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Postes Canada: un test pour les relations entre les libéraux et les syndicats

Postes Canada: un test pour les relations entre les libéraux et les syndicats
Kikishua/Flickr

Une nouvelle relation entre le gouvernement fédéral et le monde du travail s'est ouverte depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux de Justin Trudeau, mais des fissures commencent à apparaître dans le conflit à Postes Canada.

Les libéraux découvrent à présent ce que d'autres gouvernements avant eux ont compris: soutenir les syndicats en campagne électorale peut aider à se faire élire, mais une fois au pouvoir, le gouvernement devient responsable de l'économie dans son ensemble. Et cela peut parfois signifier de marcher sur les platebandes des syndicats - pour le bien du plus grand nombre.

D'un point de vue syndical, les libéraux ont connu un bon début à leur arrivée au pouvoir. Justin Trudeau est devenu le premier chef de gouvernement depuis John Diefenbaker à s'adresser à la direction du Congrès du travail du Canada. L'un des premiers projets de loi présentés par les conservateurs, C-4, visait à abroger certaines lois adoptées par les conservateurs, dont une exigeant que les syndicats publient leurs états financiers et une autre imposant des critères plus élevés pour la syndicalisation.

"Nous acceptons que tout ne soit pas parfait tous les jours, mais au moins, il y a une tentative de s'assurer qu'il y a beaucoup de dialogue sur les dossiers essentiels", a affirmé Hassan Yussuff, président du Congrès du travail.

Dans le conflit en cours à Postes Canada, des leaders syndicaux estiment que le gouvernement pourrait faire pression sur Postes Canada pour que la société de la Couronne s'entende avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes et retire sa menace de lock-out.

Le premier ministre a plutôt affirmé qu'il voulait que les deux parties concluent une entente négociée et a dit qu'il ne voyait pas la nécessité d'intervenir à ce point-ci du conflit. La ministre du Travail, MaryAnn Mihychuk, a suggéré cette semaine aux parties de se soumettre à l'arbitrage exécutoire, ce que le syndicat a rejeté.

Les gouvernements sont plusieurs fois intervenus par voie législative pour mettre fin à des grèves et des lock-out depuis les années 1960, quand les employés de l'État fédéral ont obtenu le droit de déclencher la grève et alors que le pays faisait face à une instabilité économique grandissante, rappelle Christos Aivalis, professeur adjoint de politique canadienne et d'histoire syndicale à l'Université Queen's de Kingston, en Ontario.

Mais les gouvernements peuvent aussi exercer leur influence en décidant de ne pas intervenir dans un conflit de travail, souligne-t-il. Dans le cas de Postes Canada, le fait de rester à l'extérieur d'une éventuelle grève ou d'un lock-out pourrait accroître la pression sur la société de la Couronne si la poursuite de ses activités est menacée, ou encore forcer le syndicat à admettre qu'une grève prolongée commence à drainer ses ressources financières et celles de ses membres.

Tout dépend de l'objectif ultime du gouvernement, souligne M. Aivalis.

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