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Mon top 20 des films de 2017

Et vous, quels ont été vos film coups de cœur de l'année 2017?
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L'année 2016 fut riche en bons films. La bonne nouvelle, c'est que cela se poursuit de plus belle pour 2017 ! Du 7e art pour vous en mettre plein la vue. En toute subjectivité et sans ordre particulier.

Et vous, quels ont été vos film coups de cœur de l'année 2017 ?

1- Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve

Attention la claque esthétique. Si le film n'est pas parfait (propos un brin daté, scénario pépère, le « méchant » non mémorable, etc.), les qualités sont bien présentes : la réalisation de Villeneuve, la direction photo sublime de Deakins, les cadres à tomber, des scènes particulièrement belles et/ou marquantes (scène sur le toit au début, scène dans la salle de spectacle, etc.). Le film s'engouffre dans un spleen bienvenu ; il prend son temps. Il y a aussi le côté glacial/poussiéreux/organique/neigeux du film du plus bel effet, des effets spéciaux pas trop ''dans ta face'', le travail impressionnant sur le son, le propos sur l'A.I. « de compagnie » ou plutôt sa ''mise en image'' - sorte de complément au film Her. On est très loin des bouses que sont Alien covenant et Prometheus, ou de tout film de science-fiction moderne lambda. Et cette coupe finale, parfaite.

2- Mother! de Darren Aronofsky

Film hystérique et grand guignol qui font passer Black Swan pour un petit tour de carrousel. Ambiance à la Polanski dans la première partie, et ensuite ça part épouser les terres du fantastique. L'intensité est à son comble. Mère Nature, références bibliques, propos sur la création artistique, étude psychologique du couple, il y a là matière à moult émotions et interprétations. Épuisant, mais une expérience prenante!

3- Julieta de Pedro Almodóvar

Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas eu un Almodovar de cette trempe. Cette maturité dans la narration, ces couleurs ardentes, cette direction d'acteurs, cette étrangeté disséminée ici et là, ce symbolisme pas trop appuyé. Une pincée de Hitchcock et Bergman par là. Le tout de servir un poignant mélodrame. Film sur la perte, la passion, la filiation, la fatalité, et tellement plus. Par ailleurs, il y a de ces scènes d'une beauté/gravité si juste, notamment ce moment du « changement d'actrice ». C'est là l'un des plus beaux plans de l'année. Avec peut-être le plan final de The Lost City of Z...

4- The Lost City of Z de James Gray

Entre l'Amazonie et l'Angleterre, voici un film hanté et d'un lyrisme délicat. Peut-être le plus somptueux film de 2017. C'est l'histoire d'un colonel britannique chargé de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie et qui en vient à se passionner pour l'exploration et la découverte, tout en étant tiraillé par son devoir familial et conjugal. Film visuellement splendide (format 35 mm) et au service d'une grande aventure, mais pas celle que l'on croit... Davantage une quête obsédante, un cheminement intérieur. Le tout en abordant des thématiques chères au réalisateur (famille, transmission, etc.). Alléluia que ce film est pu voir le jour!, car plusieurs années de gestation ont été nécessaire avant que le long métrage puisse se faire.

«On se souviendra longtemps de The Lost City Of Z. On se souviendra de la douceur élégiaque et mortifère du dernier tiers (déchirante à rebours). De l'intensité foudroyante du plan final qui, rien qu'en y repensant, colle des frissons. Des ralentis qui, comme toujours chez James Gray, dévastent. Ou encore de cette sublime idée [...] de la vie envisagée comme un rêve permanent (et donc comme un leurre magique). Et à travers cette idée, d'autres idées qui parcourent l'existence de tous ceux qui ont suivi une utopie: transmettre une passion, courir après une flamme sur le point de s'éteindre, raconter une ambition et une implication extraordinaires au risque de sacrifier sa vie tout en lui donnant du sens.», d'écrire Jean-François Madamour de chaosreigns.fr.

Bref, un doux vertige que ce film ; et ce put**** de plan final magnifique.

5- Dunkerque de Christopher Nolan

Film de guerre qui se fou volontiers d'avoir une histoire à la Il faut sauver le soldat Ryan à raconter. Et c'est tant mieux. Car l'ambition est ailleurs. Des moments d'« histoire » s'imbriquent les uns les autres et Nolan « arrive presque à en faire visuellement un film à la limite de l'abstraction épurée et de l'impressionnisme, tout en restant très immersif et viscéral (son tonitruant et Imax en attestant). L'homme anonyme n'est qu'un élément minuscule face aux éléments, mer et ciel se confondant parfois...», de résumer le blog Multa Paucis.

Rajoutons qu'Hans Zimmer, à la musique, n'est pas des plus subtils, mais sa partition est diablement efficace.

6- Toni Erdmann de Maren Ade

Ce film fait du bien. Il participe à nous réconcilier avec une certaine « humanité perdue ». Le tout avec humour. L'histoire ? Une consultante dans l'industrie pétrolière voit son monde bousculé de l'intérieur lorsque son père vient faire apparition dans son quotidien. Celui-ci, ayant aperçu que quelque chose clochait chez sa fille (froideur, etc.), tente d'investiguer ce qui se trame et de « reconnecter » avec sa fille.

Toni Erdmann ou quand l'humour fait craquer le vernis de nos certitudes libérales déshumanisantes. Par la comédie et le cinéma, on touche alors au Réel, au social. Sans en faire un « film à sujet » plombant, s'exprime un propos sur la mondialisation et nos sociétés matérialistes et ultralibérales. Car derrière le libre-échange, les normes, les masques que nous portons, il y a le rire, il y a un cœur qui bat, il y a un père et sa fille, il y a les larmes. De joie.

