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Lois anti-avortement: une élue américaine propose la vasectomie obligatoire après 50 ans

La démocrate Rolanda Hollis veut envoyer le message selon lequel les hommes ne doivent pas légiférer sur le corps des femmes.
Manifestation pro-IVG à Washington en mai 2019 après le vote de la proposition de loi répressive en Alabama.
Xinhua News Agency via Getty Images
Manifestation pro-IVG à Washington en mai 2019 après le vote de la proposition de loi répressive en Alabama.

Puisque l’État légifère sur le corps des femmes, faisons-en de même pour celui des hommes. C’est en résumé la réponse aux anti-avortement de l’élue américaine qui propose dans un projet de loi de rendre la vasectomie obligatoire pour les hommes de plus de 50 ans.

La proposition de Rolanda Hollis, législatrice dans l’Alabama, a été présentée le 13 février. Celle-ci vient répondre à l’interdiction quasi totale de l’IVG, même en cas de viol ou d’inceste, votée en 2019 dans cet État conservateur des États-Unis. Cette interdiction a depuis été bloquée par un juge fédéral, mais une action en justice sur cette loi répressive est toujours en cours.

Selon l’élue démocrate Rolanda Hollis, cette loi anti-avortement est considérée par beaucoup comme «dépassant scandaleusement les limites». Pourtant, «année après année, le parti majoritaire continue de proposer une nouvelle législation qui tente de dicter aux femmes ce qu’elles doivent faire de leur corps en matière de procréation», a-t-elle déclaré.

Sa proposition consiste dans l’obligation pour les hommes, dès 50 ans ou après la naissance de leur troisième enfant biologique, de subir une vasectomie, opération consistant à couper les canaux transportant les spermatozoïdes à partir des testicules. Et ce, à leurs frais. Rolanda Hollis entend ainsi «neutraliser» le projet anti-IVG et envoyer le message selon lequel «les hommes ne devraient pas légiférer sur ce que les femmes font de leur corps».

Dénoncer l’hypocrisie

Cette élue montre à travers cette proposition de loi que la procréation concerne deux personnes et que la responsabilité ne devrait revenir qu’aux femmes.

«Tout comme je me tournerais vers mon médecin plutôt que vers mon législateur pour obtenir des conseils sur une intervention chirurgicale ou pour la prise de certains médicaments, c’est mon médecin - ainsi que mes proches - que je devrais consulter quand il s’agit de prendre des décisions incroyablement difficiles concernant mes droits privés en termes de procréation», explique-t-elle.

Évidemment, cette proposition de loi n’est pas appréciée par le parti républicain. Jim Hill, lui aussi élu dans l’Alabama, a déclaré: «je n’ai jamais vu une loi dont l’enjeu est de stériliser une personne, homme ou femme».

D’autres, comme Randall Marshall, à la tête d’une association de défense des libertés civiles, ont bien compris qu’avant toute chose, cette proposition avait pour but de «souligner l’hypocrisie de la législation de l’Alabama qui prend des décisions médicales pour les femmes alors qu’ils n’oseraient jamais en faire de même pour les hommes».

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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