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Owen Pallett : petit génie conflictuel

Owen Pallett : petit génie conflictuel
Courtoisie Secret City Records

MONTRÉAL - Musicien et brillant arrangeur canadien encore méconnu malgré tout son talent, Owen Pallett ne fait jamais tout à fait comme les autres, et tant mieux. C’est peut-être ce qui explique ses nombreuses collaborations avec des artistes influents, son implication - avec son ami chanteur Win Butler -, sur la bande originale du film Her de Spike Jonze (travail qui a obtenu une nomination aux Oscars) ou encore sa récente association avec Brian Eno. À la veille de la sortie de son album In Conflict, Le Huffington Post Québec l’a contacté par téléphone aux États-Unis, où il assure la première partie des concerts d’Arcade Fire.

« C’est une vraie croisière cette tournée Reflecktor avec Arcade Fire, d’envoyer calmement Pallett quand nous lui demandons de commenter cette fameuse tournée. D’ici le mois d’août, j’aurai donné une centaine de spectacles. Il y a donc des hauts et des bas. Mais dans l’ensemble, c’est confortable et très stimulant. En plus, je peux travailler sur mes trucs plus personnels entre deux prestations. Je suis très discipliné. Je me repose dès que je peux. Je n’ai pas vraiment le choix, j’ai la tête pas mal pleine de projets ces temps-ci. »

Nul doute que le jeune trentenaire est fort occupé. Au fil des ans, Pallett s’est forgé une réputation enviable en combinant ses connaissances en musique classique avec l’univers de l’indie pop. Son expertise dans les arrangements orchestraux lui a notamment permis de travailler avec The National, Grizzly Bear, Taylor Swift, Franz Ferdinand, R.E.M. et bien d’autres. Sans compter que l’ex-Final Fantasy (son projet précédent) tire très bien son épingle du jeu avec une carrière solo qui reçoit beaucoup d’éloges.

« Live to tape »

Montréalais d’adoption depuis environ un an, Owen Pallett salue le choix d’avoir quitté l’Ontario - sa province natale -, pour changer d’air.

« Cette décision a été bénéfique pour moi. Je tournais un peu en rond à Toronto concernant mon album. J’étais trop distrait. J’ai quand même enregistré une bonne partie du disque dans la Ville-Reine, mais c’est définitivement mon arrivée au Québec qui a fait débloquer les choses. En un mois, j’ai pratiquement tout fini. J’ai fait ça au studio Hotel2Tango et un peu au studio Pierre Marchand. Mon approche a été très live to tape. »

Étrangement, In Conflict arrive dans une période extrêmement remplie pour le musicien-chanteur, qui souligne que cette tournée avec Arcade Fire lui permet néanmoins d’acquérir la liberté financière nécessaire afin de pouvoir vaquer à d’autres occupations : « C’est rassurant pour moi. C’est la première fois de ma vie que je ressens autant de stabilité. »

Comparativement à l’album Heartland (2010), plusieurs ont décrit In Conflict comme étant beaucoup plus personnel, description à l’égard de laquelle il hésite : « Bien des journalistes ont affirmé qu’il était plus personnel, mais j’hésite à employé ce terme. L’ensemble de mes écrits a toujours été très inspiré de ma propre vie, y compris mon homosexualité. C’est peut-être plus frontal, plus troublé, plus direct comme partage. Je peux dire par contre que la communication s’effectue de manière différente. J’écris maintenant pour l’auditeur, sans passer par un filtre qui me faisait écrire différemment. Disons que pour la première fois, j’essaie vraiment d’échanger avec l’autre. »

« Quant à la musique, mon approche a vraiment changé par rapport au précédent disque, poursuit-il. Cette fois, j’ai écrit la musique avec un band. J’utilise encore le violon, mais j’ai mis plus d’emphase sur la harpe. […] Brain Eno est bien entendu un autre élément qui ajoute à cette distinction. Il avait beaucoup apprécié Heartland. J’en suis arrivé à discuter avec lui après un spectacle. Finalement, il s’est retrouvé en studio avec nous à écouter et suggérer des idées. Il m’a aidé à démêler les morceaux. Il a évidemment été à la hauteur quant aux surprises musicales…»

Moins fantaisiste (l’album est loin du conventionnel, cela dit) et plus sincère (avec tous ses débordements), In Conflict est une œuvre luxuriante hautement sophistiquée, livrée avec la complicité d’un groupe rock.

Pallett, c’est toujours la grande aventure.

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Sous étiquette Secret City Records, In Conflict, sera disponible à compter du 27 mai.

Owen Pallett offrira par ailleurs un concert à La Sala Rossa de Montréal, le 9 mai.

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