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Après son passage à la commission Charbonneau, Nathalie Normandeau compte tourner la page (ENTREVUE)

Nathalie Normandeau: «Foutez-moi la paix!»
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Pour Nathalie Normandeau, la commission Charbonneau était un forum tout désigné pour laver sa réputation et rétablir les faits.

L'ex-ministre a atterri dans les bureaux du Huffington Post Québec au cours de sa tournée médiatique pour tenter de boucler la boucle sur deux années difficiles. «Après six heures à la commission Charbonneau, je tourne la page. Pour moi, demain, il y a une autre vie qui commence», a-t-elle répété.

«Là, c'est le temps de faire le point. J'ai le potentiel, j'ai des compétences, j'ai le goût encore de contribuer, mais pas dans la sphère politique.»

Elle l'a d'ailleurs martelé plusieurs fois pendant l'entrevue: elle a quitté le Salon bleu pour de bon, en 2011, et estime être passée à autre chose. Loin d'être «carriériste», celle que plusieurs considéraient comme le dauphin de Jean Charest dit n'avoir jamais voulu devenir première ministre.

Mais servir, au «sens noble du terme», a encore une signification pour la politicienne retraitée. C'est dans cette optique qu'elle a émis quatre recommandations pour améliorer la transparence des contrats publics, au lendemain de sa comparution. «J'espère que les élus vont saisir cette opportunité-là», ajoute-t-elle.

«Je trouve ça "facile" d'affirmer que je l'ai eu facile»

Dans une entrevue avec Benoît Dutrizac, Lino Zambito a suggéré qu'il avait déjà vu Me Sonia Lebel «beaucoup plus aggressive» avec d'autres témoins.

«Ce ne sont pas les gérants d'estrade qui font les commentaires aujourd'hui qui se sont retrouvés sur la chaise où j'étais assise hier», réplique-t-elle, ajoutant qu'après son passage en politique, elle s'est non seulement forgée des murs, mais aussi une carapace.

Les deux années passées à faire les manchettes lui ont été «préjudiciables», selon l'ex-ministre. «Mon nom est sorti assez tôt dans la commission Charbonneau. Mais ça a pris deux ans pour pouvoir donner ma version des faits.»

À qui la faute?

L'ex-ministre maintient son innocence, malgré les liens entre Bruno Lortie et Marc-Yvan Côté. Pour elle, le lien de confiance était tissé serré avec son ancien bras droit (et gauche) et a répété à tous les médias, jeudi, n'avoir jamais eu le moindre doute sur lui.

A-t-elle été naïve? «J'ai été lucide, dit-elle. Je continue de dire qu'il n'y a jamais eu de retour d'ascenseur, et je vais toujours défendre ça avec force et vigueur. Maintenant, les gens ont à répondre de leurs gestes si ce qu'ils disent s'avère vrai. J'espère que les enquêtes de l'UPAC vont porter fruit.»

«Ça fait deux ans que je souffre de ça [des allégations], moi. Je me dis qu'en quelque part, je paie pour beaucoup de monde depuis ce temps-là.»

Même si elle nie tout en bloc, Nathalie Normandeau ne compte pas traîner ses détracteurs en justice pour l'instant. «Je ne suis pas encore rendue là. Une chose est certaine, je ne laisserai plus jamais personne s'attaquer à mon intégrité et mon honnêteté - surtout mon honnêteté.»

«J'ai choisi de quitter la politique et de sortir de la sphère publique. Pour moi, c'est comme foutez-moi la paix!»

Vous avez été nombreux à nous tweeter vos questions pour Nathalie Normandeau. Voici celle qui a été choisie et sa réponse:

Nathalie Normandeau: En fait, un ministre ne peut pas utiliser constamment son pouvoir discrétionnaire. Il est là pour répondre à des situations exceptionnelles. Dans mon cas, je l'ai utilisé à 32 reprises sur 708 dossiers que j'ai autorisés, soit 4,5 %. C'est bien loin de l'abus auquel certains ont voulu conclure.

Le pouvoir discrétionnaire vient faire contrepoids au pouvoir des fonctionnaires. Parce que les fonctionnaires, ils ont aussi un pouvoir. Alors il faut utiliser son pouvoir discrétionnaire avec discernement, avec le gros bon sens, avec du jugement, dans des cas bien précis.

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Nathalie Normandeau en entrevue avec le Huffington Post Québec

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