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Les faits marquants de la première année du gouvernement Trudeau

Parce qu'il y a autre chose que les selfies.

OTTAWA – Les Canadiens ont été pris par surprise, l’an dernier, lorsqu’ils ont élu un gouvernement libéral majoritaire pour remplacer celui des conservateurs.

Depuis, le premier ministre Justin Trudeau bénéficie d’une lune de miel avec les électeurs, mais des nuages se pointent à l’horizon. Rappel de quelques faits marquants des 12 derniers mois.

Un cabinet paritaire… et féministe

Dès son assermentation, le 4 novembre 2015, Justin Trudeau a fait les manchettes pour sa décision de nommer un cabinet des ministres avec autant de femmes que d’hommes.

Lorsqu’il a été questionné à ce sujet par une journaliste, sa réponse était déjà prête : « Parce qu’on est en 2015 ».

Sa phrase fétiche, qui a fait le tour du monde, a été chaudement applaudie tant par les médias à l’étranger que par des célébrités, comme l’actrice Emma Watson.

« Pourquoi un gouvernement paritaire/50:50? Parce qu’on est en 2015! La chose la plus cool que j’aie vue depuis longtemps. Je t’

Trudeau n’a pas manqué de réitérer ses convictions féministes sur toutes les tribunes dans la dernière année, et continuera de le faire tant et aussi longtemps que son commentaire ne sera pas reçu avec un haussement d’épaules.

Lors d’une discussion sur l’égalité des sexes aux Nations unies à New York, en mars dernier, il a dit ne pas comprendre pourquoi la twittosphère explose à chaque fois qu’il mentionne qu’il est féministe.

« Ce ne devrait pas être quelque chose qui provoque une réaction. C’est simplement de dire, je crois en l’égalité des hommes et des femmes et je crois que nous avons encore beaucoup de travail à faire pour y arriver », a-t-il dit.

« C’est comme de dire que le ciel est bleu et que le gazon est vert. »

Une promesse d’accueillir plus de réfugiés syriens

Alors que certains pays ferment leurs frontières aux Syriens qui fuient leur pays par centaines de milliers, Justin Trudeau était aux premières loges pour accueillir le premier avion débarqué à Toronto le 10 décembre dernier.

Son gouvernement avait promis d’accueillir 25 000 réfugiés au Canada avant la fin de l’année 2015, mais l’objectif a finalement été atteint à la fin du mois de février 2016.

Le 2 octobre 2016, plus de 31 000 réfugiés syriens se sont établis au Canada, dont environ la moitié était parrainée par le gouvernement.

L’image d’un premier ministre tout sourire à l’aéroport Pearson, les bras ouverts aux réfugiés, a néanmoins fait le tour de la planète. Le gouvernement fédéral a lancé le mot-clic #Bienvenueauxréfugiés pour inciter les Canadiens à adopter la même attitude.

Les histoires positives sur l’installation de ces réfugiés dans leurs communautés se succèdent dans les médias.

Cet été, le Huffington Post Québec racontait comment une maman avait nommé sa petite dernière « Justine » en l’honneur du premier ministre. Lorsque l’Alberta a été ravagée par les feux de Fort McMurray, les réfugiés syriens sont venus en aide aux sinistrés.

Mais le plus dur reste à venir. Après un an de soutien financier, les réfugiés syriens devront subvenir eux-mêmes à leurs besoins – ou demander l’aide sociale.

Ils doivent apprendre la langue locale – l’anglais ou le français - et intégrer le marché du travail. Qui plus est, plusieurs personnes qui fuient les ravages de la guerre auront besoin d’aide psychologique.

Le fédéral et les provinces pourront-elles débloquer suffisamment de fonds pour les aider? Ils devront faire des choix difficiles dès que 2017 se pointera le bout du nez.

Petit déficit devient grand

Vous vous souvenez quand le chef libéral promettait de petits déficits en campagne électorale et que le premier ministre sortant, Stephen Harper, s’en moquait?

Son cynisme n’était pas si exagéré, finalement.

Ce qui devait être un léger déficit de 10 milliards de dollars par année est devenu 29,4 milliards de dollars lors du premier budget Morneau. Et la promesse de revenir à l’équilibre budgétaire avant la fin du mandat s’est envolée.

Maintenant, la Banque TD prévoit que le déficit pour cette année pourrait être d’environ 34 milliards de dollars, soit près de cinq milliards de plus que ce qui était anticipé, en raison d’une faible croissance économique.

Opération séduction à l’ONU

Même avant sa première rencontre avec le premier ministre Trudeau, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, disait qu’il était « excité » par les engagements du Canada sur la scène internationale.

