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Ce que les parents devraient savoir sur les noyades

La troisième semaine de juillet est habituellement la plus meurtrière de l’été en termes de noyade.

Une journée ensoleillée sur le bord de l’eau en famille peut vite s’assombrir. Les noyades étant en hausse cet été - 42 au lieu de 32 à pareille date en 2019 - voici une liste de points que les parents devraient surveiller lors de la baignade.

1. Les barrières sont essentielles

Les parois de sécurité entourant la piscine ne sont pas juste essentielles, mais obligatoires. Un accès direct pour les tout-petits est jugé trop dangereux.

Selon la Loi sur la sécurité des piscines, l’enceinte autour du plan d’eau doit mesurer au moins 1,2 mètre, ne doit pas pouvoir être escaladée, et un objet sphérique de 10 cm de diamètre ne doit pas passer au travers. Et non, une haie n’est pas une barrière acceptée.

Il faut aussi que la porte d’accès soit munie d’un dispositif permettant le verrouillage automatique, installé à l’intérieur et dans la partie supérieure de la porte.

Dans le cas des piscines hors-terre, l’échelle doit se refermer et se verrouiller automatiquement.

2. Les cours de natations devraient commencer super tôt

Les enfants apprennent et se développent évidemment à des rythmes différents. Il n’existe donc pas un âge officiel à partir duquel ils devraient suivre des cours de natations.

L’American Academy of Pediatrics (APP) affirme cependant qu’il est prouvé que les leçons aident à réduire le risque de noyade, même pour les enfants de 1 à 4 ans.

«Naturellement, vous n’apprendrez pas à un enfant à nager à un an», a nuancé Alan Korn, directeur exécutif d’Abbey’s Hope, une fondation américaine qui fait de la prévention en matière de noyade, en entrevue avec nos collègues du HuffPost États-Unis. Mais vous préparez le terrain et les préparez à être de bons nageurs lorsqu’ils seront un peu plus vieux.»

Juan Aunion / EyeEm via Getty Images

Les cours de natation ne rendent pas les enfants complètement à l’épreuve de la noyade, en particulier s’ils sont très jeunes. Ils collaborent cependant à réduire considérablement le nombre d’accidents à la piscine.

3. Vous devez vraiment regarder vos enfants…

Même si vos enfants sont à l’aise dans l’eau, ils ne sont pas à l’abri d’un malaise ou d’une fausse manoeuvre. Beaucoup de noyades se produisent en présence d’un ou de plusieurs adultes, et même parfois d’un maître-nageur en poste. Une surveillance proactive est donc de mise.

«Vous devez raccrocher les téléphones, insiste Dr. Sarah Denny, médecin urgentiste à la Nationwide Children’s Hospital et auteure des recommandations à l’AAP. Vous devez vraiment vous engager à surveiller votre enfant», et non à faire quelque chose d’autre en même temps.

Il est même suggéré de désigner un parent responsable de la supervision, puis de se relayer chaque 15 minutes pour garder un oeil sur la marmaille qui s’amuse dans l’eau. «Le problème, c’est quand tout le monde regarde, mais que personne ne regarde vraiment», témoigne M. Korn.

Pour un encadrement adéquat de groupes d’enfants, le guide de sécurité en milieu aquatique élaboré par le ministère québécois de l’Éducation recommande:

  • Enfants de moins de 6 ans : 1 accompagnateur pour 6 enfants (maximum)
  • Enfants de 6 ans et plus : 1 accompagnateur pour 15 enfants (maximum)

4. … Parce que la noyade ne ressemble pas à ce que les gens pensent

La noyade est beaucoup plus silencieuse que la plupart du monde pense, en grande partie parce qu’elle survient alors que la personne manque de souffle, et qu’elle ne peut donc pas faire de bruit ou appeler à l’aide. Un enfant peut aussi être en détresse sans bouger dans tous les sens et envoyer de l’eau dans tous les sens.

Il ne faut pas non plus négliger la condition d’un enfant ayant manqué d’air pendant un moment, voire carrément frôlé la noyade. S’il montre des signes de léthargie, de toux ou de douleurs à la poitrine, rendez-vous à l’hôpital rapidement: il pourrait avoir de l’eau sur les poumons.

5. Les flotteurs ne garantissent pas la sécurité de vos enfants

Caiaimage/Monashee Alonso via Getty Images

Quelques parents penseraient encore à tort que leur progéniture est hors de danger lorsqu’elle porte des flotteurs aux bras ou au dos. Cet équipement vise à aider l’enfant à apprendre à nager, mais ne garantit pas sa sécurité.

C’est la même chose pour les spaghettis en mousse. Ce sont des jouets, pas des tubes sauveurs d’enfants.

La Société de sauvetage du Québec recommande de mettre une veste de flottaison aux petits qui ne savent pas nager ou qui sont moins habiles dans l’eau.

6. L’enfant doit avoir certaines habiletés pour se baigner seul

Pas besoin d’être Michael Phelps ou Alexandre Despatie pour pouvoir se rafraîchir dans la piscine sans papa-maman, sauf qu’on devrait avoir certaines habiletés de base.

«Votre enfant doit au minimum être en mesure de faire une entrée par roulade en eau profonde pour simuler une chute inattendue, de nager sur place pendant une minute, puis de nager une distance de 50 mètres pour se rendre à un endroit sécuritaire», fait savoir Olivier Meunier, responsable des campagnes d’éducation du public de la Société de sauvetage.

7. C’est aux parents que revient la tâche d’expliquer les règles de sécurité autour et dans la piscine

Que l’enfant aille à la piscine du voisin, de grand-maman, au lac ou à la piscine municipale avec l’école, le parent se doit d’expliquer les règlements de sécurité et d’hygiène à son enfant. Il ne faut surtout pas assumer que les autres le feront.

Il devrait aussi prévenir les surveillants potentiels si son enfant «ne sait pas nager, n’est pas en mesure de suivre des consignes, n’est pas capable de s’orienter, s’il a des besoins relatifs à une condition médicale ou à un problème de santé mentale ou physique», explique François Lépine, directeur des programmes à la Société de sauvetage du Québec.

Et même lorsque l’enfant est en âge de rester seul à la maison (autour de 10-12 ans) et donc de se baigner seul, les parents devraient fixer des règles. La Société de sauvetage recommande notamment d’interdire la baignade en partie profonde et les plongeons tant qu’il n’y a pas de surveillance.

Avec la collaboration de Catherine Pearson du HuffPost US.

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