Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
D'aussi loin que je me rappelle, le poids a toujours revêtu une grande importance chez moi.Je viens d'une famille de « minces naturels ». Mes parents mangeaient (et mangent toujours) de grosses portions sans jamais prendre une livre.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

D'aussi loin que je me rappelle, le poids a toujours revêtu une grande importance chez moi.

Je viens d'une famille de « minces naturels ». Mes parents mangeaient (et mangent toujours) de grosses portions sans jamais prendre une livre. Bon, il faut dire que mon père est un grand sportif et que cette vérité a quelque peu changé pour ma mère lorsqu'elle a arrêté de fumer et a entamé sa ménopause (aah, les hormones!).

De mon côté et de celui de mon frère aussi, on n'a jamais eu de problème de surpoids, bien au contraire. En secondaire 3, je pensais 120 livres et mesurais 5 pieds 10. Faites un petit calcul de l'indice de masse corporelle (IMC) et vous verrez que c'était même très peu, comme poids. Pourtant, je mangeais du chocolat et ce, plusieurs fois par jour. Je prenais un dessert à tous les repas (oui, oui, mes portions de chocolat faisaient aussi partie de mes collations). En fait, je mangeais, point. Mes parents devaient souvent m'avertir de ne pas trop prendre une grosse collation avant de souper. Outre mes seins et mes hanches naissantes, pas une trace de courbes « indésirables » sur mon corps.

Puis, j'ai eu 18 ans. Je me rappelais à quel point j'étais chanceuse de ne pas avoir à me préoccuper de mon corps ni de mon poids, moi qui voyais quelques amies commencer à « faire attention », que ce soit en faisant davantage de sport ou en modérant leurs portions. Je me souviens cependant m'être dit : « Toi, tu vas être malheureuse en maudit le jour où tu engraisseras et où tu commencera à te préoccuper de ton poids ». Moi qui aimais tellement la bouffe, manger sans compter les calories, sans regarder en arrière des maudites boîtes d'aliments pour compter le nombre de glucides et le pourcentage de sodium et de je ne sais trop quoi d'autre.

Et pourtant. Avec du recul, je me rappelle très bien que je me regardais dans le miroir, avant d'aller dans le bain (j'ai toujours aimé prendre des bains, que voulez-vous). Je me tournais de profil et m'inspectais. Une fois assise dans le bain, je regardais mon ventre, les plis qu'il y avait sur celui-ci lorsque je devais m'étirer vers l'avant pour attraper le savon. Je tentais alors de rentrer le ventre, trouvant le tout bien disgracieux.

C'est que voyez-vous, chez nous, j'en ai entendu, des commentaires méprisants envers ceux qui avaient un surplus de poids : « Maudite grosse... » (je vous laisse compléter la phrase), « Elle fait pas attention », « Elle a juste à manger moins » et j'en passe. Je réalise, en écrivant ces exemples bien réels, qu'ils font références aux femmes et non aux hommes. Hum!

Et aujourd'hui, il m'arrive souvent de m'ennuyer de mon corps de 18 ans. De trouver mon ventre moins ferme, mes biceps également. De trouver que j'ai engraissé, que mes pantalons d'il y a quelques années ne me font plus. Mais surtout, il m'arrive fréquemment de me comparer. Et je le faisais, entre autres, avec une collègue : belle comme tout, mince comme un pou. « Maudite chanceuse! » ou encore « Elle fait ch... ». Par hasard, j'ai partagé un repas avec elle et une amie commune, durant lequel j'ai appris qu'elle avait le cancer de la glande thyroïde, ce qui expliquait sa perte de poids.

Oups.

Je constate qu'à 5 pieds 10 et 150 livres, je suis en plein dans mon poids santé. Même que j'ai encore de la marge. Je constate également que ça n'a pas été facile d'écrire les trois chiffres qui forment mon poids. Peut-être parce que dernièrement, je me suis fait dire par un membre de la famille que j'avais l'air plus ronde à la télé. Peut-être aussi parce qu'un ami a félicité sa blonde de ne pas avoir de petit ventre rebondi après s'être goinfrée, contrairement à moi. Peut-être parce que dans les derniers mois, je me suis fait demandé à deux reprises si j'étais enceinte. Mon chum dit que ces deux fois, je portais une robe à taille empire qui n'est pas très flatteuse pour la silhouette. Mais quand même. Ça m'interpelle de m'être fait poser cette question deux fois plutôt qu'une dans un intervalle de quelques semaines, moi qui suis loin d'être enceinte ou d'en avoir l'air. Est-ce un signe que la pression sur les femmes en termes de poids est à son comble?

Ah oui, un petit conseil : ne demandez JAMAIS à une femme si elle est enceinte. Si elle l'est, elle vous le dira.

Ce billet a été rédigé dans le cadre de la semaine « Le poids? Sans commentaire! ». Voici le lien du site officiel : http://lepoidssanscommentaire.ca/ .

Les yeux: Anne Hathaway

Les parties du corps des stars les plus sexy

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.