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New York, la ruée vers l'art

Au-delà des musées et de leurs grandes collections, des laboratoires de création, des expérimentations, des performances incessantes, il y a aussi à New York l'énergie des lieux ouverts à la création contemporaine.
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New York ne rivalise avec aucune autre ville du monde au niveau de l'art et du marché de l'art. Elle est la première capitale artistique occidentale, et ce, depuis les années 1950. Cent mille artistes y sont référencés ! Au-delà des musées et de leurs grandes collections, des laboratoires de création, des expérimentations, des ateliers, des plateformes d'échanges pour les jeunes artistes, des performances incessantes, il y a l'énergie des lieux ouverts à la création contemporaine.

Cette énergie est aussi en train de remuer Brooklyn où, tout récemment, s'est implanté un centre d'art innovant, véritable laboratoire multidisciplinaire entre les arts et les technologies. Le but de ces centres-tremplins ? Permettre aux artistes de se distinguer et se faire remarquer - si possible - par les grandes galeries.

Dans la seule ville de New York, on compte aujourd'hui plus de 1500 galeries ; une diversité impressionnante. La plus grande est celle de Larry Gagosian, galeriste et marchand d'art américain d'origine arménienne, considéré par tous comme l'un des plus importants marchands d'art contemporain et d'art moderne au monde, qui multiplie les évènements. Selon Artprice, leader mondial de l'information sur le Marché de l'Art, l'ampleur de cette galerie et de son réseau new-yorkais lui permet de programmer un grand nombre d'expositions. Deux d'entre elles, organisées par un commissaire - tels des événements muséaux - ont rassemblé au printemps des signatures emblématiques dont James Ensor, Diego Rivera, Henri Matisse, Pablo Picasso, Jim Dine, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Constantin Brancusi, André Kertész, Eadweard Muybridge ou encore Brassaï. Pour la rentrée de septembre, Richard Serra et Franz West seront à l'honneur dans ses galeries de New York.

C'est à Chelsea que l'on retrouve les galeries les plus prestigieuses. Les voisins de Larry Gagosian sont les galeries Pace, Cheim & Read, Paul Kasmin, Tanya Bonakdar et Barbara Gladstone. Ces grands galeristes n'hésitent pas à sortir de la création purement américaine pour mettre en valeur des artistes provenant d'autres pays. De nouvelles galeries participent également activement à l'émergence artistique du Lower East Side de Manhattan, longtemps délaissé au profit de Chelsea et de Soho (qui dans les années 1990 comptait plus de 300 galeries). Une migration s'est effectuée, notamment à cause de la hausse du coût des locations commerciales. Les galeristes ont donc migré vers le quartier moins couteux du Lower East Side où une cinquantaine de galeries prospectives y sont déjà installées.

L'une des dernières ouvertures: celle de Richard Taittinger au début du mois de mars 2015. Richard Taittinger a stratégiquement organisé sa première exposition pendant l'Armory Show, présentant l'artiste chinois DING Yi dont les meilleures œuvres s'arrachent tout de même entre 500 000 et 2 M$ dans les salles de ventes de Hong Kong et de Pékin. En mai dernier, Sotheby's, Christie's et Phillips, les plus prestigieuses enseignes anglo-saxonnes, se sont succédées à New York pour tenter d'adjuger des centaines de lots de la meilleure qualité qui soit. En tout 222 merveilles de l'art contemporain auxquelles se sont ajoutées 911 pièces que les trois maisons de vente proposaient parallèlement. Une pluie de chefs-d'œuvre pour tenter d'étancher la soif des collectionneurs venus du monder entier. En parcourant les catalogues, plusieurs noms sautent aux yeux: Warhol, Basquiat, Wool, Koons, Rothko, etc. Des œuvres pourtant rares sur le marché.

Le clivage entre le Lower et le Upper est appelé à disparaître progressivement, d'autant plus que le Lower East Side a été choisi par la Fondation Andy Warhol de Pittsburgh pour établir le premier musée new-yorkais dédié au plus célèbre des artistes américains. New York poursuit sans nul doute sa transformation.

C'est incontestablement à New York que le pouls du marché de l'art mondial haut de gamme bat: 46 œuvres vendues à plus de 10M$ à Manhattan sur le premier semestre 2015, soit plus de la moitié de toutes les ventes enregistrées dans le monde. Selon le bilan mondial du marché de l'art du 1er semestre 2015, les États-Unis ont repris la première place à la Chine. Le marché américain affichait, pour cette période, une croissance de 20 % alors que le nombre de lots vendus restait relativement stable (+2%). En réalité, les États-Unis pèsent près de 30% du chiffre d'affaires mondial pour 12% du nombre de ventes. Plus que jamais, New York est la première place de marché pour les œuvres de très haute qualité. Le produit des ventes aux États-Unis a connu une progression de +108 % depuis 2010, alors que le nombre de lots vendus a augmenté de seulement +10 % au cours des cinq dernières années. Cette différence souligne l'ampleur du développement du marché haut de gamme à New York. En clair, cela signifie que les prix augmentent plus rapidement que la rotation des lots, confirmant la maturité du marché de l'art.

Il est réjouissant de constater que dans ce contexte de crise internationale aiguë, le marché de l'art réussit à garder la tête hors de l'eau. Le nombre de ventes records aux enchères, pour la seule année 2015 (qui n'est pas terminée), aux États-Unis - spécialement à New York - démontre que, tels les aventuriers partis chercher de l'or à une autre époque, les vrais passionnés de l'art ont découvert un nouveau Klondike. Ils sont en éveil et c'est un bon signe.

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Source : ArtPrice, leader mondial de l'information sur le marché de l'art

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Mai 2017

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