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Ottawa confirme le financement des programmes d'avions de Bombardier avec un prêt de 372,5 M$

Ottawa confirme le prêt de 372,5 M$ à Bombardier
Chet Fuller, senior vice president of sales, marketing and asset management for commercial aircraft for Bombardier Inc., exits a mock-up of a Bombardier C-Series jet at the company's product development center in Saint Laurent, Quebec, Canada, on Thursday, Feb. 24, 2011. Bombardier Inc. is seeing intense interest in its narrow-body CSeries jet and has no plans to fulfill rival Airbus SAS's prediction that it might abandon the aircraft unless orders increase, Fuller said today. Photographer: John Morstad/Bloomberg via Getty Images
Bloomberg via Getty Images
Chet Fuller, senior vice president of sales, marketing and asset management for commercial aircraft for Bombardier Inc., exits a mock-up of a Bombardier C-Series jet at the company's product development center in Saint Laurent, Quebec, Canada, on Thursday, Feb. 24, 2011. Bombardier Inc. is seeing intense interest in its narrow-body CSeries jet and has no plans to fulfill rival Airbus SAS's prediction that it might abandon the aircraft unless orders increase, Fuller said today. Photographer: John Morstad/Bloomberg via Getty Images

Après plus d'un an de pourparlers, Bombardier (TSX:BBD.B) a finalement convaincu le gouvernement Trudeau de lui octroyer un coup de pouce financier, mais le montant est toutefois bien en deçà du milliard de dollars initialement demandé par le constructeur d'avions et de trains.

À l'approche du dépôt du prochain budget fédéral, Ottawa a consenti mardi soir à prêter jusqu'à 372,5 millions $ sans intérêt à la multinationale québécoise au cours des quatre prochaines années, estimant que cette somme lui permettra de poursuivre le développement de son avion commercial CSeries et de son appareil d'affaires Global 7000 - qui doit entrer en service en 2018.

Mais cette décision fait également en sorte que Québec, qui a injecté 1 milliard $ US dans la CSeries contre une participation de 49,5 pour cent dans le programme, conserve le même risque entourant la commercialisation de cet appareil, dont le développement a été marqué par les retards et les dépassements de coûts.

Même si les fonds sont bien moins généreux que ce qui était espéré par Bombardier depuis décembre 2015, les représentants du gouvernement Trudeau et le président et chef de la direction de la société, Alain Bellemare, ont répété que l'octroi de ce prêt était la "bonne solution" pour conserver des emplois au pays.

"C'est le bon niveau étant donné que notre situation financière s'est grandement améliorée", a commenté M. Bellemare, en conférence de presse, au Centre de finition d'avions Global de Bombardier, à Dorval, accompagné par le ministre responsable du dossier, Navdeep Bains et d'une brochette de ministres fédéraux, dont le ministre des Transports, Marc Garneau, et la ministre du Patrimoine canadien et députée de la région, Mélanie Joly.

Le ministre Garneau a abondé dans le même sens, soulignant que le gouvernement Couillard ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) avaient investi dans Bombardier, qui a également décroché d'importantes commandes de CSeries auprès de transporteurs aériens comme Air Canada (TSX:AC) et Delta Air Lines.

Au total, le tiers du montant octroyé - environ 124 millions $ - sera consacré à la CSeries, tandis que les deux tiers de l'enveloppe serviront au Global 7000. Le développement et l'assemblage de cet avion d'affaires sont effectués en Ontario, mais la finition est effectuée à Montréal, a fait valoir M. Bellemare.

"C'est un engagement historique de la part de notre gouvernement" a affirmé M. Bains, faisant référence au prêt de 372,5 millions $, qui s'ajoute à un autre 350 millions $ prêté par Ottawa en 2005 pour la CSeries.

L'entreprise remboursera le prêt par l'entremise de redevances pour chaque avion vendu.

Pour M. Bellemare, l'argent d'Ottawa offre à la multinationale une flexibilité supplémentaire qui lui permet de s'adapter aux défis d'un marché très concurrentiel.

"L'appui du gouvernement nous offre la flexibilité recherchée, pour nous donner la capacité de surmonter des obstacles lorsque l'on (pousse les recherches) dans les technologies", a-t-il affirmé.

Ce nouveau prêt du gouvernement Trudeau permet à Bombardier de poursuivre ses activités en recherche et développement à de nouveaux projets de développement, a ajouté M. Bellemare, qui a toutefois exclu, pour l'instant, d'envisager un CS500 - une version allongée de l'appareil permettant de transporter davantage de passagers.

Compte tenu des sommes engagées dans de nouveaux projets, le grand patron de Bombardier n'a pas écarté la possibilité d'aller de nouveau frapper à la porte du gouvernement Trudeau dans le futur.

Aucun ministre du gouvernement Couillard n'était présent à la conférence de presse, et ce, en dépit de la participation de l'État québécois dans la CSeries. Dans un communiqué, Harold Fortin, le porte-parole du premier ministre Philippe Couillard, a timidement salué la contribution d'Ottawa, affirmant que ce prêt était un "pas dans la bonne direction".

"Nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral poursuive cette collaboration dans le but de développer l'industrie aérospatiale québécoise", indique M. Fortin.

Au cours de la dernière année, M. Couillard avait interpellé Ottawa à plus d'une reprise pour inciter son homologue fédéral Justin Trudeau à imiter Québec et monter à bord de la CSeries. Le mois dernier, au Forum économique de Davos, M. Couillard avait refusé de spéculer sur la possibilité que le gouvernement Trudeau puisse investir dans un autre projet que la CSeries.

En conférence de presse, les ministres du gouvernement Trudeau ainsi que M. Bellemare ont parlé des répercussions de ce prêt fédéral sur les intentions du Brésil, qui menace, depuis la fin de la dernière année, de se tourner vers l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester les formes d'aide octroyées à Bombardier.

"Je suis prêt à me défendre pour ce que nous faisons ce soir", a affirmé le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, lorsque questionné.

Jusqu'à présent, Bombardier - qui a effectué deux restructurations l'an dernier touchant quelque 14 500 postes à travers le monde - a reçu 360 commandes fermes pour son nouvel avion commercial.

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