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Développement minier: les défis des communautés autochtones pour être prêtes et décrocher des emplois

Boom minier: les défis des communautés autochtones
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FORT HOPE, Ont. - Roland Okeese observe avec intérêt alors que des compagnies minières de partout sur la planète achètent des concessions dans la région située à proximité de sa réserve autochtone isolée du nord de l'Ontario.

L'homme de 36 ans, père de six enfants et grand-père de deux autres, est dans la force de l'âge. Il espère d'ailleurs obtenir une nouvelle carrière dans un secteur relié à l'activité minière dans la région appelée le Cercle de feu.

Pour M. Okeese et plusieurs autres membres de sa communauté, toutefois, le chemin pour y parvenir est périlleux.

Si M. Okeese connaît bien la campagne avoisinante, et s'il se débrouille bien avec une scie mécanique, en plus d'avoir travaillé pour Noront Resources, il a également dû lutter contre une dépendance à l'OxyContin. Il n'a pas non plus fait de grandes études, et n'a pas de grande formation dont il peut profiter.

Il s'agit d'un problème qui devra être rapidement réglé, si des travailleurs locaux veulent tirer profit de l'activité minière qui devrait démarrer dans le Cercle de feu.

Un consensus se dégage d'ailleurs parmi les responsables fédéraux, provinciaux, ceux des communautés autochtones et des grandes entreprises : d'importants programmes de formation doivent être mis en place immédiatement.

«Nous nous inquiétons de cela puisque je ne crois pas qu'il soit trop tôt pour commencer dès maintenant», a déclaré Bill Boor, premier vice-président de Cliffs Natural Resources, une compagnie multinationale qui désire entamer ses activités en 2016 ou 2017.

L'expérience d'Attawapiskat et de la mine de diamants Beer's Victor s'est révélée instructive pour toutes les parties. Cette Première Nation est située à l'extrémité nord de la région du Cercle de feu. Alors que la mine emploie de nombreux autochtones, la communauté se plaint fréquemment du fait qu'elle n'obtient pas sa part des revenus miniers.

Un examen fédéral de la relation entre la mine et Attawapiskat a démontré que l'appui gouvernement pour des programmes de formation n'est pas survenu suffisamment rapidement pour aider à gérer l'important manque de formation constaté au sein de la Première Nation.

Cette fois, l'ensemble des parties disent vouloir agir pour le mieux, et cela signifie débuter immédiatement.

La compagnie torontoise Noront, par exemple, désire embaucher le tiers de ses employés au sein des populations autochtones locales, en plus de former une entente avec un programme d'un collège de Thunder Bay.

Cliffs, de son côté, a adopté une approche différente, discutant avec les Premières Nations pour mettre sur pied des ententes en prévision du développement économique, qui établiraient un cadre pour préparer les communautés à une éventuelle exploitation minière. Ce cadre permettrait d'informer les responsables des Premières Nations avant d'entamer les négociations sur les retombées économiques des projets.

Bien que les entreprises ne soient pas obligées d'engager des membres des Premières Nations, l'emploi sera sans doute partie intégrante des ententes qui seront signées entre les communautés autochtones et les compagnies minières en activité sur leurs terres ancestrales.

Plus souvent qu'autrement, toutefois, les habitants plus âgés de la région affirment que les jeunes ont déserté l'endroit, fuyant la pauvreté généralisée, les mauvais services d'éducation, le manque de débouchés et la tentation constante de la drogue.

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