Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Pour un référendum sur le choix constitutionnel des Québécois

Au lieu de démarrer des discussions erratiques, le gouvernement actuel aurait intérêt à préparer la population à une des plus importantes consultations non partisanes de son histoire, à savoir quelle sera la position que le Québec devra défendre auprès du gouvernement fédéral.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Au lieu de démarrer des discussions erratiques, le gouvernement actuel aurait intérêt à préparer la population à une des plus importantes consultations non partisanes de son histoire, à savoir quelle sera la position que le Québec devra défendre auprès du gouvernement fédéral.

En 2017, le Québec n'a pas besoin d'un Référendum sur l'indépendance. Ce dont il a besoin c'est d'une affirmation claire et cette affirmation claire doit provenir d'une consultation populaire. Ce référendum aurait n'aurait pas pour but d'offrir aux Québécois une option à adopter ou à rejeter. Son objectif serait de valider qu'elle est l'option qu'ils veulent que leur gouvernement défende pour les 15 prochaines années.

Ce serait les Québécois qui dicteraient au gouvernement le statut que leur gouvernement devrait promouvoir auprès d'Ottawa. Les Québécois n'auraient plus à voter pour un parti en fonction de son choix constitutionnel, il donnerait au gouvernement un mandat clair.

Avec l'établissement d'un référendum sur le choix des Québécois, défendre une position constitutionnelle ne serait plus une démarche partisane, elle serait l'affirmation du peuple québécois. Les citoyens pourraient donner à Québec un mandat clair de négocier avec le Fédéral.

Un choix en deux tours

Selon cette proposition, la législation québécoise obligerait le gouvernement à consulter la population à tous les 15 ans sur leur vision de la place du Québec en Amérique. Le gouvernement en place aurait donc pour mandat de négocier auprès du Fédéral le statut réclamé par la population qu'il représente et non celui de leur parti. Pour être retenues, ces options devraient être défendues par un chef, un comité et être soumis à des règles approuvées par le Directeur-Général des Élections. Cependant, la démarche se doit d'être non partisane. Cette consultation ne devrait pas faire appel à plus de deux tours. Après le premier tour, seules les deux options les plus populaires devraient être retenues.

À titre d'exemple, les options pourraient ressembler à celles-ci :

• l'autonomie des provinces dans un système confédéral;

• le rapatriement des champs de compétences des provinces;

• la séparation du Québec (en vue d'être reconnu à l'ONU au même titre que le Canada et les États-Unis);

• le statut de département français;

• le statut d'état américain;

• le partenariat économique avec le Canada;

• le système confédéral semblable à l'Union européenne;

• l'Accord du lac Meech;

• la société distincte;

• le statu quo.

Avec cette approche, le gouvernement fédéral ne pourra plus taxer l'Assemblée nationale de défendre des intérêts partisans. Ainsi, tous les partis politiques fédéraux devront prouver qu'ils peuvent offrir un bon gouvernement aux Québécois. Ils ne pourront plus se cacher derrière une étiquette constitutionnelle. En réglant les paramètres de négociations avec le fédéral, le gouvernement en place aura l'obligeance de démontrer qu'il considère véritablement les intérêts des Québécois, et ce, sur tous les plans. En étant clair sur nos demandes, le gouvernement central n'aura pas le choix de se positionner de façon claire.

De son côté, le gouvernement de l'Assemblée nationale n'aura pas le choix, lui aussi, de défendre les intérêts des Québécois, qu'il soit caquiste, libéral, solidariste, péquiste ou autre. Ce recentrage permettrait aux partis politiques, à leurs leaders ainsi qu'à leurs stratèges de se pencher sur les réelles préoccupations des citoyens. Au lieu d'entrer dans les chicanes constitutionnelles des années 70, 80 et 90, le gouvernement du Québec devrait démontrer qu'il a réellement les intérêts de sa population à cœur. De son côté, le gouvernement fédéral n'aura pas le choix d'aller dans le même sens, à défaut, il risque de perdre un bon nombre de sièges aux élections subséquentes.

Cette démarche permettrait de mettre au rancard les options utopiques. De plus, cela inciterait les intellectuels et les communicateurs à convaincre la population de favoriser l'option la plus avantageuse pour les Québécois. Par ailleurs, aucun parti politique ne devrait avoir le droit de se positionner sur les options en lice. Certes, les politiciens pourraient et devraient s'impliquer dans le débat. Par exemple, un péquiste, un libéral, un caquiste et un représentant de Québec Solidaire pourraient se retrouver dans le même camp. Cette démarche ferait en sorte que les partis politiques du Québec seraient obligés, par la force des choses, de défendre un projet de société plutôt qu'une position constitutionnelle.

L'idée de demander au peuple qu'elle est sa position sur le statut du Québec consiste à mettre fin à l'enlisement constitutionnel

L'idée de demander au peuple qu'elle est sa position sur le statut du Québec consiste à mettre fin à l'enlisement constitutionnel. À ce moment-là, il élirait un gouvernement qui s'attarde à dynamiser l'apport de la société civile en regard à la famille, l'éducation, la culture, l'économie, la création d'emploi et la sécurité publique. Bref, en optant pour cette approche, le gouvernement en place n'a d'autres choix que de viser le bien commun. C'est bien connu, l'enjeu constitutionnel, tel que débattu depuis les 50 dernières années, produit à dessein un écran de fumée. Il contribue à évacuer du discours public les vraies préoccupations de la population.

Une consultation populaire sur le choix constitutionnel des Québécois est la seule condition gagnante pour assurer à notre peuple un statut qui nous convient et qui nous rejoint. Nous sommes à une décision de passer du fantasme au rêve et du rêve à la réalité : élire un chef qui croit à ce plan de match. La balle est lancée, qui sera le chef qui la frappera dans la bonne direction? C'est difficile à dire, car personne ne veut courir le risque.

Chacun des chefs voit cette balle comme une patate chaude et ils craignent tous que le tout vire en poutine. Mais à force de cuisiner la sauce se gâte. Il est temps qu'on serve un plat, qu'il soit au menu et qu'on le consomme une fois pour toutes. À défaut, on nous sert que du réchauffé...

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.