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Les Québécois sont-ils des orphelins politiques? Paul St-Pierre Plamondon propose des pistes de solutions (ENTREVUE)

Les Québécois sont-ils des orphelins politiques? Paul St-Pierre Plamondon propose des pistes de solutions
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Les électeurs québécois ont-ils choisi le parti de leur choix aux dernières élections ou ont-ils voté pour l’option «la moins pire»?

Découragés par les allégations de corruption, embêtés par le discours des souverainistes, les jeunes et moins jeunes ne se reconnaissent plus dans l’offre politique actuelle selon l’avocat Paul St-Pierre Plamondon. L’électorat n’a donc pas pu éjecter le Parti libéral en 2014, «faute d’alternative».

Le Parti québécois, qui devait incarner le changement après neuf ans de règne libéral, a été rejeté après seulement 18 mois au pouvoir. Les élections du 7 avril dernier seraient une conséquence directe de «l’indécision des Québécois en 2012», explique l’auteur dans son livre Les Orphelins politiques.

«Ce qui était palpable le lendemain, c’était le découragement et la stupéfaction des électeurs. On vient de réélire un gouvernement qui fait l’objet de la commission Charbonneau et les mêmes personnes sont toujours en poste, sans aucune réforme, sans aucune conséquence pour quiconque», déplore Paul St-Pierre Plamondon.

Confiant que le sentiment n’est pas que générationnel, mais bien structurel, il tente de trouver les causes de ce désengagement politique autant chez la génération Y que chez les baby boomers, et propose des solutions pour en finir avec le cynisme.

«C’est trop facile de s’exclure et de se dire orphelin politique sans mettre le doigt sur ce qui cause l’orphelinat», ajoute-t-il.

La menace d’un troisième référendum

Paul St-Pierre Plamondon croit que la souveraineté reviendra en force dans les prochaines années. En attendant, il critique les souverainistes, qui ne sont pas à l’écoute de la population à son avis. «Ils cherchent toujours une façon de mettre en scène un troisième référendum. C’est insupportable pour une majorité de Québécois.»

En entrevue avec le Huffington Post Québec en mars dernier, l’ex-chef péquiste Pauline Marois avait répété qu’il n’y aurait pas de référendum «tant que les Québécois ne sont pas prêts». Or, le poing levé de Pierre Karl Péladeau aurait convaincu la population du contraire, et la dégringolade du Parti québécois a permis la réélection du Parti libéral «sans avoir eu à rendre formellement des comptes».

Le jeune avocat n’est pas plus tendre avec la «gauche», en général, qui «ne passe pas» au sein de la population. Selon lui, elle doit s’approprier le langage économique et s’adresser à un public plus large, «plutôt que de parler à sa petite gang». Les projets de société plus gauchistes devraient aussi se distancier du projet de souveraineté du Québec.

Bien qu’il ne cache pas son ambition de se lancer un jour en politique, Paul St-Pierre Plamondon, qui a co-fondé Génération d’idées avec Stéphanie Raymond-Bougie et Mélanie Joly, dit ne pas vouloir créer un parti politique pour l’instant. Il est présentement vice-président et coactionnaire du cabinet d’avocats Delegatus, en plus d’être un chroniqueur régulier à la télévision.

Le défi en ce moment, dit-il, est de ne pas abandonner l’idée qu’on puisse laisser un meilleur monde à nos enfants. «En ce moment, on accepte que nos finances publiques se dégradent, que l’environnement se dégrade et qu’on va arriver dans un cul-de-sac, que l’éducation, les services sociaux et tout ce qui est important pour les gens soit en recul.»

«Un état capable de vision, on a déjà vu ça au Québec et c’est pas impossible à refaire, dit-il, Mais pour ça, il faut attirer du capital humain, et pour attirer le capital humain, il ne peut pas y avoir de corruption, il ne peut pas y avoir de mensonges constamment et il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.»

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