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Une inquiétante «lettre à l'avenir» pour rappeler un glacier disparu

«Ce monument sert à reconnaître que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l’avons fait.»
La glacier Okjökull
Rice University
La glacier Okjökull

Un premier perdant dans cette bataille contre le réchauffement climatique, le glacier Okjökull, qui a considérablement fondu, sera commémoré le 18 août prochain en tant que «premier glacier islandais à perdre son titre».

La plaque présentera une «lettre pour l’avenir». On peut y lire: «Ok est le premier glacier à perdre son titre de glacier. D’ici 200 ans, tous les glaciers risquent de suivre le même processus. Ce monument sert à reconnaître que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l’avons fait».

La plaque commémorative est aussi signée «Août 2019, 415 ppm Co2», un chiffre significatif. Il représente le nombre record de 415 parties par million de dioxyde de carbone recensées dans l’atmosphère en mai dernier.

C’est en 2014 que le glacier a perdu son titre. Sa superficie est passée de 16 km2 en 1980 à 0,7 km2 en 2012.

La plaque commémorative du glacier Okjökull
Rice University
La plaque commémorative du glacier Okjökull

Un glacier qui n’est plus un glacier?

Par définition, un glacier est le produit d’accumulations de neiges et de névés formant une masse de glace importante. Pour qu’un glacier demeure un glacier, il doit prendre davantage de masse chaque hiver qu’il n’en perd l’été. Ceux qui, à l’opposé, ne cessent de diminuer perdent leur titre. Sa taille ayant diminué de 22 fois depuis les trois dernières décennies, voilà ce qui explique le sort de Okjökull.

Mais si Ok est le premier glacier d’Islande à fondre il n’est certes pas le seul au monde. Le phénomène ne date pas d’hier. La quantité de glace répertoriée partout dans le monde a commencé à diminuer dans les années 1980. Ce qui est appelé la «glace mondiale» regroupe la totalité de la glace située dans les hautes montagnes et les pôles, qui représentent respectivement 1% et 99% de cette glace.

La fonte des glaciers des hautes montagnes, de l’Antarctique et du Groenland, due au réchauffement climatique, est principalement responsable de la montée du niveau de la mer. Le niveau des océans a déjà augmenté d’environ 20 centimètres depuis 1901, et pourrait s’élever de plus de deux mètres d’ici 2100, selon une étude internationale.

Difficile de prévoir les conséquences exactes. Ce serait plus de 1,79 million de kilomètres carrés à travers le monde qui se retrouveraient complètement immergés. Une carte interactive proposée par l’organisme Climate Central permet de visualiser les effets de la hausse des océans sur les villes.

Un documentaire

Le documentaire «Not Ok», sorti en 2018 et produit par les anthropologistes Cymene Howe et Dominic Boyer, raconte l’histoire de la disparition du glacier Okjökull.

«Ok a été le premier glacier islandais à fondre à cause de l’activité humaine. Tous les autres glaciers risquent de subir le même sort, à moins que nous agissions maintenant pour réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre», soutenait alors Dominic Boyer dans un communiqué.

«Un-glacier-tour», est une visite organisée par les producteurs du documentaire. Elle propose une randonnée pédestre qui permet de visiter les restes du glacier Okjökull... avant qu’ils ne disparaissent!

À VOIR AUSSI: Mont Blanc: la Mer de Glace, splendeur et grisaille.

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