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Le congrès du NPD s'ouvre pour devenir une préparation électorale

Le congrès du NPD s'ouvre
CP

MONTRÉAL - Le congrès du Nouveau Parti démocratique, qui se tient à Montréal, se veut notamment une occasion de démontrer que le NPD a ancré plus profondément ses racines au Québec depuis la vague orange de l'élection de mai 2011.

Le NPD s'était fait reprocher, au lendemain du dernier scrutin fédéral, d'avoir fait élire des «poteaux» qui ne s'étaient même pas donné la peine de faire campagne. Et alors que le parti avait alors réussi à faire élire 58 députés québécois, il ne comptait pas beaucoup de militants dans la province.

Deux ans plus tard, le congrès de trois jours qui a débuté vendredi a vu un nombre record d'inscriptions de militants québécois, soit près de 700 sur un total de 2100.

Il y a aussi un nombre plus important de délégués du Québec que dans le passé et de nombreuses résolutions qui émanent d'associations québécoises.

Évidemment, le fait que le congrès se déroule à Montréal aide à la présence des militants québécois. Surtout que le dernier congrès, en 2011, avait été tenu à l'autre bout du pays, à Vancouver.

«C'est ce qu'on espérait, c'est sûr», a déclaré la directrice adjointe du NPD, Chantal Vallerand, interrogée à savoir si le but de tenir le congrès biennal dans la métropole était d'attirer un nombre important de militants du Québec.

«Il y avait beaucoup de gens qui avaient voté pour nous, mais notre membership n'était pas si élevé que ça, a-t-elle ajouté. C'était vraiment dans un souci de rayonner et d'aller consolider nos acquis au Québec.»

Car c'est le vote massif au Québec qui a permis au NPD de se hisser au statut d'opposition officielle.

Maintenant, le parti doit consolider ses structures et s'assurer d'avoir une machine efficace en place pour l'élection de 2015, précise Mme Vallerand.

Et puis, d'avoir choisi le Québec pour la tenue du congrès était aussi une façon de dire «merci».

«On est où on est maintenant parce que le Québec a répondu à notre appel», ajoute-t-elle.

Pour le député Guy Caron, du Bas-Saint-Laurent, le Congrès est, entre autres choses, la démonstration des progrès du parti au Québec.

«Un beau témoignage de ce qui a été effectué en deux ans seulement», mais aussi «un test du développement des militants au Québec», croit-il.

Selon André St-Hilaire, le président de la section «Québec» du parti, le NPD ne comptait qu'environ 1500 membres avant la course à la chefferie qui a couronné Thomas Mulcair. Leur nombre a décuplé depuis, avance-t-il.

«Il n'y a plus beaucoup de gens qui parlent de poteaux aujourd'hui», résume ainsi Guy Caron.

Même s'ils se disent heureux des progrès, les néo-démocrates portent déjà leur attention sur 2015.

«C'est ici que nous avons eu une percée historique et c'est ici, au Québec, que nous faisons notre préparation pour notre prochaine percée», a lancé le député de Rosemont-Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, lors de la cérémonie d'ouverture du congrès, vendredi midi.

Le congrès de 2013 se veut aussi un grand exercice de préparation en vue des prochaines élections.

La stratégie pour le prochain scrutin sera peaufinée lors du congrès, et l'image du parti remodelée.

Car depuis qu'il forme l'opposition officielle aux Communes, le parti se plaît à se décrire comme le «gouvernement en attente».

Et pour que le parti prenne les rênes du pouvoir, le congrès prévoit bon nombre de séances pour préparer ses militants, notamment à l'utilisation des technologies pour identifier les partisans et ensuite «faire sortir le vote» et amasser des fonds.

Le choix des conférenciers invités au congrès sert aussi à diffuser ce message.

On note en autres la présence de Jeremy Bird, qui a joué un rôle crucial dans l'élection du président américain Barack Obama en 2012.

La réunion biennale des néo-démocrates est aussi l'occasion de discuter des politiques du parti et d'en réécrire certaines. Parmi la centaine de résolutions qui seront discutées, bon nombre visent à annuler des changements apportés par les conservateurs de Stephen Harper, comme la réforme de l'assurance-emploi, retirer le bâillon des scientifiques — que les néo-démocrates estiment muselés — et redonner aux demandeurs de statut de réfugié des soins de santé gratuits.

Les troupes du chef Thomas Mulcair vont aussi passer au vote pour modifier le préambule de la constitution du parti afin d'y éliminer les références au «socialisme», et se déclarer entre autres plus ouverts au développement des ressources naturelles.

C'est un recentrage du parti qui vise à damer le pion au Parti libéral et lui voler des électeurs, mais qui pourrait en même temps aliéner la base militante.

Et puisqu'un futur parti au pouvoir doit avoir un message économique efficace et convaincant, le NPD a aussi invité Joseph Stiglitz, gagnant d'un prix Nobel en économie et un ancien conseiller du président américain Bill Clinton. Mais il s'agit d'économie à la sauce néo-démocrate, c'est-à-dire en mettant de l'avant la création de richesse, pour réduire les inégalités entre les riches et les pauvres.

Il s'agit du deuxième congrès depuis les dernières élections qui ont donné au NPD son statut d'opposition officielle, et aussi le premier à être dirigé par M. Mulcair. Celui-ci fera d'ailleurs face à un vote de confiance samedi.

Le congrès se déroule à Montréal jusqu'à dimanche.

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