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L'ex-ministre Pierre Duchesne persiste et signe !

Expérience hallucinatoire que d'entendre Pierre Duchesne en entrevue avec Emmanuelle Latraverse ce dimanche à RDI. L'ex-ministre nous a fait la démonstration, s'il est représentatif de la bande de joyeux naufragés qui forment à ce jour le PQ, que ni lui, ni les autres n'ont compris quoi que ce soit à la défaite du 7 avril.
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Expérience hallucinatoire que d'entendre l'ex-ministre Pierre Duchesne en entrevue avec Mme Emmanuelle Latraverse ce midi du 4 mai à RDI. Il nous a fait la démonstration, s'il est représentatif de la bande de joyeux naufragés qui forment à ce jour le PQ, que ni lui, ni les autres n'ont compris quoi que ce soit à la défaite du 7 avril, et ne sont pas disposés non plus à y trouver quelque leçon.

Par une plaisante humilité, M. Duchesne déplore que "le vote péquiste n'est pas sorti", mais que "c'était à nous de les faire aller voter". Manière fort peu habile de rejeter la faute sur le peuple québécois, qui n'a encore rien compris, en confirmant le paternalisme qui fait la marque du PQ: l'enseignant hypocrite qui s'excuse auprès des parents d'un élève parce que leur enfant est un cancre...

Par la voix de son ex-ministre, le PQ persiste dans son aveuglement et signe son dépôt de bilan. Sans rire, M. Duchesne remonte aux campagnes de peur des deux référendums perdus pour invoquer la manipulation des personnes âgées, à qui l'on aurait dit, encore cette année, qu'ils "allaient perdre leur chèque", mais il tape volontiers sur le clou de cercueil de la langue française, qui, sans la souveraineté du Québec, est appelée à disparaître... C'est donc qu'il ne faut avoir peur que des bonnes choses!

Le plus extraordinaire s'est produit lorsque Mme Latraverse à demandé à M. Duchesne s'il était surpris qu'aucun avis juridique n'ait été demandé au contentieux du ministère de la Justice concernant la légalité et les possibilités de contestation de la "charte des valeurs". J'entendis alors celui qui a eu pendant 18 mois la main haute sur l'Éducation au Québec, au lendemain du "printemps érable", répondre sans sourcilier : "Ben premièrement, on n'était pas rendu là... On était encore dans un processus de consultation populaire..." Quoi?

J'ai dû "rewinder" trois fois pour me convaincre qu'il avait bien dit ça! Comment? Un projet de loi définitif avait bien été soumis à la consultation populaire, à la critique de tout un chacun; qui de l'ancienne juge de la Cour suprême, de l'Iman ou de l'archevêque, qui de l'icône octogénaire, ou de madame chose avec ses souvenirs de Turquie. Mais s'il faut croire M. Duchesne, des mois après la proclamation solennelle de la "crise des accommodements raisonnables", après des mois d'hypothèses, de suppositions, de craintes, de montée des tensions religieuses et culturelles, de dénigrement du "gouvernement des juges", de moquerie de la loi et de déni du droit... "On n'était pas rendu là". Nous n'étions pas encore rendus, dans un état de droit, démocratique et pacifique, à l'étape primaire de solliciter l'expertise des avocats et avocates du ministère de la Justice du Québec? Avocats pour avocats, mieux valait, certes, ridiculiser ceux du Barreau ou de la Commission des droits de la personne que de risquer que les juristes de l'État ne leur emboîtent le pas !

Il en faudra beaucoup, de "souverainistes solitaires" tels que le soussigné, pour que le monstre se résigne à se regarder dans une glace sans fard, dans toute sa prétention et son arrogance. Entrer au PQ, c'est s'enchaîner dans la caverne de Platon, pour ne considérer que l'ombre des choses. Le pire, c'est que plus le parti rajeunit ses effectifs, plus il s'encroute dans ses vieux réflexes de colonisés. Confier la création d'un nouveau pays à de tels amuseurs? Non merci.

Merci M. Duchesne, merci de nous faire la démonstration, en guise de testament d'un ministre de l'Éducation sortant, que la sagesse populaire est encore le meilleur maître, elle qui enseigne que "dans la vie, on n'a jamais rien que ce qu'on mérite."

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