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«Les Mecs», la cinquantaine selon Jacques Davidts et Ricardo Trogi

«Ces hommes se permettent, entre eux, de dire des choses qui ne se disent plus en 2019. Alors, bien sûr qu’on va les juger...»
Les Mecs
Arcouette&Co via Radio-Canada
Les Mecs

Il faudra patienter jusqu’en 2020 avant de faire la connaissance de Christian, Simon, Martin et Étienne, le quatuor quinquagénaire - légèrement dépassé par le monde tel qu’il est devenu - autour duquel tournera l’intrigue de la nouvelle comédie dramatique Les Mecs. Une série originale écrite par Jacques Davidts (Les Parent) et réalisée par Ricardo Trogi, mettant en vedette Christian Bégin, Normand Daneau, Alexis Martin et Yanic Truesdale.

Irrévérencieuse cinquantaine

Les Mecs, c’est l’histoire d’une grande amitié entre quatre hommes qui dure depuis 25 ans. Une série très drôle et irrévérencieuse, promet-on, parsemée de moments de tendresse et d’amitié issus de l’imagination - et du quotidien - de son auteur, Jacques Davidts.

«Ces personnages, ce sont mes chums, explique celui qui affirme avec aplomb que jamais plus il n’écrira de sketchs à la Les Parent, la série culte qui l’a fait connaître. J’ai eu cette idée en discutant avec mes amis dans un bar alors que l’un d’eux venait de se séparer. Les Mecs, c’est l’histoire d’une grande amitié, de mes amis, de ma vie. C’est un peu comme quatre facettes d’un homme de cinquante ans.»

Pas étonnant alors que les personnages principaux des Mecs lui (et leur) ressemblent. Simon Letendre venant tout juste de se faire larguer, l’homme seul Christian Laliberté, Martin Lamoureux l’homme en couple et Étienne Lebeau, l’homme gai célibataire rêvant de dénicher un amoureux et de fonder une famille. Des personnages aux noms de famille évocateurs dont les situations personnelles viendront colorer les propos et les réactions aux situations.

Les Christian Bégin, Normand Daneau, Alexis Martin et Yanic Truesdale défendront ainsi les rôles de ces hommes «ordinaires» dans la cinquantaine aux propos loin d’être toujours politically correct. «Des gars qui ressemblent à tout le monde et qui sont surtout un peu dépassés par leur époque. Qui ne sont pas déconnectés, mais qui tentent de faire avec leurs 50 ans de vie et la société actuelle.» Des hommes qui auront aussi l’occasion d’avoir des prises de conscience et de se confronter.

Au cœur de cette comédie dramatique que son auteur décrit comme «une série sur les hommes, pour les femmes qui aiment les hommes qui aiment les femmes», se trouvent aussi des personnages de femmes fortes, justement. Des filles «qui se tiennent debout», qui sont loin de jouer le rôle de simple faire-valoir, toujours présentes pour mener les hommes de leur vie vers certaines prises de conscience.

Linda Johnson jouera ainsi le rôle Geneviève, l’ex du personnage de Simon, Nathalie Malette sera Sophie, la femme de Martin (et l’un des personnages préférés de l’auteur), et Julie Ménard deviendra Noémie, la propriétaire du bar (et amie) où se retrouveront souvent les boys.

Ricardo Trogi retrouvera aussi le jeune et talentueux comédien Alexandre Nachi qu’il avait dirigé dans le film 1991.

Arcouette&Co. via Radio-Canada

La cinquantaine selon Christian Bégin

Christian Bégin n’a pas honte de l’avouer; il se reconnaît beaucoup dans son personnage de Christian Laliberté. Parce qu’il fait personnellement partie du cercle d’amis de l’auteur Jacques Davidts, tout d’abord, mais aussi parce que célibataire et voguant dans une cinquantaine un peu trouble.

«Christian est un gars qui passe à travers la cinquantaine avec plus ou moins de paix, explique-t-il. Il est plus ou moins en paix avec l’idée de vieillir, il a une vie personnelle assez erratique, il est séparé, il vit avec son fils. C’est un peu le noyau dur – avec le personnage de Yanic – de ce quatuor. C’est un gars qui donne des conseils, mais qui ne les suit pas nécessairement pour lui-même.»

Le comédien confie se retrouver dans l’errance de ce personnage à la vie personnelle un peu erratique. «Ma vie professionnelle est plus riche que ma vie personnelle. Le début de la cinquantaine, pour moi, est plutôt une période d’errance, de relations plus courtes… Je me retrouve beaucoup dans le thème de la série : les relations entre les hommes et les femmes lorsqu’on est rendus à cet âge, le fait de rencontrer et de refaire sa vie à 50 ans, celui de voyager seul dans la cinquantaine. Je ne pense pas me tromper en pensant que Jacques a écrit ce personnage en pensant à moi.»

Ce quatuor, croit-il, est composé d’hommes constatant que le monde change, mais qui ne sont pas équipé pour aller aussi rapidement que celui-ci. Des hommes résistant volontairement à certains changements (la dégenrisation, notamment), car pas tout à fait outillés pour faire face aux nouvelles réalités de ce monde qu’ils ne décodent pas entièrement.

«Jacques n’a pas fait de compromis, poursuit celui qui dit endosser totalement ce regard posé sur la cinquantaine. Il a résisté - dans son écriture qui se veut irrévérencieuse et en même temps très tendre et pleine d’autodérision - à cette espèce de climat de rectitude politique dans laquelle on baigne en ce moment; en faisant dire à ses personnages des choses qui vont bousculer, brasser le cocotier et assurément faire friser les oreilles de certains. Car ces hommes se permettent, entre eux, de dire des choses qui ne se disent plus en 2019. Alors, bien sûr qu’on va les juger.»

Les dix épisodes de la série Les Mecs seront mis en ligne sur ICI Tou.tv Extra en 2020.

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