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M. Mulcair, vous auriez pu faire (encore) mieux.

M. Mulcair, vous auriez pu faire (encore) mieux.
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Cher monsieur Mulcair,

J'ai eu le plaisir d'enseigner au cégep et à l'université. À ces occasions, je m'efforce de commenter le plus possible les travaux corrigés que je remets aux étudiants. Or, étant de ceux qui croient qu'on peut toujours faire mieux, j'ai tendance à faire des commentaires autant, voir même plus, à ceux qui ont très bien réussi qu'aux autres. J'ai donc pris l'habitude de dire aux étudiants la chose suivante. À ceux qui recevront des commentaires qui portent clairement sur des peccadilles et ne sont associés à aucune perte de points, vous avez deux choix. Soit vous vous dites « Monsieur Smith est vraiment chiant de s'arrêter à de tels détails » ou encore vous optez pour « Monsieur Smith trouve mon travail tellement bon qu'il estime que j'en suis rendu à pouvoir me permettre de travailler sur les détails. »

J'ai vu, avec désolation, l'échange en chambre durant lequel vous avez posé des questions fort appropriées sur l'implication canadienne en Iraq. J'ai été, comme vous, choqué de voir monsieur Calandra témoigner d'un profond manque de respect pour nos institutions démocratiques et avoir un comportement que l'on reprocherait, avec raison, à un enfant de six ans.

Vous avez alors reproché au président sa partisanerie, son manque de « neutralité ».

Vous auriez eu parfaitement raison de reprocher à monsieur Scheer son apathie, son inaction, son laxisme ou son manque de sérieux. Il faut toutefois démontrer un comportement influencé par le parti auquel on a affaire pour montrer de la partisannerie. L'arbitre qui ne décerne aucune punition lors d'un match de hockey n'est pas, même si une équipe respecte davantage les règles que l'autre, partisan, il est simplement incompétent.

J'ai donc, lorsque vous avez utilisé le mot « partisan », ressenti un très léger malaise vu, notamment que je ne sais que trop bien que ceux qui ne sont pas au pouvoir et se battent pour la justice ont souvent, malheureusement, à se comporter de façon encore plus exemplaire que leurs adversaires s'ils espèrent gagner la partie.

C'est la raison pour laquelle je prends le temps de vous écrire aujourd'hui.

Premièrement, je voulais vous dire que j'aurais préféré que vous fassiez exactement le bon reproche à monsieur Scheer.

Deuxièmement, je voulais vous remercier, du fond du cœur, pour votre démonstration du fait qu'il y a heureusement au Parlement de ces gens à qui les commentaires qu'on aurait à faire sont de l'ordre des peccadilles. Comme ces étudiants que j'essaie d'amener à faire encore un peu mieux, vous me donnez espoir et vos imperfections me réjouissent.

Je n'écrirai aucune lettre à monsieur Calandra. En effet, il y a de ces copies d'examen où il n'y a tellement rien de bon que l'on ne peut même pas trouver « où débute l'erreur » et on n'arrive donc pas à trouver un endroit où accrocher notre commentaire. Le travail de monsieur Calandra me fait penser à ces copies.

Je vous remercie sincèrement pour vos précieux efforts.

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