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Philippe Couillard n’a pas respecté sa parole, déplore François Ouimet

«Je pense que je méritais mieux», dit le député libéral, après avoir été éjecté de son parti.

QUÉBEC – En mai dernier, le premier ministre Philippe Couillard aurait regardé le député de Marquette François Ouimet dans les yeux, lui aurait serré la main et lui aurait dit : «Inquiète-toi pas, je ne te jouerai pas de tours. Je vais signer ta lettre de candidature.»

C'est ce que raconte le principal intéressé qui, visiblement ébranlé, a confirmé lors d'une conférence de presse qu'il s'était fait montrer la porte de son parti pour le bien du «renouveau». Ce serait l'ancien joueur de hockey, Enrico Ciccone, qui prendrait sa place.

Depuis quelques mois, il y a des jeux de coulisses.

M. Ouimet, élu pour la première fois en 1994, était au bord des larmes lors de son annonce. «Je ne cacherai pas que les mesures prises dans les derniers jours à mon égard sont blessantes pour moi et ma famille, autant qu'elles sont inattendues et vont à l'encontre de l'engagement pris par le premier ministre», a-t-il dit.

Il a brièvement parlé au premier ministre au téléphone, le matin même. C'est à ce moment qu'il a compris que «la parole donnée ne tenait plus».

Le premier ministre Philippe Couillard répond aux questions de l'opposition sous le regard attentif du vice-président de l'Assemblée nationale, François Ouimet.
LA PRESSE CANADIENNE
Le premier ministre Philippe Couillard répond aux questions de l'opposition sous le regard attentif du vice-président de l'Assemblée nationale, François Ouimet.

«Depuis quelques mois, il y a des jeux de coulisses, spécule le député de 58 ans. Si je me représentais, je devenais le doyen de l'Assemblée nationale. Si je ne suis pas sur les rangs pour l'élection, [le chef de la Coalition avenir Québec] François Legault devient le doyen de l'Assemblée nationale.»

M. Ouimet, qui agissait à titre de vice-président de l'Assemblée nationale, aurait aimé pouvoir faire ses adieux à l'institution dans laquelle il a siégé pendant 24 ans en bonne et due forme, au lieu de se faire remercier de la sorte. «Je pense que je méritais mieux», dit-il.

Des appuis de ses adversaires politiques

M. Ouimet, dont l'investiture devait avoir lieu mercredi soir, s'est attiré des mots de compassion de ses adversaires politiques. Le leader parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, l'a qualifié de «député le plus gentil» - outre ceux de son propre parti, précise-t-il.

Le député caquiste Simon Jolin-Barrette, pour sa part, a remis en doute la parole du premier ministre. «Si le chef libéral ne tient pas promesse envers son propre député, que valent ses promesses électorales?», se questionne-t-il.

Même l'ex-chef du Parti québécois et patron de Québecor Pierre Karl Péladeau est venu à sa défense.

Une décision «difficile», admet Couillard

La sortie du député Ouimet a éclipsé, en partie, la conférence de presse donnée par le gouvernement sur les mesures d'aides aux entreprises affectées par la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis.

M. Couillard a dû se justifier d'avoir décidé, au dernier instant, d'avoir éjecté M. Ouimet de la liste des candidats. Il blâme le «goulot d'étranglement des candidatures» et le nombre de circonscriptions disponibles, qui rétrécit de jour en jour.

«C'est une décision difficile et douloureuse. Les circonstances ont changé, le nombre de candidatures de qualité a augmenté et pour assurer le succès de mon équipe, je me dois de présenter une équipe à la fois expérimentée et renouvelée», a-t-il répondu.

Le chef libéral se défend aussi d'avoir renié sa parole, en disant qu'au contraire, elle vaut «beaucoup». «Les gens qui travaillent avec moi et avec mes côtés savent que je suis un homme de parole», a-t-il ajouté.

Correction : Contrairement à ce qui était publié dans la première version de notre texte, M. Ouimet n'a pas prononcé les mots «C'est cheap» pour qualifier la façon dont il a été traité. C'est un autre journaliste qui a répété ces mots. Nos excuses pour la confusion.

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