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La Ville de Montréal vient en aide aux propriétaires aux prises avec l'agrile du frêne

Montréal vient en aide aux propriétaires de frênes infestés
Radio-Canada

Les Montréalais aux prises avec l'agrile du frêne sur leur terrain recevront un coup de pouce de la Ville de Montréal qui prend des mesures pour attaquer sur tous les fronts ce fléau. La Ville a annoncé jeudi qu'elle adoptera un règlement en vertu duquel elle abolira les frais d'obtention d'un permis d'abattage pour les arbres malades.

De plus, la Ville de Montréal élabore un programme destiné à aider, en partie, les propriétaires à faire face aux dépenses liées aux traitements des frênes, dans les zones à risque. Montréal a prévu une enveloppe d'un million de dollars à cette fin en 2015.

« Nous nous sommes dotés d'un plan d'envergure pour préserver et accroître la forêt urbaine au cours des prochaines années. Ces efforts seront finalement bonifiés par une intervention sur le domaine privé. »

— Réal Ménard, membre du comité exécutif responsable du développement durable, de l'environnement, des grands parcs et des espaces verts

En fait, cette aide de la Ville aux propriétaires est assortie d'obligations. Ainsi, le propriétaire de tout frêne mort ou dépérissant, dont 30 % ou plus des branches sont mortes, a l'obligation de procéder ou de faire procéder à l'abattage de ce frêne avant le 31 décembre de l'année de la constatation de cet état.

Le propriétaire qui obtient un permis d'abattage a l'obligation de faire abattre l'arbre dans les 60 jours suivant la date d'octroi du permis.

Les propriétaires qui n'obtempéreront pas après avoir reçu un avis les intimant d'abattre un frêne ou de le faire traiter pourraient se voir imposer des amendes allant de 350$ à 2000 $.

Un ensemble de mesures qui fait l'unanimité

Le règlement, qui fait consensus auprès des 19 arrondissements, sera adopté en lors d'une séance du Conseil municipal. Il touche :

  • l'abattage de frênes morts ou dépérissants;
  • le traitement de frênes dans les zones à risque;
  • la disposition du bois de frêne.

Le règlement sera appliqué de la manière suivante : la Ville le fera respecter sur les terrains boisés privés alors que les arrondissements le feront respecter sur les autres propriétés privées.

Selon la plus récente recension,18 des 19 arrondissements montréalais sont maintenant contaminés par cet insecte ravageur.

Cet été, les autorités municipales procéderont à l'injection de 18 000 frênes pour les protéger et, cet automne, une nouvelle campagne de dépistage sera enclenchée. Depuis le début de l'année, Montréal a injecté près de 13 millions de dollars pour planter des arbres et ralentir la progression de l'agrile du frêne.

De l'avis de Daniel Kneeshaw, de l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQAM, ce sont d'excellentes nouvelles : « Montréal fait quelque chose qu'aucune autre ville n'a fait en termes de freiner, ralentir l'agrile », se réjouit ce spécialiste.

La foresterie urbaine n'est pas épargnée

Toutefois, comme le déplorait plus tôt cette année Sylvain Ouellet, porte-parole en matière d'environnement pour le parti d'opposition Projet Montréal, l'agrile du frêne est maintenant présent dans presque tous les grands parcs de la Ville. « Il y a quatre foyers d'infestations sur le mont Royal, où il y a 26 000 frênes, dit-il. C'est assez inquiétant. »

Daniel Kneeshaw va dans le même sens; cet expert affirme que la stratégie de la Ville ne va pas assez loin. « Comment va-t-on traiter 26 000 frênes qui ne sont pas à proximité des routes, qu'on ne surveille pas quotidiennement et qui pourraient devenir un foyer d'infestation important pour la Ville? »

« Il n'y a pas d'ennemi naturel pour cet insecte, rien ne peut l'arrêter. À un moment donné, on peut se trouver dans une situation où cette espèce [le frêne] devienne éteinte. »

— Daniel Kneeshaw, du Département des sciences biologiques, Institut des sciences de l'environnement de l'UQAM

M. Kneeshaw explique à quel point l'être humain peut, sans le vouloir, accroître les ravages causés par l'agrile du frêne, un insecte qui, a priori, ne se déplace que sur de très courtes distances. Sauf lorsqu'on lui permet de voyager sans effort, comme lorsque les gens coupent du bois infesté, le transportent puis le brûlent à des kilomètres de leur point de départ. « Ça se propage sur de longues distances par l'entremise des êtres humains », affirme l'expert de l'UQAM.

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