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La cimenterie de Port-Daniel est «un bon projet», selon le Parti québécois

Cimenterie de Port-Daniel: «un bon projet», selon le PQ
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QUÉBEC - Le projet de cimenterie de Port-Daniel-Gascons en Gaspésie est l'un de ces «risques qui valent la peine d'être pris», a soutenu jeudi le député péquiste Nicolas Marceau.

Alors que le gouvernement libéral hésite à donner le feu vert, l'ex-ministre des Finances sous Pauline Marois se porte à la défense du projet du promoteur Ciment McInnis et piloté par Laurent Beaudoin de Bombardier.

M. Marceau estime que l'implantation de la cimenterie d'un milliard de dollars, annoncée en janvier par le gouvernement du Parti québécois, est «un bon projet», appuyé par des investisseurs «sérieux» et qui repose sur un montage financier «solide».

En offrant un prêt de 250 millions $ au taux du marché, le gouvernement québécois fait une bonne affaire avec la cimenterie, selon le député de Rousseau. Même chose, à son avis, pour Investissement Québec avec sa participation dans l'entreprise à hauteur de 100 millions $.

«On va prêter 250 millions $ à un taux qui est le taux du marché et qui est beaucoup plus élevé que le taux auquel on emprunte. Donc, on va faire de l'argent sur le prêt. On s'entend? On va faire de l'argent sur le prêt qu'on va consentir à une entreprise. Alors, ce n'est pas vrai que ça coûte 450 millions $ aux contribuables. C'est complètement faux», a fait valoir M. Marceau en point de presse.

Le risque financier encouru par le gouvernement dans cette aventure inquiète vivement le ministre de l'Économie, Jacques Daoust. Mais pour le député Marceau, le risque en vaut la chandelle.

«On estime qu'en moyenne on pourrait perdre 108 millions $. On prend toujours des provisions pour pertes, même pour de très bons projets. (...) M. Daoust a le droit d'être inquiet. Maintenant, il y a des risques qui valent la peine d'être pris et, dans ce cas, étant donné l'intérêt que ça représente pour la Gaspésie, étant donné l'importance du développement économique, c'est pleinement justifié», a-t-il évoqué.

Aux côtés de son collègue, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, a défendu les intérêts de sa région, insistant sur l'importance de cet investissement pour aplanir les difficultés socioéconomiques qui affligent la population gaspésienne.

«Le risque de la pauvreté, est-ce qu'on peut le calculer? Le premier ministre l'a dit hier (mercredi): un des premiers déterminants de la santé d'une population, c'est son environnement socioéconomique. Des régions qui sont déconstruites économiquement vont avoir des taux de suicide plus élevés, de l'abandon scolaire, des problèmes de santé mentale, etc. Et c'est une réalité que nous vivons», a-t-il relaté.

M. Marceau a aussi rejeté du revers de la main les critiques soulevées par une poignée d'élus américains alarmés par l'arrivée d'un nouveau cimentier sur le marché nord-américain.

Le projet, a-t-il assuré, ne contrevient pas aux accords commerciaux internationaux car il n'a reçu aucune subvention directe ou indirecte.

Ce «ne sont pas des préoccupations qui s'appuient sur la réalité de nos accords commerciaux», a-t-il dit au sujet des inquiétudes exprimées au sud de la frontière.

«Lorsque j'étais au ministère des Finances, on ne m'a jamais laissé entendre qu'il y avait un danger à cet égard. Donc, je n'y crois pas», a dit M. Marceau.

Malgré la confiance affichée par l'ancien ministre des Finances, le ministre Daoust continue de son côté d'entretenir des doutes sur la viabilité du projet gaspésien.

«J'aimerais bien ça que s'installe une belle entreprise là-bas, mais il y a 1000 questions: est-ce qu'il y a des prises fermes à long terme pour la production de cette entreprise? Ça changerait la donne complètement. Est-ce qu'il y a des revenus assurés dans cette entreprise? Est-ce que le financement s'est fait sur des termes bancaires? Est-ce que c'est une bonne transaction? Si oui on va le faire», a-t-il déclaré.

M. Daoust a promis d'annoncer rapidement sa décision concernant ce dossier.

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