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Une revue scientifique consacrée au porno accusée de manquer d'objectivité

Une revue scientifique spéciale porno fait polémique
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SEXUALITÉ – La pornographie: alliée ou ennemie? La question n'en finit pas de faire débat. Au point qu'il a été décidé qu'une revue scientifique entièrement consacrée au sujet serait bientôt publiée.

En mai dernier, la maison d'édition Routledge a en effet annoncé vouloir lancer en 2014 Porn Studies, la première revue scientifique internationale consacrée à l'étude des produits et services culturels considérés comme pornographiques.

Cependant, une pétition a vu le jour dans le but de dénoncer le "parti pris" de cette revue et demande à ce que soient reconnus les aspects nuisibles du porno. Le manifeste, sponsorisé par l'organisation féministe américaine Stop Porn Culture, se présente de la façon suivante:

Bien que nous soyons d'accord pour dire que la pornographie et sa culture exigent et méritent d'être analysées de façon plus critique, nous sommes profondément inquiets — en tant qu'universitaires, activistes, experts, professionnels de la santé et éducateurs — des intentions et des objectifs de cette revue ainsi que de la rédaction qui la compose, uniformément pro-porno.

Études bidons et conclusions sans fondement ?

Gail Dines, professeur en sociologie, a expliqué au quotidien britannique The Guardian que "les rédacteurs en chef viennent d'un univers pro-pornographie où sont niées les conclusions de tonnes de recherches effectuées sur les effets négatifs du porno... Ils sont comme les climato-sceptiques. Ils se servent d'études bidons et en tirent plein de conclusions sans fondement".

La pétition propose deux options: soit changer les rédacteurs à la tête de la revue par des personnes aux perspectives plus diversifiées ou bien renommer la revue Pro-Porn Studies. Pour le moment, plus de 900 personnes ont déjà signé cette pétition, y compris des professeurs et des universitaires britanniques et américains.

Parmi eux, nombreux sont ceux à dénoncer une revue partiale. George Deabill, sexologue et conseiller conjugal et familial, commente par exemple: "Je suis d'accord avec le fait que les deux points de vue doivent être présentés. Le porno peut être utile comme dangereux et les études confirmant ces deux aspects devraient être publiées". Pour Janice Williams, "il est vital que ce débat soit équilibré".

Un regard critique

A priori la revue annonce vouloir "explorer avec un regard critique" la pornographie et ses sujets annexes, ce qui laisse présager une certaine impartialité. Seuls les antécédents et les points de vue des rédacteurs auraient engendré une telle méfiance. Reste maintenant à attendre la première publication pour savoir si ces reproches sont fondés ou non.

Quoi qu'il en soit, l'impact de la pornographie reste incertain: si une étude datée de juin 2012 a trouvé qu'avoir recours au porno pouvait avoir des effets négatifs sur les relations intimes, une étude du mois d'avril 2013 suggère que le porno n'influencerait peut-être pas les comportements sexuels à risques autant qu'on le pensait précédemment. Le mystère reste donc entier.

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