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L'extrême droite selon Philippe Couillard

Philippe Couillard se prépare déjà pour l'élection de 2018. Il utilise une tactique psychologique pour remporter un second mandat gouvernemental consécutif.
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Selon Philippe Couillard, le Parti québécois de Jean-François Lisée en serait un d'extrême droite. Qu'a bien pu faire notre cher Jean-François pour mériter de tels propos?

Peut-être pour s'être engagé à dépolitiser les seuils d'immigration en confiant au Vérificateur général du Québec la tâche d'évaluer objectivement le chiffre nécessaire? Ça ferait changement de la recette libérale qui consiste à choisir arbitrairement le nombre de nouveaux arrivants en fonction de ses ambitions électorales.

Si le VG du Québec en venait à proposer un seuil de 30 000 immigrants par année plutôt que 55 000, cela ferait-il de Lisée un dictateur d'extrême droite? Non. Ça démontrerait plutôt à quel point les libéraux ont abusé des seuils d'immigration au cours de la dernière décennie.

En réalité, le Québec accueille 15% d'immigrants de plus par année, proportionnellement à la taille de sa population, que le Royaume-Uni, 86% de plus que les États-Unis, 50% de plus que la France et 189% de plus que la Finlande (chiffres de l'OCDE repris par Michel David lors du débat organisé par Le Devoir, le 3 octobre dernier).

Il m'apparait donc insensé qu'un politicien québécois soit associé à l'extrême droite simplement pour avoir proposé une réduction des seuils actuels.

Mérite-t-il alors ces propos en raison de ses engagements sur la laïcité? J'imagine que de suggérer aux nouveaux employés des institutions publiques de s'abstenir de porter des symboles religieux ou politiques ostentatoires pendant les heures de travail, ça ressemble aux politiques de Joseph Staline.

Non.

En réalité, Philippe Couillard se prépare déjà pour l'élection de 2018. Il utilise une tactique psychologique pour remporter un second mandat gouvernemental consécutif.

Philippe Couillard sait très bien que sa déclaration sur Jean-François Lisée et l'extrême droite est gravement exagérée.

Cette tactique en question, il l'a déjà formulée alors qu'il était candidat à la chefferie de son parti. Le 11 mars 2013, de passage à l'émission 24 heures en 60 minutes sur RDI, il défendait son amitié avec Arthur Porter décriée par ses adversaires.

Je le cite: « Ne soyons pas naïfs: dans une course au leadership, ça joue rude, et on essaie de faire des associations. Bien sûr on dira jamais qu'on veut faire ça, mais c'est dans le but de créer dans l'esprit des gens ces associations. »

Il sait très bien que sa déclaration sur Jean-François Lisée et l'extrême droite est gravement exagérée. Même chose lorsqu'il affirme qu'«avec le Parti québécois, c'est un référendum», bien que son nouveau chef s'en soit clairement distancé jusqu'en 2022.

Nul besoin de défendre son bilan gouvernemental pour remporter la prochaine élection. Il suffit de salir l'image de son adversaire avec des associations injustifiées et tour est joué. Voilà la stratégie libérale.

Les Québécois se laisseront-ils berner?

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