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L'obsession pour la mode féminine

Je ne comprends pas pourquoi certains sont convaincus d'avoir un droit de parole sur comment une femme choisi de s'habiller. Dans tous les cas, c'est toujours trop ceci ou pas assez cela... Qu'on impose de porter ou d'enlever un vêtement à une femme, là est la violation totale de sa liberté.
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En octobre dernier, j'ai démarré l'écriture d'un billet sur l'obsession pour la mode féminine comme enjeu de société. C'était une image qui m'avait inspiré à ce moment-là. La photo ci-dessous, produit d'une campagne de lutte contre les préjugés en 2013, dénonce les jugements de valeur dont les femmes sont souvent victimes en raison de la manière dont elles s'habillent.

Mais, j'ai laissé mon texte prendre la poussière en me disant que ce n'était probablement qu'un ressenti personnel à ce moment-là, que je devais être la seule à sentir cet acharnement.

Avec le faux débat autour du burkini, j'ai voulu dépoussiérer ce que j'avais jadis écrit. Des exemples de cette obsession ?

Qui se souvient du mot-clic #suitablydressed, qui a fait un buzz après que la juge Eliana Marengo ait refusé d'entendre Rania El-Alloul à la Cour du Québec, tant que cette dernière conservait son voile.

Puis, du #JePorteMaJupeCommeJeVeux suite au renvoi d'une collégienne qui portait une «jupe trop longue» à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, en France (avril 2015).

Et chaque été reviennent les chroniques sur le malaise de certains à la vue des femmes portant des maillots de bain couvrant trop leurs corps dans les piscines, les plages ou les glissades d'eau. Je ne m'attarderais toutefois pas sur le cas du burkini puisque Dalila Awada et Yousra Dahry ont su si bien s'exprimer sur le sujet.

L'encre versée, le temps d'antenne à la télévision et sur les ondes radio accordés à chacun de ces nouveaux faits divers m'étonnent sans cesse. Je me dis toujours que ça va passer après trois jours... T''sais, parce qu'on est en 2016... mais ça n'en finit plus.

Le style vestimentaire des femmes n'est pas un sujet d'ordre public. Ça n'a tout simplement pas à être discuté par tout un chacun.

Je ne comprends pas pourquoi certains sont convaincus d'avoir un droit de parole sur comment une femme choisie de s'habiller. Dans tous les cas, c'est toujours trop ceci ou pas assez cela... Qu'on impose de porter ou d'enlever un vêtement à une femme, là est la violation totale de sa liberté.

J'ai beaucoup de misère avec l'idée d'avoir à rendre des comptes à quelqu'un pour mes décisions. Et j'ai tout autant de mal avec les intentions que l'on prête à une femme selon la manière dont elle choisit de s'habiller : elle veut prouver ceci ou cela... Non, elle a décidé de porter cette tenue parce qu'elle lui plaît et qu'elle se sent bien dedans. Point.

À mon sens, le style vestimentaire des femmes (dans ce cas-ci, mais des hommes aussi) n'est pas un sujet d'ordre public. Ça n'a tout simplement pas à être discuté par tout un chacun aux heures de grande écoute. On n'a certainement pas à attendre l'unanimité de l'opinion publique pour s'habiller comme bon nous semble dans la rue, à l'école ou à la plage.

Si l'on se soucie de la condition sociale de la femme et de son bien-être, si l'on veut réellement améliorer son sort, abordons plus sérieusement et aussi publiquement les sujets de la parité, de l'égalité salariale ou des plafonds de verre dans certaines industries. Ou n'est-ce ni assez sensationnaliste ni assez vendeur, ça ?

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