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Négociations avec la FMOQ: Barrette pourrait retarder l'application de la loi 20

Barrette pourrait retarder l'application de la loi 20
Jacques Boissinot/La Presse canadienne

QUÉBEC - Québec pourrait accepter de reporter l'application de la loi 20, si les médecins omnipraticiens prennent des engagements écrits de modifier leur pratique dans le sens souhaité par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Le projet de loi 20, rejeté catégoriquement par les médecins de famille, vise notamment à faciliter l'accès aux médecins en leur imposant des quotas de patients.

Le ministre Barrette veut que son projet de loi, une des pièces majeures de sa réforme du système de santé, soit adopté avant l'ajournement des travaux parlementaires, dans un mois.Actuellement, le projet de loi prévoit offrir une période de transition d'un an, pour permettre aux médecins de s'adapter aux nouvelles normes fixées par Québec.Jeudi, M. Barrette a dit que cette période pourrait éventuellement être prolongée, à la demande de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), mais seulement si cette dernière offre des garanties écrites de disponibilité accrue.

La FMOQ négocie un délai supplémentaire avec Québec, en s'engageant à présenter des propositions de changements à la pratique médicale ayant pour effet d'atteindre l'objectif d'une meilleure accessibilité de ses membres.

Ce n'es pas suffisant, a dit le ministre Barrette en point de presse, en réclamant des engagements écrits «quantitatifs», sur la question centrale du nombre de patients à rencontrer.

«Il manque de la substance quantitative» aux promesses de la FMOQ, selon le ministre Barrette, satisfait de voir que la fédération effectue un «changement de cap», en se montrant désormais disposée à modifier sa pratique.

Mais malgré l'ouverture manifestée aux demandes du regroupement, il n'est pas question de renoncer pour autant au projet de loi 20, «ça n'arrivera pas», a-t-il assuré.

Lors du dépôt du projet de loi, le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin, avait qualifié de «totalitaire» l'approche gouvernementale.

La «période de grâce» pour implanter la réforme avait été fixée à un an, et la FMOQ demande maintenant au gouvernement de lui laisser «une période un peu plus longue» pour s'ajuster, a résumé le ministre, en concluant que les médecins semblent désormais prêts à «livrer la marchandise» et à «donner des services» aux patients.

Québec entend imposer aux médecins de famille de s'engager à prendre en charge 1500 patients, s'ils n'exercent pas en milieu hospitalier, et 1000 patients, si leur pratique se fait en partie à l'hôpital.

En point de presse, le premier ministre Philippe Couillard, et ancien ministre de la Santé de 2003 à 2008, a renchéri pour affirmer que les solutions passées destinées à faciliter l'accès des patients à un médecin avaient toutes échoué.«J'ai participé à l'exercice classique, où on fait des négociations, et ça se finit par des primes, des augmentations de revenus avec des engagements des fédérations médicales» d'accroître l'accès. Résultat, des années plus tard, «on a beaucoup plus de médecins, on a des revenus de médecins qui sont plus élevés, on a un nombre de médecins omnipraticiens plus élevé qu'ailleurs au Canada, et on n'a pas, et de loin, le meilleur accès aux soins de médecine de famille».

Québec s'attend donc, cette fois-ci, à obtenir de la FMOQ «des engagements fermes, mesurables, dont les médecins seront imputables», a fait valoir le premier ministre.

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