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M. Trump, vous devez soutenir la liberté dans le monde musulman

En tant que chef d'une grande démocratie, vous serez le défenseur de ce que les ancêtres de la nation américaine chérissaient le plus: la liberté et la liberté d'expression pour tous les citoyens, indépendamment de leur origine, de leur religion, de leur richesse ou de leur statut social.
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Monsieur le président élu Donald Trump, le peuple américain vous a choisi pour devenir le futur 45e président des États-Unis et vous a confié de nombreuses missions et responsabilités. En tant que chef d'une grande démocratie, vous serez le défenseur de ce que les ancêtres de la nation américaine chérissaient le plus: la liberté et la liberté d'expression pour tous les citoyens, indépendamment de leur origine, de leur religion, de leur richesse ou de leur statut social.

Leonard Cohen, notre plus cher poète urbain disparu le 7 novembre 2016 chantait dans son dernier album des paroles qui ont résonné en moi :

Il y a un amant dans l'histoire / Mais l'histoire est toujours la même / Il y a une berceuse pour souffrir / Et un paradoxe à blâmer / Mais il est écrit dans les Écritures / Et la demande n'est pas futile / Vous la voulez plus sombre / Nous tuons la flamme.

Nous devons protéger cette flamme - une lumière de liberté, d'expression, des valeurs qui rendent l'Amérique si immense.

Lorsque vous avez été élu par le peuple américain, vous êtes devenu l'espoir pour beaucoup de ceux qui se voient refuser des libertés et des droits dans le monde. Raif Badawi, mon mari, est l'un d'eux. En 2012, mon mari a été emprisonné en Arabie saoudite pour les blogs qu'il avait créés. En 2015, il a été fouetté devant une foule. Il est devenu un héros pour des millions de musulmans, d'arabes, de musulmans laïques, d'athées, d'ex-musulmans, dans le monde entier - y compris ceux vivant aux États-Unis, qui partagent sa soif de liberté d'expression et de libertés sociales.

Raif est un musulman et un fervent défenseur des valeurs de liberté et de démocratie, dans une partie du monde où le soutien à de telles idées est une infraction passible de sanctions. Le désir de Raif était que son pays - l'Arabie saoudite - devienne plus ouvert pendant le printemps arabe. Son premier blog, le Réseau des libéraux saoudiens, devenu plus tard le réseau libéral saoudien, fut suivi par des millions de personnes utilisant des pseudonymes pour discuter librement de leurs idéaux politiques. Raif a été arrêté en 2012 pour avoir écrit ce blogue.

Raif Badawi défendait ses convictions laïques dans un pays qui lui refusait la liberté d'expression, de mouvement et le libre exercice de ses droits sociaux.

Raif Badawi est un humaniste, un libre penseur et un blogueur. Ses écrits portaient sur les idéaux de la justice, des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Les crimes qui lui sont reprochés sont d'avoir géré un site Web qui critiquait le fait que l'Islam fût la base du droit national, et d'avoir propagé des vues libérales dans son pays.

Raif a été condamné à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et à une amende de 1 million de rials (266 635 dollars) pour avoir «insulté l'islam par voie électronique».

Il a reçu 50 coups de fouet le 9 janvier 2015. La flagellation a été temporairement suspendue en raison d'une détérioration de la santé de Raif, mais il y a quelques semaines nous avons appris que la punition devait reprendre à l'intérieur des murs de sa prison saoudienne.

Irwin Cotler, conseiller juridique international de Raif Badawi, a affirmé que son «emprisonnement ... constitue la mise en quarantaine de la liberté d'expression, l'emprisonnement des droits de l'homme. Sa libération sera importante pour l'Arabie saoudite comme pour le maintien de l'état de droit et pour la cause de la paix et des droits de l'homme.

Président élu Trump, Raif croit en un monde libre et sûr où les hommes et les femmes peuvent exprimer leurs idées sans crainte de répression, un monde qui a besoin de la liberté de parole, d'expression, de conscience et de religion.

Raif, lauréat du prestigieux Prix Sakharov 2015, espère de sa prison que toutes les voix favorables à la défense de la liberté se lèvent et se fassent entendre. De telles voix courageuses, défendant les valeurs démocratiques dans le monde musulman, doivent être défendues.

Plus que jamais, les États-Unis et les Nations Unies doivent réfléchir à la manière dont les droits de l'homme peuvent être appliqués, protégés et ordonnés par ordre de priorité. C'est pourquoi nos espérances étaient grandes lorsque l'Arabie saoudite a été nommée au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (CDHNU).

Pour le bien de notre famille et pour les défenseurs de la démocratie, nous avons eu le sentiment que la peine de Raif pourrait être réévaluée, et qu'il serait libéré.

Il y a quelques semaines, lorsque l'Arabie saoudite a été réélue au Conseil, les mêmes espoirs ont ressurgi - c'était une occasion pour le Conseil de défendre la liberté plutôt que l'impunité. Raif défend précisément les droits de l'homme qui sont les fondements fondamentaux du CDHNU.

« ... un État de droit est un état sans religion, ce qui ne veut pas dire qu'il est athée, mais qu'au contraire il garantit à toutes les religions le droit d'exister, qu'il les soutient et les encourage sans aucune discrimination, et sans en promouvoir une aux dépens des autres, ni favoriser les convictions d'une majorité. » - Extrait du blogue de Raif Badawi publié dans le livre 1000 coups de fouet parce que j'ai osé parler librement.

M. Trump, devant le UNHRC à Genève, le directeur adjoint scientifique de notre fondation, le militant des droits de l'homme Kacem El Ghazzali a souligné que : «Nous devrions faire la distinction entre le fanatisme anti-musulman et la critique de l'islamisme. Le véritable combat doit être contre l'islam politique, pas contre les musulmans, la lutte doit être contre toutes les idéologies dogmatiques. »

Nous devons soutenir ceux qui, de l'intérieur, contestent la loi islamique et luttent pour la liberté d'expression, de presse et de religion au quotidien. Ces courageuses jeunes femmes et jeunes hommes comme Raif.

En 2015, Evelyne Abitbol et moi-même, avons cofondé la Fondation Raif Badawi pour la liberté (RBFF). La fondation incarne les valeurs de Raif, pour continuer de défier les sociétés oppressives, comme celle qui a incarcéré et persécuté Raif.

Notre mission fondamentale est de sensibiliser et de participer à la réalisation de l'universalité des droits humains dans le monde.

Qu'elle devienne aussi votre mission, président élu Trump. Je vous exhorte de m'aider à obtenir la libération de Raif, ainsi que de tous les prisonniers d'opinion à travers le monde.

Deux campagnes pour soutenir Raif Badawi ont cours en ce moment :

La première, organisée par Irwin Cotler : Thunderclap qui nécessite 500 signatures pour devenir effective et envoyer au nom des membres le 8 décembre 2016 plus de 260 000 messages dans les médias sociaux.

La seconde, organisée pour soutenir les activités publiques d'Ensaf Haidar, la femme de Raif : GoFundMe est une campagne de socio-financement

Ce billet de blogue a été publié en anglais dans Newsweek, édition du 15 novembre 2016

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Qui est Raif Badawi?

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