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Les prisons de la Corée du Nord sont pires que les camps de concentration nazis selon un survivant de l'Holocauste

«Ce n'est comparable avec aucune situation ailleurs dans le monde, passé ou présent», dit un autre expert.

Le traitement des prisonniers politiques par le leader coréen Kim Jong-un est aussi grave que ce qui s'est produit dans les camps de concentration nazis durant la Deuxième guerre mondiale, selon un ancien juge qui a survécu à Auschwitz.

Thomas Buergenthal, un professeur de droit qui a été juge de la Cour internationale de justice pendant une décennie, a soutenu que les atrocités dans les prisons nord-coréennes seraient «même pires» que durant la période nazie, selon un nouveau rapport auquel il a collaboré.

«Je crois que les conditions dans les prisons nord-coréennes sont aussi mauvaises, ou même pires, que celles que j'ai vues et subies dans ma jeunesse dans les camps nazis et dans ma longue carrière professionnelle dans le domaine des droits humains», a raconté au Washington Post Buergenthal, qui a survécu aux camps de concentration d'Auschwitz et de Sachsenhausen alors qu'il était enfant.

Buergenthal est l'auteur d'un rapport publié mardi par l'Association du barreau internationale, intitulé «Inquiry on Crimes Against Humanity in North Korean Political Prisons». Il documente la situation en Corée du Nord, où il est estimé qu'entre 80 000 et 130 000 personnes sont détenues dans des conditions exécrables.

Le document est fondé sur les témoignages de déserteurs nord-coréens, incluant un ancien gardien de prison, de la recherche empirique, des vidéos et des retranscriptions. Selon ce rapport, des enquêteurs ont découvert que des crimes contre l'humanité ont été commis dans les prisons, comme des meurtres, de l'esclavage, de la torture, de la violence sexuelle et de la persécution.

Le rapport se concentre sur quatre «zones de contrôle total», où des gens sont envoyés sans aucune chance de libération. «Des centaines de milliers de prisonniers politiques ont été envoyés dans des prisons depuis 50 ans, avec jusqu'à trois générations de familles enfermées ensemble et soumises au travail forcé, la plupart du temps du travail dans les mines, l'exploitation du bois et l'agriculture», selon le rapport.

Les prisonniers sont régulièrement torturés et tués, toujours selon le rapport. Le viol serait répandu, tout comme la malnutrition, la famine et le surmenage.

«Ce n'est comparable avec aucune situation ailleurs dans le monde, passé ou présent», a soutenu Navi Pillay en entrevue au Washington Post, un autre auteur du rapport qui siège également comme juge en Afrique du Sud. «C'est une atrocité d'un niveau maximal, où toute la population est soumise à de l'intimidation.»

Le rapport demande à un tribunal international d'enquêter sur les crimes contre l'humanité de la Corée du Nord et de tenir responsables les autorités, incluant Kim Jong-un, les officiers du parti communiste, les gardiens de prison et les gardiens de sécurité.

L'étude se veut une mise à jour non officielle d'une enquête de 2014 des Nations unies sur les abus au droits humains en Corée du Nord, dit l'Association du barreau internationale.

La politique de détention des citoyens vus comme des «graines» de l'ennemi par le régime nord-coréen remonte aux années 1950. Cependant, la documentation des crimes dans les prisons du pays a été rendue difficile par son isolation, alors même que la Corée du Nord développe son arsenal nucléaire.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l'anglais.

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