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Marois invoque l'urgence de remplacer le gouvernement libéral usé et corrompu

Marois invoque l'urgence de remplacer le gouvernement libéral
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QUÉBEC - La tenue d'un référendum sur la souveraineté ne figure pas à l'agenda du Parti québécois, du moins dans un avenir prévisible, a affirmé mercredi à Québec la chef Pauline Marois au premier jour de la campagne électorale.

Avant même l'annonce officielle des élections par le premier ministre Jean Charest, Mme Marois a plongé tête première dans le débat tôt en matinée, invoquant, comme priorité absolue, l'urgence de chasser du pouvoir les libéraux de Jean Charest.

"L'enjeu le plus urgent, c'est de changer le gouvernement libéral de Jean Charest, ce gouvernement usé et corrompu", a-t-elle dit.

Arborant une nouvelle coiffure, vêtue d'un sobre tailleur gris, la mine sereine, la leader péquiste s'est présentée comme celle pouvant ramener "l'intégrité en politique" et mettre fin "à l'influence de l'argent" sur les partis.

"Contrairement aux libéraux, nous avons choisi l'honnêteté. Notre vision d'avenir pour le Québec se résume simplement: s'affirmer, s'enrichir, s'entraider", a-t-elle déclaré en point de presse, entourée d'un groupe de candidats de la région de Québec.

Le PQ va oeuvrer à "l'enrichissement collectif", a précisé Mme Marois, accusant le Parti libéral d'enrichir "ses amis" aux dépens du plus grand nombre et de "vendre à rabais" les ressources naturelles du Québec.

Quant à elle, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault "marche dans les pas" du PLQ au service "d'une minorité de privilégiés", a argué la chef du Parti québécois.

Au sujet de la question nationale, Mme Marois a reproché aux libéraux et caquistes de "garder le Québec dans une position de faiblesse" en perpétuant le statu quo devant un gouvernement fédéral qui "heurte de plein fouet" les intérêts économiques et les valeurs des Québécois.

"Le Canada est devenu un risque pour le Québec, a soutenu la leader souverainiste. Nous devrons éventuellement choisir entre demeurer une province du Canada ou devenir un pays."

Le Parti québécois a choisi pour thème de campagne la formule "À nous de choisir" mais cela n'annonce pas pour autant une nouvelle consultation sur le statut constitutionnel du Québec.

La chef péquiste refuse en effet de s'engager à tenir un référendum sur la souveraineté dans un prochain mandat de gouvernement.

Le Canada a beau mettre "à risque" les valeurs du Québec, le fruit n'est pas encore tout à fait mûr pour une troisième campagne référendaire, a fait comprendre Mme Marois.

"Aujourd'hui, on ne vote pas pour ou contre un référendum, on vote pour ou contre un gouvernement. Le jour où il y aura un référendum, et nous le déciderons le moment venu _ je garde l'agenda ouvert _ il n'y aura pas de surprise", a expliqué Mme Marois.

Pour l'heure, "je n'ai pas encore pris cette décision (de tenir un référendum), nous la prendrons si nous pensons que nous sommes capables de gagner et si nous croyons que nous sommes prêts à poser la question. C'est un agenda qui reste ouvert", a-t-elle ajouté.

Mme Marois a livré devant la presse nationale et quelques dizaines de militants les grandes lignes du programme électoral de son parti, s'engageant en outre, si le PQ est porté au pouvoir au scrutin du 4 septembre, à instaurer des élections à date fixe.

Le programme prévoit aussi le financement essentiellement public des partis politiques, le renforcement de la Loi 101, une bonification du régime de redevances minières, un accès "abordable" à l'éducation supérieure et l'ajout de places en garderie.

"Un enfant, une place", a-t-elle promis en regard du réseau des services de garde.

La députée de Charlevoix a par ailleurs servi la réplique à son vis-à-vis libéral qui s'emploie depuis déjà plusieurs semaines à associer le Parti québécois à la "rue" et au désordre social.

Être près du peuple ne constitue pas une tare, bien au contraire, a fait valoir Mme Marois, qui avait battu plutôt maladroitement la mesure à coups de casseroles le printemps dernier dans une manifestation anti-gouvernement.

"Il me semble que ça ferait du bien à M. Charest d'aller dans la rue. Il comprendrait mieux les besoins des Québécois. Il a des problèmes à y aller (dans la rue) parce qu'à chaque fois, il doit être accompagné d'une horde de policiers", a-t-elle lancé, sous les applaudissements des militants.

La chef péquiste a été abondamment critiquée par Jean Charest pour avoir porté à l'Assemblée nationale le carré rouge en appui à la lutte des associations étudiantes contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement.

Mme Marois a abandonné le port du carré rouge au terme de la dernière session parlementaire mais son engagement dans la cause étudiante reste décrié par ses adversaires libéraux qui y voient une soumission aux clameurs des manifestants.

Devant ses partisans, la leader du PQ a accusé le chef libéral de vouloir faire "oublier son bilan" en faisant porter la campagne sur la seule cause étudiante.

"M. Charest voudrait n'en faire que le seul enjeu alors que nous, nous pensons que l'honnêteté et l'intégrité du gouvernement sont les premières raisons pour lesquelles nous sommes en élection. Il a perdu des ministres sur les questions d'intégrité! (...) Je ne crois pas que les manifestations étudiantes vont faire oublier les vrais problèmes vécus par ce gouvernement", a-t-elle soulevé.

En après-midi, Mme Marois a présenté dans la capitale de la Mauricie sa candidate vedette, la militante anti-islamiste Djemila Benhabib, parachutée dans la circonscription de Trois-Rivières.

L'auteure de l'ouvrage "Ma vie à contre-Coran", publié en 2009, a dit être enthousiasmée à l'idée de servir ses concitoyens trifluviens, en dépit des quelques commentaires désobligeants rapportés par un média de la région au sujet de son origine ethnique (elle est d'origine algérienne).

"L'ouverture qui caractérise le peuple québécois est réelle, elle n'est pas fictive. Et ce n'est pas un petit vox pop qui va me faire changer d'idée", a évoqué la jeune femme.

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