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Louis Morissette: les refus des uns font le bonheur des autres

«Les trois quarts des choses qui arrivent et que je démarre, c’est parce que quelqu’un me les a refusées...»
Pierre Manning via Radio-Canada

L’édition, la scène, la télévision, le cinéma : Louis Morissette a beau déclarer ne pas avoir de plan d’expansion bien précis, force est d’admettre que la vie se charge de lui signifier le contraire. Nous avons discuté avec lui de ses nombreux projets avec son bon ami Ricardo Trogi, d’un possible nouveau spectacle avec Véro et du partage - avec de jeunes humoristes - des leçons apprises avec l’expérience.

Morissette et Trogi

Louis Morissette a de nombreux projets en chantier, dont plusieurs en collaboration avec son complice Ricardo Trogi. Un artiste avec qui il a développé une mécanique de travail basée sur une compréhension et un sens de l’humour au diapason.

«On rit des mêmes affaires et des mêmes gags, on a le même niveau d’humour, explique-t-il. Je suis souvent un peu plus grinçant et lui un petit peu plus fou, mais on rit quand même des mêmes choses, et ce, dans toute la chaîne: avoir l’idée, l’écrire, la jouer, en faire le montage. C’est super rare qu’on ne s’entende pas.»

Les prochains projets du duo? La série politico-comique La maison bleue, dont la sortie est prévue pour le début 2020 et Le guide de la famille parfaite, premier long-métrage entièrement produit par Louis Morissette. Deux projets qui devraient faire jaser un brin, pour des raisons différentes.

Le premier, parce qu’il relate l’histoire d’un Québec devenu indépendant 25 ans après un référendum qui aurait pris une tout autre tournure, et le second parce qu’il aborde le délicat thème de la «surparentalité».

«La maison bleue n’est, somme toute, pas très politique, c’est plutôt une fresque familiale, explique Louis Morissette. Ça reste l’histoire d’un père de famille qui habite dans une maison de Ste-Foy, qui vit dans la population et qui a une fille qui est plus fédéraliste que souverainiste. On se retrouve donc avec une espèce de combat familial dans une province aux prises avec différents problèmes, notamment le fait que 62% des Québécois souhaitent retourner dans le Canada, car ils sont déçus.»

Ce projet qui «l’excite beaucoup» lui permet de voir à l’œuvre le grand comédien Guy Nadon, qui y tient le rôle principal et avec qui l’humoriste aurait voulu partager l’écran.

«J’étais intimidé de simplement discuter avec lui sur le plateau, avoue-t-il. C’est un grand acteur et ce rôle est spécial. Il tient ici un rôle principal en comédie, ça repose sur ses épaules et il est très, très, très bon. On savait tous qu’on pouvait faire quelque chose qui dérangerait avec La maison bleue, alors on voulait vraiment avoir le meilleur.»

Comédie dramatique à deux niveaux à l’instar du film Le mirage, Le guide de la famille parfaite sera lui aussi drôle, puis rempli de malaises.

«L’histoire de l’Halloween reportée, c’est exactement ça, explique celui qui y tient le rôle du père. C’est une société qui ne veut pas que ses enfants se fassent mal, qu’ils n’aient pas d’échecs. Des enfants que l’on pousse jusqu’à un point où ils font de l’anxiété, notamment de l’anxiété de performance. Ça va aussi faire beaucoup jaser, parce que ça va aller toucher quelque chose.»

Beaucoup plus sage

Louis Morissette explique que son ambition ne se mesure pas à un plan précis visant à grossir. «Les trois quarts des choses qui arrivent et que je démarre, c’est parce que quelqu’un me les a refusées, dit-il. La télévision a commencé comme ça, puis le spectacle et le cinéma. Il y a beaucoup de : ″OK, alors je vais le faire moi-même!″ Oui, il y a un peu de plan de match, mais pas tant.»

Une chose est sûre, celui qui avoue s’ennuyer de faire de l’humour aimerait revenir avec un autre spectacle en compagnie de sa belle Véro. Pas tout de suite toutefois, le projet n’en étant qu’à un tôt stade d’écriture.

En attendant, il assouvit sa soif de faire rire en travaillant avec plusieurs humoristes, nouveaux ou plus établis comme Rachid Badouri, Phil Roy, Yannick de Martino, Pier-Yves Roy-Desmarais. Julien Lacroix aussi, que l’on retrouvera dans la série web Projet 2000 (pour laquelle Morissette est script-éditeur) et qu’il a un peu pris sous son aile.

«Je voulais travailler avec Julien et lui montrer un peu ce qu’est la scénarisation, car je pense qu’il peut faire de grandes choses. Il est super bon et très agréable. J’espère qu’on va travailler ensemble longtemps.»

«Je tenais aussi à lui montrer à gérer son tempérament, quelque chose que j’ai eu beaucoup de difficulté à faire quand j’étais jeune, ajoute-t-il. J’avais de la difficulté à gérer mon ambition et mon bon vouloir. Oui, j’ai été baveux et j’ai parfois mélangé qui j’étais avec mon personnage de scène.»

S’il concède que l’arrogance de la jeunesse est essentielle pour faire ses premières armes dans ce métier, il ajoute que la gentillesse l’est tout autant.

«Être gentil peut te mener bien loin dans la vie. Être gentil, c’est une qualité qui est sous-estimée et qui est parfois associée, à tort, aux faibles. Je ne crois pas à cela. Ce n’est pas vrai que tu vas aller plus loin en bottant des derrières. Je le sais, je n’ai pas toujours été gentil… Maintenant, je dis aux jeunes : ″Ne faites pas ça, c’est une erreur que j’ai faite″.»

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