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L'ONU craint une ruée vers le Nord

L'ONU craint une ruée vers le Nord
In this Aug. 25, 2010 photo, the Canadian Coast guard's medium icebreaker Henry Larsen is seen in Allen Bay during Operation Nanook, in Nunavut, Canada. Liberal Senator Colin Kenny says the Conservative's Arctic ship plan should be sunk and replaced real icebreakers. (AP Photo/The Canadian Press,Sean Kilpatrick)
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In this Aug. 25, 2010 photo, the Canadian Coast guard's medium icebreaker Henry Larsen is seen in Allen Bay during Operation Nanook, in Nunavut, Canada. Liberal Senator Colin Kenny says the Conservative's Arctic ship plan should be sunk and replaced real icebreakers. (AP Photo/The Canadian Press,Sean Kilpatrick)

Les Nations unies mettent en garde les pays nordiques, dont le Canada, contre la tentation d'une ruée vers l'Arctique. L'ONU craint que la richesse en ressources naturelles du territoire, combinée à sa nouvelle accessibilité, n'entraîne une exploitation improvisée du territoire.

« Aucune mesure ne devrait être prise pour exploiter le nouvel état environnemental de l'Arctique sans évaluer d'abord la façon dont l'exploitation affecterait les écosystèmes, les populations et le reste du monde, étant donné que le risque environnemental est élevé », recommande l'organisme onusien situé à Nairobi, au Kenya, dans son bilan annuel.

La fonte de l'Arctique modifie la géographie du Grand Nord. À l'été 2012, la banquise arctique s'est avérée être la plus petite jamais mesurée. La banquise était, à ce moment, 18 % plus petite que le minimum enregistré en 2007 et 50 % inférieurs à la moyenne des années 1980 et 1990.

La diminution de la superficie de la banquise - en plus de faire la vie dure aux mammifères arctiques comme les ours polaires, les morses et les phoques - expose la région à l'exploitation humaine de son territoire. « La disparition de la glace et de la neige facilitant l'accès et les transports, l'Arctique devrait jouer un rôle bien plus important à l'avenir dans l'approvisionnement en énergie et en minéraux », explique le rapport.

L'Arctique renfermerait 30 % des réserves mondiales de gaz naturel non découvertes, selon l'Institut d'études géologiques des États-Unis. La pêche devrait aussi s'intensifier dans la région. Une étude citée par le PNUE prévoit l'augmentation des prises de poisson de l'ordre de 30 % à 70 % dans la région d'ici 2055.

Outre l'exploitation de ses ressources naturelles, la fonte de la banquise permet le développement de nouvelles routes maritimes. La Route du Nord et le Passage du Nord-Ouest sont déjà exploités lors de la fonte estivale de la banquise et son achalandage devrait être multiplié par 40 d'ici 2020.

Dans son rapport 2013, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) recommande la mise en place de mesures afin de prévenir un développement anarchique du territoire:

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • Évaluation précise des effets sur les écosystèmes et les populations de la région avant de procéder à l'exploitation du territoire
  • Réalisation de recherches sur les changements climatiques dans l'Arctique et le renforcement des systèmes de surveillance et d'alerte
  • Développer une vision à long terme et mise en place de politiques innovatrices pour répondre aux enjeux du changement climatique et du développement économique et social de l'Arctique. Les populations autochtones devraient participer au développement de cette vision

Le Canada affirme sa souveraineté sur le Grand Nord

Le potentiel économique de l'Arctique donne lieu à une course à la souveraineté sur le territoire. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, participe à cette opération en effectuant des voyages annuels dans la région. Son gouvernement multiplie les efforts pour occuper le territoire et en assurer la surveillance militaire. Il a d'ailleurs envoyé des chasseurs canadiens afin d'éloigner un bombardier russe qui s'était approché du territoire canadien en 2009.

Les Forces canadiennes effectuent également des exercices militaires, comme l'opération Nanook 2012, afin de démontrer sa souveraineté sur le Grand Nord. Plusieurs navires de guerre de la Marine ont pris part à cette opération qui avait sollicité la participation d'éléments de l'Armée de terre, de la Force aérienne, ainsi que de la Garde côtière canadienne. Des navires de guerre danois et un brise-glace américain avaient également participé à l'opération.

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