En effet, le ton était donné dès les premières heures après l’assermentation du gouvernement Trudeau, le 4 novembre 2015. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a dit au HuffPost qu’il souhaitait retourner à la politique étrangère de l’ancien premier ministre libéral Lester B. Pearson.

Récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1957, Pearson avait proposé un plan pour le maintien la paix pendant la crise du canal de Suez. C’est à partir de cette époque que le Canada s’est mérité le titre de « courtier honnête » dans les conflits mondiaux.

Mais Dion a renommé la politique de son gouvernement quelques mois plus tard : le Canada agirait par « conviction responsable ».

Dans un discours à l’Université d’Ottawa, ce printemps, le ministre a expliqué que cette politique inclut de se réengager avec les Nations unies, les États-Unis, une différente approche pour combattre l’État islamique et lutter contre les changements climatiques.

Cela voudrait également dire qu’il faudra ouvrir le dialogue avec la Russie et l’Iran, et continuer de vendre du matériel de guerre à l’Arabie saoudite, tout en envoyant des soldats pour une mission de paix dans des destinations potentiellement dangereuses.

Le premier ministre Justin Trudeau l’a répété souvent dans la dernière année : « le Canada est de retour ». Dans son tout premier discours à l’Assemblée générale des Nations unies, il a dit que le Canada pouvait faire sa part sur la scène internationale.

Mais Trudeau a aussi exprimé que le Canada devait reprendre sa place au Conseil de sécurité des Nations unies. Il restera à voir si cela se réalisera en 2021 et si oui, à quel coût.

Une bromance avec Barack Obama

Leur amitié, en tant que chefs d’État, fût brève, mais passionnée.

Le président américain Barack Obama n’a pas manqué de mentionner le premier ministre Justin Trudeau lors de son dernier dîner des correspondants à la Maison Blanche.

« En fait, quelqu’un m’a dit récemment : "M. Le Président, vous êtes tellement dépassé ; Justin Trudeau vous a complètement remplacé. Il est si beau, il est si charmant, il est le futur." Et j’ai dit : "Justin, n’en remets pas." »

Trudeau a répondu, à sa manière, pendant le Dîner annuel de la Tribune de la presse à Ottawa.

« Son leadership et ses bons conseils vont me manquer. Mais je ne m’ennuierai pas des wedgies (ou tire-slips). »

Les deux hommes ont développé une relation amicale dans la dernière année. Lors de leur premier entretien, après l’élection de Trudeau, le président Obama lui avait conseillé de se teindre les cheveux avant qu’ils ne deviennent gris.

Quelques mois plus tard, Trudeau était invité à la Maison Blanche pour un dîner d’État, une première pour un premier ministre canadien en 19 ans.

Or, tout n’est pas rose sur le plan économique entre le Canada et les États-Unis. L’accord sur le bois d’œuvre est arrivé à échéance, malgré des négociations intenses, ce qui pourrait mener à l’imposition de nouvelles taxes sur le bois canadien. Des entreprises sollicitent déjà l’aide du fédéral, dans ce cas.

L’importation du lait diafiltré des États-Unis est également un problème pour les agriculteurs québécois et ontariens. Sans oublier le rejet officiel du pipeline Keystone XL, confirmé par Obama peu après l’élection de Trudeau, ce qui a rendu des gens de l’ouest canadien furieux.

Un nouveau président – ou une nouvelle présidente – fera son entrée à la Maison Blanche dans les prochains jours. Il faudra voir si la relation Canada-États-Unis se poursuivra de plus belle, malgré le sentiment protectionniste en croissance chez nos voisins du sud.

Tergiversions dans la vente d’armes

Interpelé à plusieurs reprises sur le sujet, pendant la campagne électorale, le chef libéral Justin Trudeau avait expliqué que le Canada ne pouvait pas annuler un contrat déjà signé entre une entreprise canadienne et l’Arabie saoudite pour la vente de véhicules blindés.

Lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada, il avait diminué la portée du contrat d’une valeur de 15 milliards de dollars. «Ce ne sont pas des armes, ce sont des Jeeps!» avait dit le futur premier ministre.

Le gouvernement Trudeau se trouve maintenant sur la sellette depuis un an pour un contrat qui avait été approuvé par les conservateurs, mais autorisé par le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion.

Ce dernier a dû se défendre d’avoir apposé sa signature sur six contrats d’exportation d’une valeur totale de 11 milliards de dollars. La résiliation du contrat entraînerait environ 2000 pertes d’emplois dans la région de London, en Ontario, en plus de donner une mauvaise image du Canada à l’échelle internationale, a-t-il fait valoir.

