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Pour le meilleur et pour le pire

Le mariage, je me dis parfois que c'est un concept totalement surfait! Une aventure dans laquelle on se jette un peu naïvement, je pense...
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Le mariage, je me dis parfois que c'est un concept totalement surfait! Une aventure dans laquelle on se jette un peu naïvement, je pense... Totalement inconscients, fort probablement, de ce qu'impliquera au fil du temps, cette fusion acquisition de deux entreprises aux intérêts pas toujours si communs...

Pour la plupart d'entre nous, et c'était mon cas à moi aussi je l'avoue lorsque j'étais plus jeune, nous imaginons ce partenaire avec qui nous nous marierons comme cette moitié qui nous correspondra parfaitement. Celui ou celle qui, pour des siècles et des siècles (ou pour la vie, si vous préférez!), sera notre meilleur ami, notre complice.

Rien de moins que la personne qui nous connaîtra le mieux sur cette terre. Et cela, jusqu'à notre mort.

Jusqu'à ce que l'on réalise un beau matin que, non! Les bas qui traînent jour après jour, ce n'est pas si excitant qu'on l'avait imaginé. Que le partenaire qu'on avait imaginé parfait ne l'est pas tant que cela finalement (et plus tragiquement, que nous ne le sommes pas tant que cela nous non plus!) Et qu'une fois les enfants arrivés dans le décor, ce sera encore pire! Parce que là, c'est clair, vous ne serez plus seulement deux à vous obstiner sur ce qui ne sont trop souvent que des pacotilles (des broutilles auxquelles paradoxalement, vous donnerez parfois l'importance de la bombe atomique!)

Non! Vous serez devenus 2 puissance 10!

Vous, votre conjoint, vos enfants. La chose atteignant un coefficient de difficultés qui frôlera des sommets lorsqu'en plus, les incohérences de vos familles respectives viendront s'ajouter au tableau. Lorsqu'il sera question, par exemple, de légiférer sur le «comment».

Comment éduquer les enfants? Comment les réprimander (assez, mais pas trop)? Comment continuer d'être un couple malgré la multiplication des pains (et des bains)?

Mais surtout, comment continuer, soi, d'être soi?

Justement.

Vous vous surprenez alors à rêver... d'être de nouveau seul!

***

C'est un secret de polichinelle, vraiment, que j'écoute énormément la télé! Parce que c'est mon travail bien sûr! Mais surtout, parce que c'est une évidence que les séries télé d'aujourd'hui sont devenues rien de moins qu'un art en soi!

Bref! Je suis tombée cette semaine sur la saison 2 de la série américaine The Affair. Vous connaissez?

Sinon, cette série commandée à l'origine par Showtime et maintenant diffusée un peu partout, raconte l'histoire d'un couple en apparence parfait, ensemble parents de quatre enfants. Et qui un jour en vient à se déchirer dans un divorce. Parce que Monsieur, un peu comme dans ces histoires racontées mille fois déjà, est tombé amoureux fou d'une serveuse rencontrée pendant les vacances familiales.

Tout l'intérêt de l'intrigue, je dirais, repose sur la présentation des points de vue. Une moitié de l'épisode présentant le point de vue d'un événement sous les yeux de l'homme, Noah. Puis l'autre moitié de l'épisode selon le regard d'Alison, la maîtresse. Les événements semblants parfois bien différents selon le point de vue dans lequel on se place. Et ça se complique dans la saison 2, alors qu'on découvre aussi les points de vue d'Hélène, l'épouse trompée. Puis finalement, celui de Cole, l'ex d'Alison...

Vous me suivez toujours? Sinon, c'est sans importance!

Car là où je veux en venir, c'est qu'en écoutant la saison 2 cette semaine, je suis tombée sur une scène qui m'a fait particulièrement réfléchir. Celle-ci présentant Alison qui discute, à un moment donné, avec un homme d'un certain âge, propriétaire du chalet dans lequel elle vit temporairement avec Noah.

Alison et l'homme (dont je ne me souviens plus du nom) discutent donc justement de ce qu'est le mariage.

Il lui raconte qu'il a été marié une première fois. Un mariage qui s'est avéré une catastrophe au final. Parce qu'il reprochait notamment à sa conjointe de ne pas le connaître assez. De ne pas savoir qui il était vraiment. Et qu'au final, il s'était senti infiniment seul dans ce qui avait fini par constituer une déception. Mais, qu'avec son deuxième mariage, il avait réalisé que la vie, c'était globalement une expérience assez solitaire. Une vie dans laquelle, la plupart du temps, nous portions seuls notre croix. Et que le mariage, loin de nous assurer que nous ne serions plus jamais seuls, nous permettait à tout le moins de l'être, à certains moments, un peu moins.

L'évidence étant, qu'on le veuille ou non, que la vie c'est en soi une expérience bien solitaire.

Et que, juste ça, cette toute petite distinction de perception, avait le pouvoir de faire toute la différence!

En entendant cela, l'homme de la maison et moi, tous deux justement à nous questionner sur l'avenir de notre mariage, avons évité de nous regarder. Mais clairement, nous avons eu l'impression d'entendre le bruit d'un criquet...

***

Le mariage, je me dis parfois que c'est un concept totalement surfait! Une aventure dans laquelle on se jette un peu naïvement je pense... Totalement inconscients, fort probablement, de ce qu'impliquera au fil du temps, cette fusion acquisition de deux entreprises aux intérêts rarement aussi communs qu'on l'avait imaginé...

Personnellement, j'en suis à me demander si ce sentiment de lassitude qui m'habite depuis quelque temps, ce n'est pas justement ça. Ce que je pourrais brièvement résumer comme un sentiment de désillusion généralisé face à cette image un jour naïvement fantasmée. Cette illusion, un peu comme un faux postulat de départ, qu'en me mariant, je ne serais plus jamais seule.

L'évidence étant, qu'on le veuille ou non, que la vie c'est en soi une expérience bien solitaire. Mais dans laquelle nous sommes juste un peu moins seuls...à deux. Et cela, malgré tous les «mais» qu'il nous serait facile d'objecter... Cela s'appelle peut-être juste la «vraie vie».

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