dans ses actions. Permettez-moi d'être sceptique. Je doute beaucoup des gens qui n'hésitent pas à appliquer des principes très stricts aux autres, mais qui jonglent avec la nuance et la flexibilité lorsque la situation se retourne envers eux-mêmes.

Ce dont nous nous apercevons, c'est que le gouvernement n'est pas rationnel et agit de façon idéologique et dogmatique. L'austérité à la sauce libérale, c'est un gouvernement qui coupe à la scie mécanique les services publics, mais qui permet à l'ensemble de ses députés de bénéficier de primes parlementaires. En appliquant une recette à la population et une autre à leurs amis, les élus justifient l'injustifiable.

Néanmoins, selon moi, le plus inquiétant est le fait que le gouvernement de Philippe Couillard sacrifie l'État de droit au Québec. Quelle importance accorderons-nous aux ententes à venir si nos élus n'hésitent aucunement à bafouer celles qui sont présentement en vigueur? Ce qu'on vient nous dire, c'est qu'au gré des aléas économiques, il sera dorénavant de bon aloi de contester l'ensemble des ententes au nom de l'austérité. Bref, on dirait qu'il n'y a plus personne au-dessus des lois lorsqu'il s'agit d'économie.

Le nez collé sur l'arbre, nos élus manquent de vision. Osons des projets novateurs à moyen et long terme. Au lieu de se concentrer sur les coupures et l'austérité, levons la tête et parlons de création de richesses. Par-dessus tout, les travailleurs municipaux, et les policiers au premier chef, somment les élus à respecter l'intelligence des Québécois et à cesser les doubles discours fallacieux.

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Réforme des régimes de retraite

Les compressions du gouvernement Couillard

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