Les libéraux disent qu’ils pourraient retirer les permis s’il y a des preuves que les blindés canadiens vendus à l’Arabie saoudite sont utilisés contre la population civile. Plusieurs images ont circulé dans les médias, ces derniers mois, qui prouvent que des véhicules similaires ont servi à réprimer des manifestants.

Les conservateurs et le NPD, qui était pourtant en faveur du contrat avant les dernières élections, appellent maintenant le gouvernement Trudeau à mettre fin à ce contrat qui mine la crédibilité du Canada en matière de droits humains, à leur avis.

Nouveau dialogue avec les provinces, vraiment?

Si l’ancien gouvernement de Stephen Harper évitait les tables rondes avec toutes les provinces, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau en redemande.

Or, ces belles discussions interprovinciales ne se terminent pas toujours comme prévu. Lors de la dernière réunion fédérale-provinciale sur les changements climatiques, la Saskatchewan, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador ont claqué la porte, mécontents de l’annonce sur la tarification du carbone.

Pendant que les ministres de l’Environnement discutaient à Montréal, le premier ministre Justin Trudeau annonçait à Ottawa qu’il imposerait un prix minimum de 10$ sur le carbone dès 2018 – qui augmentera de 10$ à chaque année pendant cinq ans – pour atteindre 50$ en 2022.

Ottawa a également un peu de mal avec certains ministres de la Santé, comme Gaétan Barrette, qui critiquent le plan fédéral sur les transferts en santé.

Avant même que les négociations aient commencées, la ministre québécois a dénoncé les intentions du gouvernement Trudeau dans ce dossier. Il dénonce la baisse anticipée des transferts, qui aura un impact direct sur les soins aux patients à son avis.

Autre dossier qui a fait jaser : la rainette faux-grillon. Cette petite grenouille, qui est une espèce menacée, a été un élément suffisant pour qu’Ottawa fasse cesser la construction de condominiums à La Prairie, ainsi qu’à Candiac et Saint-Philippe, en Montérégie. Une intervention qui n’a pas été appréciée par Québec.

Entre deux chaises sur les pipelines

Comment les libéraux peuvent-ils réconcilier leurs objectifs louables pour lutter contre les changements climatiques tout en ouvrant la porte à des projets qui ouvrent la porte à davantage d’émissions de gaz à effet de serre (GES)?

La question se pose depuis que le gouvernement fédéral a approuvé un premier projet énergétique d’envergure le mois dernier : le Pacific NorthWest LNG, un pipeline de gaz naturel liquéfié, assorti de 190 conditions.

L’Agence canadienne d’évaluation environnementale avait déjà indiqué que l’exploitation de ce pipeline et de l’usine qui y serait rattachée produiraient de 6,5 à 8,7 mégatonnes de GES chaque année, devenant ainsi « le plus gros émetteur » de GES au pays.

Si le gouvernement de la Colombie-Britannique est ravi de l’approbation d’Ottawa, les environnementalistes et certaines communautés autochtones dénoncent la décision, qu’ils qualifient d’erreur alors que le Canada veut atteindre les cibles de la Conférence de Paris.

Le premier ministre Justin Trudeau l’a répété souvent : l’acceptabilité sociale est essentielle pour que les projets énergétiques aillent de l’avant au Canada. C’est pourquoi ses ministres revoient le processus d’évaluation environnementale en place, pour y inclure les émissions de GES, entre autres.

Mais dans le cas du pipeline Énergie Est, l’acceptabilité sociale n’est pas acquise, au contraire. Des manifestants ont fait cesser le processus de consultation de l’Office national de l’énergie à Montréal en remettant en doute l’impartialité de trois commissaires qui ont rencontré l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest à l’hiver 2015 – alors qu’il était consultant pour TransCanada.

Le gouvernement Trudeau doit donc composer avec l’opposition farouche du Québec envers ce projet et l’insistance des provinces de l’ouest, qui ont besoin d’emplois dans le secteur énergétique. C’est sans oublier les intérêts économiques du Nouveau-Brunswick, qui réclame la réalisation du projet à tout prix…

Une relation « de nation à nation »

Dès leur assermentation, tous les ministres étaient avertis dans leur lettre de mandat de l’importance que le premier ministre attribue à la relation avec les Premières Nations du Canada.

« Aucune relation n’est plus importante pour moi et pour le Canada que la relation avec les peuples autochtones. Il est temps de renouveler la relation de nation à nation avec les peuples autochtones pour qu’elle soit fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat. »

Le gouvernement a promis de mettre en œuvre les 94 recommandations de la Commission de vérité et de réconciliation, de mener une enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, en plus d’investir des sommes record pour aider les peuples autochtones au Canada.

