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Alors que le Québec politique au complet a passé les dernières semaines, si ce n'est les derniers mois, rivé sur les difficultés de leadership de la chef du Parti québécois Pauline Marois, le parti que les Québécois ont choisi pour les représenter à Ottawa fait aussi face à d'importants défis de leadership.Comme toute formation politique idéologique, le Nouveau Parti Démocratique est divisé entre idéalistes et pragmatiques.
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Alors que le Québec politique au complet a passé les dernières semaines, si ce n'est les derniers mois, rivé sur les difficultés de leadership de la chef du Parti québécois Pauline Marois, le parti que les Québécois ont choisi pour les représenter à Ottawa fait aussi face à d'importants défis de leadership.

Comme toute formation politique idéologique, le Nouveau Parti Démocratique est divisé entre idéalistes et pragmatiques.

Alors qu'au PQ, cette division est entre les purs et durs de l'indépendance et les pragmatiques, chez les néo-démocrates, cette division a lieu entre les «consciencistes» (ceux qui voient le NPD comme la conscience du Parlement) et les partisans du «gouvernement-en-attente». Et cette fracture peut être exacerbée lors de la course au leadership actuelle.

Pendant des années, Jack Layton a réussi, de par sa forte personnalité et l'ascendant qu'il exerçait sur ses troupes, à être le pont entre les deux ailes du NPD.

Le fait qu'il provenait lui-même de l'aile gauche du parti l'a aidé à «centrer» le NPD, à garder les idéalistes avec ceux qui veulent former le gouvernement. Personne ne pouvait l'accuser de ne pas être un «vrai».

Une fracture

Or, il existe bien une fracture au sein du NPD. Entre ceux, nombreux au NPD fédéral, qui voient le NPD comme étant en quelque sorte un groupe de pression élu et ceux qui, tout en ayant des objectifs louables, vivent dans le vrai monde et veulent prendre le pouvoir afin de changer les choses.

Dans la plupart des provinces où le NPD a été au pouvoir, il a gouverné au centre gauche et a bien géré. Les exemples les plus contemporains sont aujourd'hui le gouvernement Dexter de la Nouvelle-Écosse et le gouvernement du Manitoba. C'est pour plusieurs la voie à suivre pour assurer le succès du NPD.

Mais pour d'autres, la pureté est plus importante. Pour eux, les compromis sont a priori une mauvaise chose. Et ils sont plus actifs, plus bruyants, plus organisés souvent que les «modérés».

Ce sont les anti-mondialisation, les membres du Caucus socialiste, les militants anti-Israël, les anti-OTAN, etc. Ceux-ci sont menés par l'égérie de Vancouver, Libby Davies.

Plus ils parlent, plus ils ont de l'influence, plus ils risquent de ramener le NPD dans les terres infertiles de la non-pertinence politique.

Et on constate que certains candidats au leadership que l'on croyait dans la mouvance Layton leur font des clins d'œil.

Tenir tête aux Conservateurs

Mais ces combats internes ne doivent pas non plus consommer toute l'énergie des néo-démocrates. Les Canadiens - et les Québécois en particulier - s'attendent à voir une opposition forte au gouvernement Harper. Or, de l'avis de la plupart des analystes, le NPD n'a pas réussi à constituer cette opposition.

Ce n'est pas parce que le NPD n'a pas de députés de talent. Bien que jeune, l'aile parlementaire du NPD a du potentiel. Mais ça, c'est pour l'avenir. Aujourd'hui, le NPD a besoin d'un leader qui est capable, dès son élection le 24 mars prochain à Toronto, de faire face à Stephen Harper et son équipe.

Les Conservateurs jouent la joute politique d'une façon féroce. Ils l'ont démontré en détruisant, tour à tour, deux chefs libéraux : Stéphane Dion et Michael Igniatieff.

Le prochain chef devra être capable de rassembler les idéalistes et les pragmatiques de son parti, tenir tête à l'habile Stephen Harper, reconquérir les Québécois, grossir dans le reste du Canada, freiner la croissance des Libéraux et tout ça, avec trois ans avant la prochaine élection.

Ce sera tout un défi.

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