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Je pense que ce référendum est, au mieux, inutile, car les causes qui l’ont rendu nécessaire ont maintenant fondé leurs propres partis.
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Martine Ouellet
THE CANADIAN PRESS
Martine Ouellet

Le 1er et 2 juin prochain se jouera l'avenir du Bloc Québécois. Conçu autour de deux questions, ce référendum permettra aux membres de confirmer la posture risquée et résolument indépendantiste actuelle du Bloc ou de retourner à la stratégie perdante qui a causé la vague orange. L'autre question concerne Martine Ouellet : on arrête ou on continue? Stop ou encore?

Pour ma part, je pense que ce référendum est, au mieux, inutile, car les causes qui l'ont rendu nécessaire ont maintenant fondé leurs propres partis. Mais mon avis importe peu, car il aura lieu, ce référendum, et dans le pire climat possible, bien entendu. Voyons donc les 3 scénarios possibles, car il est peu probablement que les membres votent, d'un même élan, contre l'indépendance et pour Martine.

Si les membres du Bloc votent contre l'indépendance et contre Martine, ce sera clair. Nous reviendrons à la défense des intérêts du Québec et tenterons à nouveau une politique de quêteux sans aucune sorte de rapport de force. Tout en faisant concurrence à Québec Debout, qui proposera exactement la même chose. D'aucun gage qu'une fusion ne pourrait être envisagée.

Si les membres votent pour l'indépendance et contre Martine, alors là, le party sera vraiment pogné, car rien n'indique que l'Article 1 ne serait pas remis en question par le prochain chef. Déjà, des noms, parmi les plus timorés, circulent ici et là. De bien belles têtes, mais rien de sérieux qui conduirait inévitablement à la dynamique décrite au paragraphe précédent.

Si les membres votent pour l'indépendance et pour Martine, alors celle-ci aura enfin les coudées franches, assise sur une légitimité renouvelée et grandement sinon terriblement endurcie par les épreuves qu'elle aura traversées. Ce n'est pas Ottawa qui lui ferait peur après avoir survécu à ça... Et le Bloc pourra servir la volonté des membres, qui serait de faire la promotion de l'indépendance.

En définitive, il n'y a donc que deux seuls choix possibles pour les membres du Bloc, soit revenir à une période où le Bloc surfait sur le souvenir des Commandites pour essayer de se trouver une raison d'être ou de faire le pari que le meilleur moyen d'obtenir la confiance des électeurs est d'être sincère avec eux.

Le problème à résoudre ici est le même qui mine le Parti Québécois depuis sa fondation, où il y a toujours une sorte de jeu, sinon une lutte fratricide, entre les indépendantistes les plus rigoureux et les souverainistes les plus nostalgiques.

Car il faut tenter de faire un peu de prospective, quelles seront les étapes d'après? Est-ce que le Bloc veut se présenter aux prochaines élections canadiennes avec un chef trouvé sur le coin d'une table et à la doctrine incertaine ou avec un mandat fort axé sur l'indépendance et une cheffe incassable? Ou plus largement, on peut se demander pour qui d'autre voter quand on ne fait pas confiance aux institutions canadiennes. Le problème à résoudre ici est le même qui mine le Parti Québécois depuis sa fondation, où il y a toujours une sorte de jeu, sinon une lutte fratricide, entre les indépendantistes les plus rigoureux et les souverainistes les plus nostalgiques. Et pour autant que l'on souhaite savoir où l'on s'en va, le résultat du référendum au Bloc aura des répercussions sur la scène provinciale, car le PQ ne pourra pas éternellement ne pas se poser cette question au sujet de l'indépendance : stop ou encore?

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