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Montréal: les taxes mises à risque par une application vétuste

La vérificatrice générale craint pour la confidentialité et la sécurité des données de l'application utilisée pour les évaluations foncières
ridvan_celik via Getty Images

Les comptes de taxes des Montréalais sont-ils à risque d’être faussés par des données corrompues dans un système informatique vétuste? C’est ce que craint la vérificatrice générale de Montréal dans son rapport annuel.

Selon la vérificatrice générale, Michèle Galipeau, l’application Gestion de l’évaluation municipale (GEM) n’a pas été refaite depuis 2004. Les bases de données utilisées par le système sont désuètes et utilisent des versions de logiciels qui ne sont plus soutenues par le fournisseur.

Les départs à la retraite prévus dans les deux prochaines années aggravent le problème, puisque l’expertise requise pour maintenir le vieux système sera perdue.

“«Malgré les efforts importants de la Ville pour maintenir l’application GEM opérationnelle, la désuétude technologique combinée au manque de ressources humaines pourrait entraîner des risques de perte de confidentialité, de corruption de données et d’indisponibilité.»”

- Michèle Galipeau, vérificatrice générale de la Ville de Montréal

Vulnérable aux cyberattaques

L’application GEM contient toutes les informations de l’évaluation foncière, y compris le nom du propriétaire, les transactions, les modifications apportées aux propriétés, les sinistres, etc. Elle est utilisée, entre autres choses, pour la gestion des permis et pour nourrir l’application qui gère les comptes de taxes.

Une application vétuste est plus vulnérable aux cyberattaques, souligne la vérificatrice générale.

Mme Galipeau recommande au Service des technologies de l’information et au Service de l’évaluation foncière de prioriser le remplacement de GEM et de créer un plan de relève pour s’assurer que les connaissances ne soient pas perdues en attendant l’arrivée d’un nouveau système.

Des problèmes de désuétude semblables sont relevés pour l’application qui émet des constats d’infraction informatisés (SÉCI), celle qui traite les offenses pénales (STOP+) et celle qui gère les dossiers de la Cour municipale (Gescour). Dans les deux derniers cas, la vétusté «freine le recouvrement des sommes dues à la Ville» et empêche l’intégration de changements au Code de procédure civile adoptées en 2016.

Un appel d’offres cette année

Benoit Dorais, responsable des finances et président du comité exécutif de la Ville, affirme que l’administration Plante a déjà entamé certaines démarches pour améliorer ses systèmes informatiques. Un appel d’offres devrait être lancé «dans les prochains mois» pour remplacer l’application GEM.

Benoit Dorais avec le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne.
Olivier Robichaud
Benoit Dorais avec le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne.

M. Dorais affirme que la Ville n’a pas fait l’objet de cyberattaques et que les données ne sont pas compromises.

«À ce jour, la situation décrite dans le rapport n’a pas eu d’impacts sur les dossiers des citoyens», dit-il.

Il ajoute que la Cour municipale «peut continuer de fonctionner sans faille et de façon continue avec les systèmes existants».

Un projet de «cour numérique» est actuellement en développement. Huit spécialistes des technologies de l’information ont d’ailleurs été embauchés cette année pour travailler sur ce projet et pour épauler les opérations de la cour municipale.

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