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Les souverainistes ne peuvent se permettre de perdre un prochain référendum, dit Léo Bureau-Blouin

Les souverainistes ne peuvent se permettre de perdre un prochain référendum, dit Léo Bureau-Blouin
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QUÉBEC - Léo Bureau-Blouin estime qu'une défaite lors d'un prochain référendum sur la souveraineté du Québec signifierait de mettre le couvercle sur la marmite indépendantiste pour au moins une génération. «Ce serait extrêmement démobilisant pour toute une génération, dit le président du Comité national des jeunes du PQ. Il faudrait attendre plusieurs dizaines d'années avant de pouvoir resoulever la question.»

Pour cette raison, le mouvement souverainiste québécois doit être prudent. «S'il y a un prochain référendum au Québec, les troupes souverainistes ne peuvent pas se permettre de le perdre, ajoute-t-il. Je pense que c'est pour ça que ça va être un débat important de la course à la chefferie du PQ».

Léo Bureau-Blouin a fait ce commentaire au cours d'une entrevue sur le référendum sur la souveraineté en Écosse. Plus tôt cette semaine, le chef du Scottish National Party s'est engagé à ne pas tenir un nouveau référendum sur la souveraineté avant au moins 18 ans, même si le Non devait l'emporter par une seule voix. Le premier ministre écossais voulait ainsi apaiser les craintes que son parti poursuive une stratégie de «never-endum» en organisant un nouveau plébiscite le plus tôt possible.

Léo Bureau-Blouin se garde toutefois d'appuyer l'un ou l'autre des candidats potentiels à la chefferie du PQ. Bernard Drainville et Jean-François Lisée, deux candidats pressentis, ont chacun proposé une approche prudente en vue d'un prochain référendum. Le Comité des jeunes du PQ va prendre le temps d'entendre les autres candidats avant de se prononcer, dit Léo Bureau-Blouin.

L'approche écossaise

Comme plusieurs souverainistes, Léo Bureau-Blouin apprécie la clarté de la démarche écossaise. Le SNP a notamment déposé un volumineux livre blanc pour répondre aux nombreuses interrogations possibles des Écossais. «Je pense que c'est peut-être ça qui nous manque à l'heure actuelle [au Québec] parce qu'il y a plusieurs questions de base sur lesquelles ont n'a pas des réponses toujours claires», dit-il, citant entre autres l'armée et les traités de libre-échange.

Pour le jeune leader souverainiste, un Oui écossais aurait un impact mobilisateur sur les troupes souverainistes au Québec. «Ce serait motivant, surtout pour les jeunes souverainistes», dit-il. Il souligne que les jeunes Québécois n'ont jamais vécu de «momentum référendaire» au Québec; certains n'étaient pas nés, d'autres étaient trop jeunes pour s'en souvenir.

«Ça donne beaucoup d'espoir de voir qu'une campagne référendaire n'amène pas un effondrement du Oui, mais, au contraire, une consolidation et une augmentation», souligne-t-il.

Une victoire serrée du Oui obligerait également le gouvernement canadien à reconnaître la légitimité d'une souveraineté obtenue par une seule voix. Après le référendum de 1995, le gouvernement Chrétien avait affirmé qu'il ne reconnaîtrait pas un résultat aussi serré. À l'inverse, Londres s'est déjà engagée à reconnaître un tel résultat. «Ça va mettre une pression sur Ottawa, dit Léo Bureau-Blouin. Ça crée un précédent.»

Le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse vu par la presse

Le référendum écossais vu par la presse

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