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Comparé à Pol Pot, Paul St-Pierre-Plamondon obtient des excuses

«Quand on compare le chef d’un parti politique à Pol Pot, qui a tué 1,7 million de personnes, on n’est pas dans la liberté d’expression», s'est insurgé le chef du Parti québécois.
Jacques Boissinot/La Presse canadienne

Un chercheur de l’Université Concordia a présenté ses excuses pour avoir comparé le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon au dictateur génocidaire cambodgien Pol Pot.

Samedi, Kyle Matthews, directeur exécutif de l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits humains (MIGS) de Concordia, avait partagé sur Twitter un article du Journal de Montréal sur le «projet national» du nouveau chef du PQ accompagné du message «Paul Pot Plamondon».

Pol Pot, Saloth Sâr de son vrai nom, était le chef des Khmers rouges, un mouvement communiste radical qui a fait régner la terreur au Cambodge de 1975 à 1979.

Le tweet a été effacé, mais le politicien continuait lundi matin de réclamer des excuses publics de la part du chercheur et de l’université.

Celles-ci sont finalement venues lundi après-midi, lorsque M. Matthews a affirmé dans un nouveau tweet regretter son «choix de mots».

«Je n’avais pas l’intention d’insulter M. Plamondon, qui est une personnalité publique et le chef d’un parti politique», a-t-il ajouté. «Mon commentaire sarcastique a été fait à titre de citoyen privé mais j’aurais dû trouver une autre façon de l’exprimer.»

Dans une déclaration écrite au HuffPost Québec, l’Université Concordia s’est distanciée des propos de son employé.

«Ce gazouillis ne représente pas l’université Concordia. Nous regrettons la comparaison inacceptable qui y a été faite et soulignons que de tels propos ne reflètent aucunement les valeurs de l’université», a écrit sa porte-parole Vannina Maestracci.

Liberté d’expression et diffamation

En entrevue avec le HuffPost quelques heures plus tôt, M. St-Pierre-Plamondon s’était défendu de vouloir censurer le chercheur, lui qui défendait le mois dernier la liberté d’expression dans la foulée du débat sur le «mot en N».

Il s’était aussi insurgé contre la censure d’un épisode de La Petite Vie par Radio-Canada, réclamant une politique nationale sur la protection de la liberté d’expression et de la libre circulation des oeuvres.

«Il est très important de différencier entre les concepts de liberté d’expression et de diffamation», a-t-il dit lundi.

«Il faut défendre le droit d’émettre une idée qui peut choquer, de citer une oeuvre dont le nom pourrait subjectivement heurter quelqu’un. La liberté d’expression, c’est la règle, comme quand on diffame.»

«Quand on compare le chef d’un parti politique à Pol Pot, qui a tué 1,7 million de personnes, on n’est pas dans la liberté d’expression», a-t-il jugé. «Il n’y a pas d’idée, pas d’intention de débattre. Tout ce qu’on veut faire c’est ternir la réputation de quelqu’un.»

Le chef indépendantiste s’est par ailleurs inquiété des dérives de la cancel culture (culture du bannissement) qui prend selon lui de l’ampleur dans les universités et risque de créer «une uniformité idéologique», chose contre laquelle il promet de se battre.

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