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À Portland, cette «Athéna nue» qui fait du yoga face à la police est devenue un symbole

Les autorités de Portland accusent par ailleurs les fédéraux et Donald Trump d'exacerber tensions et violences.
Manifestation contre les violences policières à Portland, Oregon
AFP
Manifestation contre les violences policières à Portland, Oregon

À Portland, la situation entre manifestants et forces de l’ordre est toujours particulièrement tendue. Dans la ville, les manifestations contre les violences policières se poursuivent tous les jours depuis la mort de George Floyd, et ont donné lieu pendant le week-end à une scène surprenante.

Dans la soirée du vendredi 17 juillet, une jeune femme s’est installée face aux policiers, nue, avant de se lancer dans une séance de yoga. Elle a été immortalisée par de nombreuses personnes et surnommée «l’Athéna nue», ou en anglais, «Naked Athena».

Comme le rapporte l’Oregon Live, les policiers pas démontés ont lancé à ses pieds des bombes lacrymogènes. Ils ont finalement quitté les lieux au bout d’une dizaine de minutes avant que «l’Athéna nue», dont l’identité n’est pas connue, en fasse de même.

«Elle était incroyablement vulnérable. Et cela aurait été très douloureux pour elle d’être blessée par l’une des balles, alors qu’elle ne portait aucun vêtement», confie un témoin.

Situation inquiétante à Portland

Cette scène aux allures cocasses cache néanmoins une situation qui inquiète de plus en plus à Portland. Le maire de la ville, Ted Wheeler, a demandé le retrait rapide des forces fédérales les accusant d’exacerber les violences et les tensions. Des propos qui font écho à ceux de la gouverneure de l’Oregon, qui a tancé un «véritable petit théâtre politique», accusant Donald Trump d’opération de communication.

La procureure de l’Oregon, Ellen Rosenblum, a d’ailleurs décidé d’aller plus loin en justice et de poursuivre le gouvernement fédéral face à des agissements illégaux de ses agents. Elle les accuse notamment d’avoir violé le droit constitutionnel de réunion, mais aussi d’avoir saisi et détenu illégalement des personnes sans mandat ni justification.

Des démocrates de la Chambre des représentants se sont également saisis de ces accusations pour demander une enquête interne au sein des départements de la Justice et de la Sécurité intérieure. «Les citoyens s’inquiètent que l’administration ait déployé une force de police secrète, non pas pour enquêter sur des crimes, mais pour intimider des individus qu’elle considère comme des adversaires politiques, et que l’utilisation de ces tactiques prolifère dans tout le pays», écrivent-ils dans une lettre au Bureau de l’inspection générale.

La semaine dernière, des agents fédéraux ont été filmés en train de circuler dans des fourgonnettes sans immatriculation dans la ville de Portland. Habillés en treillis, ils arboraient bel et bien des insignes «police» mais sans pouvoir être clairement identifiés.

Dans la journée de dimanche, Donald Trump a défendu ses agents, assurant qu’ils étaient là pour protéger les bâtiments fédéraux.

«Nous essayons d’aider Porltand, pas de lui faire du mal. Ses dirigeants ont depuis des mois perdu le contrôle des anarchistes et des agitateurs. Ils sont complètement absents. Nous devons protéger les propriétés fédérales et les gens.»

Ce texte a été publié originalement sur le HuffPost France.

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