Sur l'aspect politique/social du film, Guillaume Perret a les mots justes :

«...l'Europe dont elle [la réalisatrice) trace le portrait nous est livrée dans Toni Erdmann à travers l'effritement d'un ensemble de certitudes idéologiques, par la mise en place patiente d'une véritable révolution intime. Cette voie plus subtile de la dénonciation, cette démarche implicite laissant un espace de réflexion gigantesque à ses personnages ».

Ah, et chapeau à l'interprétation d'ensemble, qui laisse place à de beaux moments d'improvisation.

7- La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Film d'animation minimaliste qui touche en plein cœur. Épure et poésie au rendez-vous.

Côté animation, il faut également mentionner le remarquablePsiconautas.

8- Jessie de Mike Flanagan

Le réalisateur d'Oculus tire un captivant film du roman Gerald's Game (Stephen King). De l'épouvante-dramatique psychologique qui fait plaisir. Avec une vraie personnalité et une mise en scène avec de belles échappées. Film à l'ambition discrète, mais qui au détour, finit par ne plus vous lâcher.

9- Song to song de Terrence Malick

Terrence Malick (La ligne rouge, L'Arbre de la vie) poursuit ses expérimentations récentes, au grand dam de certains et pour le plus grand bonheur de certains autres. Que de sensualité par le montage. Associations et « vibration » d'images, de sons, d'instants, de musiques, qui créer un Ailleurs cinématographique où les petites et grandes fulgurances sont légions.

Une recherche de beau, imparfaite et parfois « vide » certes, mais essentielle.

10- Logan lucky de Steven Soderbergh

Des personnages paumés bougrement attachants (interprété par une distribution 5 étoiles), un scénario sympa, une mise en scène soignée, et un propos politique par la bande qui fait mouche.

Soderbergh s'amuse, et nous aussi.

11- Get out de Jordan Peele

Thriller horrifique de très bonne tenue. Évocation puissante des tensions raciales aux États-Unis.

Premier film impressionnant de Jordan Peele. À suivre.

12- Faute d'amour de Andreï Zviaguintsev

Mise en scène glaciale, mais maîtrisée de bout en bout. Qui plus est, un regard percutant sur la Russie d'aujourd'hui. « De chaque plan enneigé ressort une déchirante tragédie: celle d'un enfant devenu souvenir, fuyant l'absence d'amour pour essayer exister», d'écrire un cinéphile.

13- Wind River de Taylor Sheridan

Le scénariste des excellents Hell or High Water et Sicario, tient ici les commandes de cette chronique d'Amérique. Soulignons l'écriture juste, l'interprétation solide, la gestion de la tension efficace. Et cette ambiance, faite notammentde vastes décors enneigés.

14- Un jour dans la vie de Billy Lynn de Ang Lee

Difficile d'imaginer que ce grand film soit passé presque inaperçu par chez nous. Film d'une tranchante tendresse et doté d'un montage d'une expressivité à pleurer.

« Qui a envie de voir une charge anti-belliciste digne des brulots de Paul Verhoeven se moquant des Américains, de leurs valeurs patraques, de leur héroïsme bêta, de leurs shows spectacular spectacular? Personne, bien sûr. Parce que personne n'a envie de se regarder dans la glace et que les cinéphiles curieux sont une espèce en voie de disparition. Pour donner une idée, les deux heures d'une journée dans la vie de Billy Lynn, qui procurent l'impression de tout vivre en simultané, à l'aube de l'ère Facebook, se situent quelque part entre Abattoir 5 de George Roy Hill et Southland Tales de Richard Kelly.», de souligner Jean-François Madamour.

15- Braguino de Clément Cogitore

Documentaire français qui, en trois quarts d'heure et des poussières, vous flanque une de ces expériences de cinéma qui demeure avec vous longtemps après le visionnage. Unique et dépaysement total au menu (cela se passe au milieu de la taïga sibérienne).

16- A ghost story de David Lowery

Film de fantôme contemplatif et poétique...oui, oui, cela se peut. Il y a là quelque chose d'à la fois très simple et d'une ampleur métaphysique dans ce long métrage. Dans un autre registre artistique, cela fait écho à la singulière bande dessinée Ici de Richard McGuire

17- Ma loute de Bruno Dumont

Après P'tit Quinquin, Dumont continue sur les terres du burlesque et de l'absurde. Belle utilisation de décors naturels, direction photo succulente, et puis, Luchini !

18- John Wick : Chapitre 2 de Chad Stahelski

Toujours ce concentré de film d'action honnête et efficace, qui ne se prend pas au sérieux, sans pour autant rechigner à livrer un balai splendide de violence. Bien éclairé et chorégraphié, pas de surdécoupage, et d'une tension exquise. Inférieur au premier du même nom, mais encore une réussite.

19- The square de Ruben Östlund

À la fois grinçant et profondément humaniste dans son propos, on passe un très bon moment en compagnie de la Palme d'or du dernier Festival de Cannes (2017). Hilarant à bien des endroits.

20- Twin Peaks: The Return de David Lynch

Et parce que le cinéma, c'est aussi les séries. S'il faut en garder une cette année, c'est Twin Peaks, qui n'a rien perdu de sa superbe.

Mentions honorables :

Call Me by Your Name ; Good Time ; Lady Bird ; 11 minutes ; Grave ; Blade of the Immortal ; Creepy ; Columbus ; Brimstone ; Le Roi Arthur, La Légende d'Excalibur ; The Foreigner ; Thelma ; Three Billboards Outside Ebbing, Missouri ; Silence ; Le problème d´infiltration ; Au revoir là-haut ; Poésie sans fin.

Avril 2018

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