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L'imposition d'un menu halal dans un CPE cause des frictions

L'imposition d'un menu halal dans un CPE cause des frictions
Capture d'écran

QUÉBEC – Au CPE Ambcal – Les petits cœurs de Françoise, le nouveau menu halal cause des frictions. Afin d’accommoder 10% de la clientèle, les repas conformes aux préceptes musulmans ont été imposés à tous les enfants.

La directrice générale du CPE de Pierrefonds affirme qu’elle avait pourtant les meilleures intentions. Jusqu’ici, les douze enfants musulmans du CPE mangeaient des repas végétariens afin d’éviter la viande non-halal. «Je connais bien les familles et je sais que, de ce 10%, une bonne partie est à faible revenu, explique Roxanne Lesage. Je n’en ai pas parlé aux parents, mais je me suis demandé s’ils ont les moyens d’acheter de la viande à la maison.»

Roxanne Lesage affirme n’avoir reçu aucune demande des parents ou des autres éducateurs. Et aucun précepte religieux n’est enseigné aux enfants, assure-t-elle : «On n’instruit pas les enfants sur la façon dont les animaux ont été tués et bénis».

Le passage aux repas halal n’a pas non plus entraîné de hausse de coût pour le CPE.

Mais la modification du menu ne plaît pas à au moins un parent. «Je crois que 99% des parents étaient contents ou n’ont rien dit. J’ai un parent qui n’a pas été contente», dit Roxanne Lesage.

«Elle m’en a parlé et je lui ai dit ‘si vous refusez de manger halal, il y a une autre option que je peux vous donner’ et je lui ai offert un menu végétarien», explique Roxanne Lesage. La dame a choisi le menu végétarien pour son enfant.

«C’est un accommodement raisonnable», estime Roxanne Lesage.

La directrice générale affirme qu’elle n’hésiterait pas à accommoder un autre groupe religieux, notamment en offrant des repas cachères pour les Juifs. «Si c’est possible, oui. Moi, j’aime accommoder les gens», dit-elle. Sinon, il y a le menu végétarien, ajoute Roxanne Lesage.

Il a été impossible de parler à la mère opposée au menu halal.

Majorité Vs minorité

Au ministère de la Famille, on explique que rien n’empêche un CPE d’offrir des repas basés sur des préceptes religieux. «Il existe une règle qui interdit l’apprentissage religieux, mais tout ce qui est l'alimentation n’en fait pas partie», explique la porte-parole, Nadia Caron.

Au cabinet de la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, on s'en remet à la directive du ministère. «Pour nous, c'est conforme», explique l'attachée de presse de la ministre, Léa Nadeau. Le cabinet a tout de même entrepris des vérifications pour s'assurer que la décision a été prise de concert avec le conseil d'administration du CPE, composé notamment de parents.

C’est la députée péquiste Agnès Maltais qui a dévoilé la situation en chambre la semaine dernière. «Je ne comprends pas qu’on ait imposé à la majorité, au lieu d’accommoder la minorité», explique-t-elle.

La porte-parole du PQ en matière de laïcité ne s’oppose pas à ce qu’on offre des repas halal dans les CPE. «Qu’on permette aux enfants qui ont une croyance religieuse de manger de la nourriture halal, il n’y a aucun problème, dit-elle. C’est qu’on l’impose à la majorité, qui ne marche pas.»

De plus, Agnès Maltais estime que l’abattage halal cause des souffrances à l’animal. «Moi, je suis laïque, dit-elle. Je n’accepterais pas qu’on m’impose une nourriture dont je désapprouve le traitement de l’animal et qui est de facture religieuse.»

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