Le film Mommy de Xavier Dolan a eu droit à 12 minutes d'ovation après sa projection officielle devant public, jeudi, à Cannes.
L'engouement pour le film sur la Croisette fait suite aux éloges reçus plus tôt par le jeune réalisateur et la distribution du film.
« Douze minutes sincères, avec des visages, avec des larmes, avec des sourires [...] J'ai senti que les gens étaient sincères et étaient avec nous », a affirmé Xavier Dolan à Radio-Canada, ajoutant ne pas savoir « combien de temps ça va me prendre pour en revenir ».
L'actrice Anne Dorval a dit quant à elle se sentir « comme sur un nuage ». « Je ne sais pas quoi dire, je suis tellement sur un buzz incroyable », a-t-elle lancé.
Le réalisateur québécois de 25 ans, visiblement ému, et les trois acteurs principaux du film, Anne Dorval, Suzanne Clément et Antoine Olivier Pilon, ont effectué la traditionnelle montée des marches du Palais des festivals vers 21 h, juste avant la projection de Mommy.
Dès la première présentation de presse du film mercredi soir, les réactions ont été quasi unanimes, beaucoup de journalistes donnant Mommy favori pour la Palme d'or à ce stade de la compétition.
Les interprétations ont également été louangées, à commencer par celle d'Antoine Olivier Pilon, que le public français a connu grâce au clip College boy, du groupe Indochine, réalisé l'an dernier par Dolan.
Mommy fait parler de lui
Le jeune réalisateur se retrouve sur la page couverture du quotidien français Libération, pour son édition de vendredi.
Parmi les appuis plus improbables au film, celui de Vincenzo Guzzo. Le propriétaire de cinémas, qui a créé la polémique l'année dernière en qualifiant les films québécois de « lamentards », a souhaité à Xavier Dolan, sur le réseau social Twitter, de remporter la Palme d'or.
Cette soirée a mis un trait sur une journée haute en émotions pour Dolan et la distribution de Mommy, qui ont participé à midi à une autre tradition cannoise, l'intimidante séance de photos.
Xavier Dolan a également eu un premier contact avec les médias internationaux lors de la conférence de presse qui précède la projection officielle.
Une victoire potentielle pour le Québec ou pour le Canada?
« Si vous gagnez la Palme d'or, est-ce que ce serait une victoire pour le Québec ou pour le Canada? », a demandé un journaliste du Macleans, en conférence de presse.
Le réalisateur a répondu « bien joué! », en riant. « Si nous gagnons, bien, je suis du Québec et le Québec fait partie du Canada, c'est un fait, c'est quelque chose qu'on sait tous... Peu importe mon point de vue politique, c'est un film très québécois, et ce serait une victoire internationale, et surtout une victoire pour les gens de mon âge, de ma génération, une forme d'espoir. Parce que mon film est porteur d'espoir », a-t-il répondu.
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