Or, moins d’un an après l’élection, certains groupes autochtones accusent le gouvernement de ne pas avoir respecté leurs nombreux engagements.

Ils pensent que l’enquête sur les femmes et les filles ne va pas assez vite, ils sonnent l’alarme pour que l’argent promis soit redistribué plus rapidement, certains s’inquiètent de ne pas avoir de droit de veto pour l’approbation des projets énergétiques.

Qui plus est, Ottawa est pressé d’obtempérer à une ordonnance du Tribunal canadien des droits de la personne (TCDP) pour cesser la discrimination dans la prestation des services à l’enfance dans les réserves autochtones.

Un allié de la communauté LGBTQ2

Un groupe de femmes ultra-conservatrices a même traité Justin Trudeau de « premier ministre des homosexuels ». Pourquoi?

Depuis son entrée en fonction, Justin Trudeau multiplie les actions pour aider la communauté LGBTQ2 – un engagement qui lui a valu le prix Laurent McCutcheon 2016 décerné par la Fondation Émergence en mai dernier.

Le premier ministre a également annoncé son intention d’accorder le pardon posthume à des centaines d’homosexuels condamnés en raison de leur orientation sexuelle, ainsi qu’à ceux condamnés pour « grossière indécence » ou « sodomie ».

Finalement, son gouvernement déposera un projet de loi pour assurer la protection « pleine et entière » des personnes transgenres. La ministre fédérale de la Justice a le mandat d’ajouter « l’identité de genre au nombre des motifs de distinction illicites » et aux groupes identifiables protégés par les dispositions de propagande haineuse du Code criminel.

En plus d’avoir hissé le drapeau arc-en-ciel au Parlement pour une première fois en juin dernier, Justin Trudeau a été le premier premier ministre canadien qui a participé aux parades de la Fierté gaie cet été.

Alors oui, il est peut-être le « premier ministre des homosexuels », oui, mais aussi des lesbiennes, des transgenres, des personnes queers ou encore bispirituelles. Ce qui fait de lui un allié de la communauté LGBTQ2.

Un p’tit joint avec ça?

Pendant qu’un nuage de fumée de marijuana s’élevait sur la colline du Parlement, le 20 avril dernier, le ministre des Affaires étrangères a sorti son côté givré.

En réponse au journaliste de la radio 98,5 FM qui lui demandait s’il avait fumé du « pot » à l’extérieur, Stéphane Dion a répondu : « Une fois, on m’a demandé ça et j’ai répondu : “Je ne m’en rappelle pas, j’étais trop paqueté!” »

En effet, la ministre fédérale de la Santé avait annoncé, ce jour-là, qu’un projet de loi serait déposé pour légaliser la marijuana dès le printemps 2017. Elle veut ainsi éviter que cette drogue tombe dans les mains des mineurs ou que les criminels tirent profit de cette activité.

Le gouvernement Trudeau n’a pas chômé depuis. Il a formé un groupe de travail, mené par l’ancienne vice-première ministre fédérale Anne McLellan, qui doit remettre un rapport à la fin du mois de novembre.

Santé Canada a également entrepris des consultations sur le web afin de prendre le pouls des Canadiens en vue d’une légalisation de cette drogue dans un avenir assez rapproché.

Des selfies, des photo-ops… et encore des selfies

« N’en déplaise au premier ministre, on ne vit pas d’amour, d’eau fraîche et de selfies! »

Cette phrase n’a pas été dite par un libéral, non, mais bien par le député conservateur de Lévis-Lotbinière Jacques Gourde, qui s’est enflammé pendant la période de questions dans la dernière année.

Le premier ministre Justin Trudeau sait comment manier le téléphone intelligent pour prendre des égoportraits, mais il se fait aussi solliciter de toutes parts – quitte à causer tout un émoi chez de jeunes admiratrices, comme à Manille.

Le jour avant le sommet de coopération Asie-Pacifique, un quotidien local aux Philippines avait demandé à ses lecteurs qui était le plus beau dirigeant mondial entre Justin Trudeau et le président mexicain Enrique Pena Nieto.

Mais pour tout vous dire, notre cœur balance depuis qu’on les a vus faire leur jogging en mini-shorts.

Blague à part, Trudeau sait comment faire bonne impression dans les photo-ops et dans les foules depuis qu’il est élu premier ministre.

Il est tellement sollicité qu’il a tendance à parfois s’échapper. Lors d’une prise de photos avec son épouse Sophie Grégoire Trudeau et le couple royal, à Victoria, il a laissé tomber un « Allons, qu'on en finisse » ["Let's just get this over with"] qui s’adressait aux médias présents pour l’occasion, avant de continuer avec quelques banalités.

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