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Lock-out chez ArcelorMittal à Contrecoeur: quelque 300 employés sans travail

Lock-out chez ArcelorMittal à Contrecoeur
AP

Bris d'équipements à l'intérieur de l'usine, carcasse de voiture retournée sur le toit et incendie allumé sur la voie publique devant les installations de la société. Le lock-out décrété hier soir par la société ArcelorMittal Montreal s'envenime rapidement à l'usine de Contrecoeur, en Montérégie, où travaillent quelque 300 employés.

Le rejet de l'offre finale et globale - dans une proportion de 53 % - au cours d'une assemblée générale extraordinaire, mercredi, a incité l'entreprise à mettre ses employés en lock-out.

La nouvelle a été mal accueillie par les employés et des actes de vandalisme ont été rapportés dans la nuit du 6 au 7 août. « Ces gestes regrettables et inacceptables ont mis en péril la sécurité des personnes présentes et causé des dommages matériels importants », a déploré la société. Une enquête de la Sûreté du Québec a d'ailleurs été instituée pour trouver les responsables des méfaits.

ArcelorMittal Montreal est un fournisseur de produits de minerai de fer destinés au marché mondial de l'acier. Sur son site Internet, l'entreprise affirme qu'elle produit près de 40 % de la production totale canadienne. La production d'ArcelorMittal Montreal s'élève annuellement à près de 15 millions de tonnes de concentré de minerai de fer et à plus de 9 millions de tonnes de boulettes d'oxyde de fer.

À l'usine de Contrecoeur, les employés font fondre des carcasses de voitures pour en faire des briques de métal à partir desquelles elles fabriquent ensuite des tiges de métal.

ArcelorMittal Montreal compte 2000 employés au total. Elle est une filiale d'ArcelorMittal, présent dans une soixantaine de pays.

Les négociations ont été rompues, affirme le syndicat. Par voie de communiqué, le représentant syndical Guy Gaudette dénonce le fait que l'employeur ait rejeté les propositions syndicales les unes après les autres.

Le régime de retraite au coeur du litige

Les négociations achoppent notamment sur le régime de retraite des employés que la société souhaite modifier. D'un régime à prestation déterminée, la société veut le faire passer à un régime à cotisation déterminée pour les nouveaux employés. Le régime de retraite des employés d'ArcelorMittal fait des surplus et il est solvable dans une proportion de 90 %, selon le syndicat.

Signe de l'écart qui sépare les deux parties, les travailleurs réclament de leur côté une indexation des prestations du régime de retraite qui sont gelées depuis plusieurs années. Le syndicat avance qu'ArcelorMittal tente de profiter du débat sur les régimes de retraite dans le secteur municipal pour obtenir le changement au régime de retraite de ses employés.

« Ils s'attaquent à un régime qui est en très, très bonne santé financière », soutient le président du syndicat des métallos, Yves Rolland. « Ce n'est pas une problématique à ce niveau-là. Je pense effectivement qu'ils profitent de la presse, de tout ce qui se passe dans les municipalités et dans l'opinion publique sur les régimes de retraite. »

Le contrat de travail des employés est échu depuis le 31 juillet.

Outre le changement de régime de retraite pour les nouveaux employés, que confirme ArcelorMittal, l'offre finale de la société comprenait des augmentations de salaire de 13 % sur 5 ans. Une augmentation qui aurait fait passer le salaire de base moyen, au sein de l'entreprise, à 68 000 $ par année.

« La réduction substantielle des commandes en raison de l'incertitude générée par l'absence d'une entente avant la date butoir du 31 juillet a mené à ce lock-out », explique la ArcelorMittal par communiqué.

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