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«Où vont les guêpes pour mourir?»: Pascale Wilhelmy écrit comment guérir la peine avec la peau (ENTREVUE)

«Où vont les guêpes pour mourir?»: Pascale Wilhelmy écrit comment guérir la peine avec la peau (ENTREVUE)
Courtoisie Libre Expression

Après s’être taillé une place dans le cœur du public en tant que chroniqueuse culturelle au TVA 17 heures, à l’animation de la quotidienne de Star Académie et au micro de l’émission du matin de Rythme FM, Pascale Wilhelmy goûte à la liberté de création en publiant son premier roman, Où vont les guêpes quand il fait froid?

Possédant un style d’écriture rythmé, sensible et parfaitement maîtrisé, la nouvelle écrivaine donne l’impression qu’elle n’en est pas à son premier roman. « Quand j’étais petite, j’étais hyper timide et je ne parlais pas, mais j’écrivais beaucoup d’histoires dans ma tête. Au moment d’écrire celle-ci, je n’avais aucun plan et je n’avais pas fait le profil de mes personnages. Tout est sorti tout seul, spontanément, de ma tête à mon crayon. J’ai écrit le genre de roman qui vient me chercher. Je tripe sur les trucs extrêmement durs qui me bouleversent.»

Son histoire est celle d’une femme dans la quarantaine qui tente de se relever du suicide de l’homme de sa vie, sept mois après l’avoir rencontré. Les passages du passé amoureux et du présent endeuillé s’alternent avec une délicatesse et une sensibilité qui peuvent surprendre ceux qui connaissent surtout la personnalité confiante, rieuse et rigoureuse de l’animatrice.

«Même mon éditrice s’attendait à un feel good livre. Pourtant, je suis une hypersensible. J’ai vécu des trucs dans la vie qui m’ont rendue très triste, mais que je n’ai pas exposés. Je crois que c’est une déformation professionnelle. À la télé, si tu as mal au ventre ou si tu as de la peine, il ne faut pas que ça paraisse.»

Une fiction proche de la réalité

La femme au cœur de son roman n’est pas une reproduction de Pascale Wilhelmy, mais elle s’en approche plus que l’écrivaine ne l’aurait cru. «Je pensais avoir créé un personnage loin de moi, mais mes enfants et mes amis m’ont reconnue dans ma façon d’être. Je n’ai jamais connu le suicide d’un proche, mais ma fille m’a dit que si ça m’arrivait, je réagirais comme ça. Je pense avoir écrit le personnage en faisant le cumul de toutes mes peines.»

«Mon empathie trop grande m’a permis de comprendre ce qu’elle vivait après le suicide de son amoureux. Je le savais. Je la captais. Souvent, les gens ne comprennent pas qu’en amour, ce n’est pas seulement le temps qui compte, mais l’intensité. Même si elle le connaissait depuis seulement sept mois, elle avait le sentiment d’avoir trouvé la bonne personne. Elle doit donc vivre son décès, gérer un suicide qu’elle perçoit comme une forme de trahison et porter un sentiment de culpabilité face à ce qui s’est passé. Il y a plusieurs textures à l’histoire.»

L’une des avenues choisies par Pascale Wilhelmy est celle de parler de la sexualité réconfortante et salvatrice. «Souvent, les femmes, on a tendance à se replier sur notre peine et à se sentir coupable, au lieu de s’accorder certains plaisirs. Mais l’être humain a besoin de peau. Je suis contente d’avoir été capable de raconter des scènes de sexe, mais j’ai voulu décrire quelque chose de très sensuel. C’est impossible de jouir du ventre, des joues ou des bras si ce n’est pas sensuel. Il est temps de montrer que la sexualité est plus que ce que l’on montre partout. Je voulais donner envie à des femmes de vivre leur peine autrement.»

Happée en plein cœur par le plaisir d’écrire, l’animatrice et auteure vient de mettre la touche finale à la suite de son premier roman, qui sera publiée en mai 2014, en plus d’entreprendre l’écriture d’un autre roman. Celui-ci racontera l’histoire d’une femme dans la quarantaine qui tombe en amour avec un homme de 27 ans.

Elle chérit également le rêve d’écrire une télésérie ou un film sur un univers tout particulièrement féminin.

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