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Palmyre minée... mais Palmyre libérée!

La prise de Palmyre est à marquer d'une pierre blanche et constitue assurément le plus important revers enregistré par l'organisation État islamique en Syrie.
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On le sait, l'armée syrienne appuyée par l'aviation russe a fait son entrée, le 27 mars 2016, dans la ville mythique de Palmyre, à l'aube du dix-septième jour après le début de l'offensive.

Qu'on se le dise, la prise de contrôle de Jabal el-Tar et son avancée fulgurante dans cette localité annoncent assurément la fin prochaine de la phase de conquête entamée le 7 mars 2016.

La prise de Palmyre marque le plus important revers enregistré par l'État islamique en Syrie

La prise de Palmyre est à marquer d'une pierre blanche et constitue assurément le plus important revers enregistré par l'organisation État islamique (EI) en Syrie depuis l'intervention de la Russie en septembre 2015, cette dernière ayant ainsi inversé la tendance du conflit en faveur des troupes pro-Assad.

La chute de Palmyre ouvre à l'armée les portes de l'est de la Syrie

La chute de Palmyre ouvre ainsi à l'armée les portes de l'est de la Syrie où l'EI contrôle la majeure partie des provinces de Daïr az Zour et de Rakka dans la vallée de l'Euphrate.

À cette occasion, Vladimir Poutine a tenu à féliciter Bachar Al-Assad pour la reconquête de la ville de Palmyre, d'où ont été chassés les djihadistes de l'Etat islamique. Pour sa part, Al-Assad a salué l'aide apportée à ses troupes par les forces aériennes russes et a reconnu qu'un tel succès aurait été impossible sans le soutien de la Russie.

Les dégâts subis par les monuments de Palmyre sont irréparables

«La 'cité des palmiers', une oasis du désert syrien peuplée dès le IIIe millénaire, et de ses habitants, particulièrement métissés, car la ville a toujours été un carrefour caravanier entre l'Inde et la Méditerranée, commerce d'où elle tira sa prospérité. Un véritable patchwork de peuples, de civilisations, de langues et de religions» rappelle l'historien Paul Veyne dans son très beau livre dédié à l'archéologue Khaled al-Assaad, directeur général des antiquités de Palmyre, ville à laquelle il a consacré quarante ans de sa vie, de 1963 à 2003, décapité par l'État islamique le 18 août 2015, pour «s'être intéressé aux idoles».

À Palmyre, on pense à la mythique reine Zénobie, qui, au IIIe siècle après Jésus-Christ, conquit pour son fils Wahballat un véritable empire, dont l'Égypte et tout l'Orient, avant d'être vaincue par les légions romaines de l'empereur Aurélien, en 272.

Pour mémoire, depuis le début de l'occupation de Palmyre en mai 2015, l'État islamique a commis deux types de destructions. Les djihadistes ont attaqué les temples de Bêl et de Baalshamin ainsi que l'Arc de triomphe. Ils ont touché également le Musée national et détruit plus de dix tours funéraires.

Mais on ne saurait oublier toutes les destructions souterraines, à travers les fouilles clandestines accordées aux voleurs et aux mafieux pour piller le site.

«Les dégâts subis par les monuments de Palmyre, y compris les fameuses tours funéraires de ses alentours, profanées et détruites en septembre 2015, semblent difficilement réparables, en tout cas pas avant que la paix et la stabilité soient revenues en Syrie. En attendant, le temps aura fait son œuvre, tout comme les pillards», confie l'archéologue Maamoun Abdulkarim.

«Certaines pièces inestimables du musée de Palmyre avaient pu être sauvées et placées à l'abri. Mais d'autres avaient fait l'objet d'un trafic d'art : prouvant que ces destructions à Palmyre n'avaient pas de véritable fondement religieux, les djihadistes s'étaient livrés à un trafic de pièces rarissimes, utilisées pour renflouer leurs comptes en banque. Ils avaient volé de telles œuvres en Irak, dont certaines ont pu être récupérées par les forces américaines lors de raids. En juillet 2015, le Musée national de Bagdad avait officiellement reçu des trésors archéologiques volés par l'État islamique», souligne Maamoun Abdulkarim.

Pour l'heure, «les unités d'ingénierie de l'armée sont en train de désamorcer des dizaines de bombes et de mines à l'intérieur de la cité antique» qui contient des trésors détruits en partie par le groupe extrémiste.

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

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