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Finies les niaiseries! Aux urnes!

La récréation a assez duré. Montréal est au tapis depuis trop longtemps, et doit se relever. L'unité est de mise pour panser les plaies. Vos guéguerres pour la mairie par intérim n'intéressent personne. Si vous ne pouvez vous entendre, démissionnez. En bloc.
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Là, ça doit s'arrêter! Les médias relatent, encore une fois, la triste histoire de la déclaration de Michael Applebaum (qui évidemment se prétend innocent, ils le sont tous), ainsi que la «encore-plus-triste» histoire des partis politique montréalais qui campent sur leurs positions pour le choix du prochain maire par intérim. François Croteau, maire de Rosemont-Petite-Patrie? Laurent Blanchard, président du Conseil exécutif? Helen Fotopoulos, Alan DeSousa, ou Harout Chitilian, d'Union Montréal?

Mesdames, Messieurs, je vais me faire le porte-parole de ce que je pense être l'opinion publique montréalaise, et probablement de l'opinion publique en général: on s'en fout, on s'en balance, rien à cirer, rien à secouer. Aucune de ces réponses, s'il faut choisir sur une petite carte. Le poste de maire par intérim ne vaut même pas le temps qu'il me faut pour l'écrire. On pourrait décider que Youppi gérerait notre métropole nationale de façon intérimaire que cela ne me ferait pas un pli, ce serait difficile de faire pire. Présentement, j'en ai ras-le-bol. Je me fous complètement de qui prendra les rênes en attendant les prochaines élections, les chances sont bonnes pour que l'UPAC vienne lui demander de rendre des comptes avant terme. J'ai trop mal à «mon Montréal» pour me préoccuper du prochain maire par intérim.

Voyez-vous, chères/chers élu(e)s de Montréal, le temps est venu d'arrêter. De prendre une pause, un peu de recul, pour constater l'ampleur du bordel monumental auquel, à divers degrés c'est évident, vous avez contribués. Le monde entier a entendu parler, ces derniers temps, de Montréal. Pas parce que c'est une superbe mosaïque de quartiers différents, de multiculturalisme, de plaisirs gastronomiques, sociaux-culturels et sportifs, riche d'une histoire somme toute récente si l'on se compare, mais qui mérite amplement d'être racontée (notamment, les tournées de «l'Autre Montréal» valent le détour, je vous invite à vous renseigner ici). D'Hochelaga-Maisonneuve au Plateau Mont-Royal en passant par Pointe-Saint-Charles et Saint-Henri, les anciens quartiers ouvriers francophones méritent d'être découverts, redécouverts, préservés, mis en valeur. De Saint-Michel à Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce, en passant par Parc-Extension, les arrondissements recèlent des restaurants et commerces qui nous font faire le tour du monde. Cette ville est riche, non pas d'argent (on se l'est fait voler de manière éhontée par des gens peu scrupuleux), mais d'une diversité, d'une ambiance et d'une vie à l'échelle des quartiers qui n'ont rien à envier à aucune autre métropole. Mais ce qui ressort présentement de Montréal à l'international, c'est qu'elle est gérée comme une PME au bord de la faillite...

Le billet se poursuit après la galerie

L'arrestation d'Applebaum vue par la presse mondiale

Le mode de gouvernance est un échec (pouvez-vous s'il-vous-plaît vous débarrasser de cette ignominie qu'est le Conseil d'agglomération!), les fusions-refusions ont complètement sabordées la gestion interne. Le Plan d'urbanisme n'est pas respecté (ou si peu). La plupart des nouvelles constructions sont des monstruosités. Les promoteurs sont Rois et Maîtres en leurs domaines. On ne construit plus que des foutus condominiums inadéquats pour les familles, ignobles (esthétiquement parlant) et inabordables pour le commun des mortels. Les routes et les structures tombent en ruines. Les égouts et les conduites d'eau aussi. Le transport en commun est déficient, pas assez étendu et valorisé, et j'en passe.

Écoutez, c'est simple: dans n'importe quelle PME digne de ce nom, le C.A. aurait viré la haute direction sans l'ombre d'un doute, et depuis longtemps. Le constat d'échec est si flagrant que si j'étais metteur en scène, je ferais un spectacle théâtral sur les 12 dernières années de gestion montréalaise et j'irais me claquer une tournée mondiale. Le succès serait assurément au rendez-vous, et encore une fois, on en prendrait pour notre rhume. Vaut mieux en rire qu'en pleurer, faut croire...

Mais là, c'est fini. La récréation a assez duré. Montréal est au tapis depuis trop longtemps, et doit se relever. L'unité est de mise pour panser les plaies. Vos guéguerres pour la mairie par intérim n'intéressent personne, sauf peut-être les journalistes et autres chroniqueurs qui se font jeter toutes ces nouvelles en pâture. Si vous ne pouvez vous entendre, démissionnez. En bloc. Peu importe le parti, les allégeances politiques, le niveau de responsabilité dans le bordel précédemment nommé. Quittez ce navire qui coule depuis trop longtemps. Nous en construirons un autre, avec du neuf. Tant qu'à repartir de zéro...

J'interpelle le gouvernement du Québec: oubliez la tutelle ou autre prise en charge, mais appelez les Montréalais aux urnes dès le 1er septembre. Plus de maire par intérim, on fait ça comme il faut. C'est la seule façon d'essayer de redonner de la crédibilité à l'administration montréalaise. Et tant qu'à y être, abrogez donc la Loi du plus bas soumissionnaire; y'en a marre de payer moins cher au départ pour des constructions laides dont les coûts de réparation et liés à la corruption font doubler les coûts initiaux...

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