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Les missionnaires d'aujourd'hui ne ciblent pas des pays à évangéliser, mais cherchent des cœurs à toucher.
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La Mission interpelle la personne. On peut même dire qu'elle est essentielle à l'expérience humaine, car chacun de nous souhaite avoir un but dans la vie, un objectif qui ne peut être atteint sans sa contribution.

Je l'ai vu et vécu en juillet dernier en Bolivie, lors du congrès catholique le plus important de toute l'Amérique: le Congrès missionnaire de l'Amérique, mieux connu sous le nom de CAM. Santa Cruz de la Sierra a été l'hôte de la 5 édition de cette grande messe qui a rassemblé quelque 3000 délégués provenant de 25 pays de ce vaste continent.

La Mission est au cœur de l'identité même des catholiques. Ceux-ci sont appelés à aider leur prochain.

Pendant ce congrès, j'ai vu une Amérique qui a pris le temps de s'arrêter quelques jours afin de réfléchir à la Mission. Pas à celle que nous imaginons, consistant à transmettre uniquement le savoir biblique. Le Congrès nous a rappelé que la Mission est au cœur de l'identité même des catholiques. Ceux-ci sont appelés à aider leur prochain.

Concrètement, cela veut dire soutenir et encourager des projets et des personnes (bâtir des écoles et des centres spécialisés, assurer les soins de santé, construire des puits ou des églises, équiper des étudiants avec des salles informatisées, assurer la formation de séminaristes, etc.). La Mission d'aujourd'hui évolue vers un objectif plus global, mais elle varie en fonction des divers contextes sociaux de notre continent.

Où allons-nous?

Les mots d'un évêque du Costa Rica m'ont fortement interpellé: «Ce monde n'a pas d'avenir». En effet, nous constatons que les divisions ne font que s'aggraver entre riches et pauvres, exploitants et exploités, opprimants et opprimés. Au Congrès, les gens ont exprimé leur inquiétude quant aux maux qui affligent des pays comme le Venezuela et le Nicaragua. À l'heure actuelle, ces sociétés souffrent d'inégalités sociales et naviguent dans des contextes politico-économiques difficiles.

Nous constatons que les divisions ne font que s'aggraver entre riches et pauvres, exploitants et exploités, opprimants et opprimés.

Le Canada n'est pas complètement à l'abri de ces «maux». Avons-nous bâti un monde plus juste? Vivons-nous dans une société qui valorise le don de soi et la vertu? Nos jeunes ne sont pas aveugles: ils voient que les problèmes de santé mentale augmentent, que le taux de suicide est en hausse et que les relations interpersonnelles s'effritent au fur et à mesure que nous devenons dépendants de nos téléphones intelligents.

Ils se rendent compte également que la technologie est indispensable à notre quotidien, mais qu'elle ne peut pas nous aider dans notre bonheur et dans notre «sens de la mission».

Une approche différente

Il y a des vents de changements dans l'Église. Du Vatican jusqu'au Canada, on parle de la Mission – plus particulièrement de la vocation de disciple-missionnaire, un terme relativement nouveau chez nous.

Cependant, contrairement aux années passées, les chrétiens d'aujourd'hui aspirent à cette vocation puisqu'ils parlent d'aller à la rencontre des gens, de développer la conscience missionnaire de chacun, mais surtout, d'être présent pour son prochain.

Nous constatons que de plus en plus de jeunes participants canadiens s'inscrivent au Congrès, ainsi que des catholiques laïques, c'est-à-dire n'occupant aucune fonction ecclésiale. Ces personnes vivent leur foi dans leur propre milieu et sont fières de l'exprimer lors de rassemblements comme le CAM. C'était le cas cette année, 16 des 30 délégués canadiens étaient des laïques.

Ces délégués ne sont pas nécessairement des missionnaires au sens propre, mais ils se voient de plus en plus comme des disciples-missionnaires dans leur quotidien. Comme le Christ, ils souhaitent aider leur prochain par amour.

Mon expérience au Congrès missionnaire m'a fait prendre conscience de quelque chose qui me touche profondément: les missionnaires d'aujourd'hui ne ciblent pas des pays à évangéliser, mais cherchent des cœurs à toucher.

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