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Manifestation en Ukraine : l'opposition espère mobiliser un milion de personnes

Ukraine 200 000 opposants pro-européens dans le centre de Kiev
Reuters

200 000 opposants pro-européens dans le centre de Kiev ont défilé dimanche 8 décembre dans le centre de Kiev à l'appel de l'opposition qui espérait mobiliser jusqu'à un million de personnes dans une nouvelle démonstration de force contre le président Ianoukovitch accusé de "vendre" l'Ukraine à la Russie.

Le refus du pouvoir de signer fin novembre l'accord d'association avec l'UE négocié depuis trois ans et les violences contre les manifestants il y a une semaine ont plongé ce pays de 46 millions d'habitants dans une crise politique sans précédent depuis la Révolution orange de 2004 qui avait porté au pouvoir des pro-occidentaux.

Ce dimanche 8 décembre, l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a réclamé devant des centaines de milliers de manifestants le départ "immédiat" du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, dans un message lu par sa fille Evguénia sur la place de l'Indépendance à Kiev. "Notre objectif est le départ immédiat du président ukrainien", a lu Evguénia. "Démission! démission!", a scandé la foule.

Une manifestation décisive

La tension est montée d'un cran après la visite vendredi du président Viktor Ianoukovitch en Russie où il a discuté avec son homologue Vladimir Poutine de "partenariat stratégique". Soutenue par les Etats-Unis et les Européens, l'opposition a appelé à une manifestation à 10h sur la place de l'Indépendance, ou Maïdan, haut lieu de la Révolution orange et occupée depuis une semaine par les protestataires qui y ont érigé des barricades.

"Nous devons être plus d'un million et nous allons forcer le président (Viktor) Ianoukovitch à remplir nos conditions", a lancé samedi soir le boxeur Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition. Animés par la chanteuse Rouslana, gagnante de l'Eurovision 2004, les manifestants qui ont passé la nuit sur Maïdan étaient combatifs dimanche matin.

"Cette manifestation sera décisive. L'Ukraine n'a jamais été aussi unie. Après tant de manifestants, le rassemblement de Maïdan sera dissous seulement après notre victoire", a déclaré à l'AFP Oxana Savtchine, étudiante de 22 ans de Ternopil (ouest). L'Union douanière d'ex-républiques soviétiques dans laquelle la Russie veut attirer l'Ukraine, "c'est l'URSS. Nous y avons déjà été. Il n'y a plus de démocratie en Ukraine, il faut rester sur Maïdan", a dit Olexandre Kovalenko, 54 ans.

Des partisans du président se rassemblent aussi

Entre 200.000 et 500 000 personnes s'étaient rassemblées le 1er décembre sur cette place après une dispersion violente la veille d'une manifestation au même endroit, qui avait fait des dizaines de blessés dont de nombreux étudiants. L'opposition réclame l'organisation d'élections anticipées ainsi que la punition des responsables des violences policières et la libération de personnes mises en détention provisoire pour des "troubles" et qu'elle juge innocentes.

Quelque 1 500 partisans du président Viktor Ianoukovitch se sont rassemblés dimanche matin devant le parlement, brandissant des drapeaux bleus de son Parti des régions, a constaté un journaliste de l'AFP. Le ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko, accusé par l'opposition d'être responsable des violences contre les manifestants, a mis en garde les éventuels fauteurs de troubles.

"Certains hommes politiques disent que le pouvoir est illégitime et appellent à frapper les policiers et prendre d'assaut les organes du pouvoir. Nous allons réagir dans le cadre de la loi", a-t-il prévenu. L'opposition dénonce notamment la rencontre de vendredi entre les présidents ukrainien et russe, affirmant que celle-ci a servi à préparer l'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière menée par Moscou, et accuse Ianoukovitch de vouloir "vendre l'Ukraine" à la Russie.

Une visite en Russie pour parler partenariat stratégique

"Le projet d'un accord sur le partenariat stratégique est prêt, il a été paraphé" et ce texte sera signé le 17 décembre au cours d'une visite de M. Ianoukovitch à Moscou, a déclaré samedi l'un des dirigeants de l'opposition Arseni Iatseniouk. Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a qualifié ces informations de "mensonges et provocations".

Le président Ianoukovitch a fait escale en Russie après une visite en Chine qu'il n'avait pas annulée malgré la contestation sans précédent contre son régime. La Russie, qui a joué un rôle décisif pour dissuader l'Ukraine de signer un accord d'association avec l'Union européenne fin novembre, a accusé les capitales occidentales d'ingérence dans les affaires ukrainiennes.

Les Européens, dont le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, ont pour leur part dénoncé des pressions économiques et menaces "inacceptables" du Kremlin à l'encontre de Kiev. En récession depuis plus d'un an et en fort déficit public, l'Ukraine est au bord d'un défaut de paiement. Selon de nombreux experts, Moscou pourrait offrir à l'Ukraine un rabais sur le gaz pour la récompenser d'avoir renoncé à l'accord d'association proposé par l'UE.

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