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Pour les disciples du Bouddha, leurs temples ne sont que des murs de terre

Formant moins de 10 % de la population népalaise, les bouddhistes sont une petite communauté dans ce pays à majorité hindouiste. Nombre d'entre eux vivent dans la vallée de Katmandou si durement éprouvée par le tremblement de terre.
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INTERNATIONAL - Le Népal dévasté pleure ses morts. Avec moins de 10 % de la population, les bouddhistes forment une petite communauté dans ce pays à majorité hindouiste. Nombre d'entre eux vivent dans la vallée de Katmandou si durement éprouvée par le tremblement de terre du 25 avril. Ce pays, si peu connu, est un aimant au cœur des bouddhistes du monde entier. Le Bouddha est en effet né à Lumbini au Ve siècle avant J.C, aujourd'hui un village népalais dans le district de Rupandehi. Toute la vie du Bouddha, marcheur infatigable, se déroule dans une région à cheval sur l'actuelle frontière indo-népalaise.

Lors de ce séisme, des monastères et des sanctuaires bouddhistes ont été endommagés comme le Temple des singes, à Katmandou, d'autres ont été complètement détruits. Le bouddhisme enseigne simplement l'impermanence : la Terre a ses tremblements et aucun Dieu ne vient la frapper de son courroux. Pour les disciples du Bouddha, leurs temples ne sont que des murs de terre, leurs statues de morceaux de bois ou de pierre. Ils peuvent apparaître et disparaître. Mais le séisme a brisé la vie d'hommes et de femmes qui ont perdu leurs proches et leurs maisons. Des enfants pleurent, des vieillards gémissent. Loin d'être des pratiquants de l'indifférence comme on l'a parfois dit, les disciples du Bouddha n'auront d'autre souci, dans ces circonstances, que de s'engager encore plus auprès de toutes et de tous.

Car l'essence même des enseignements qu'ils pratiquent est de prendre soin de toutes les manifestations de la vie, quelles qu'elles soient. Mais la vie est aussi un défi, encore plus dans ces moments où les souffrances sont éprouvées très charnellement. Les disciples du Bouddha n'auront pas nécessairement toutes les réponses, au moins ils ne seront pas résignés. Le Dalaï Lama a immédiatement écrit au premier ministre népalais l'avertissant qu'il demandait à sa fondation, The Dalaï Lama Trust, de débloquer des fonds de secours. Les monastères bouddhistes de la vallée de Katmandou se sont déjà mobilisés et accueillent les réfugiés.

Les moines auront nécessairement leur part de soutien au sein du tissu social. Leurs plus immédiats secours seront les rituels et les cérémonies mortuaires. Les uns et les autres ont aussi besoin de faire leur deuil, de reconnaître que chacune des vies disparues a eu sa valeur, même les anonymes et les laissés pour compte. Qu'ils soient hindouistes ou bouddhistes, les morts seront incinérés comme le veut la coutume. Si leur corps disparaît, leur esprit continuera son chemin dans la ronde des renaissances comme l'enseignent ces traditions. Dans leurs souhaits, les moines prieront aussi pour que les disparus puissent revenir en ce monde nous éveiller.

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