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Pour un régime public de soins dentaires durable

Nous demandons au gouvernement de protéger la santé des plus vulnérables par des mesures soutenables par les professionnels de la santé dentaire. Il s’agit là d’une question de santé publique.
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Nous constatons que les principes actuels du régime public de soins dentaires sont insoutenables, faute d'une valorisation adéquate des soins buccodentaires. Ces soins sont une part intégrante des soins de santé et la mise en péril de leur accès laisse craindre des impacts majeurs sur la santé des Québécois.

Le 5 juillet 2018, l'Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ) annonçait l'intention de plusieurs dentistes de se désaffilier du régime d'assurance public du Québec. Ce régime couvre les soins buccodentaires curatifs des enfants de moins de 10 ans et des personnes prestataires de l'aide de dernier recours. Ce régime couvre les soins de plus de 600 000 personnes au Québec.

Les soins dentaires sont essentiels à la santé. Les conséquences de la carie et des problèmes de gencives sont bien connus: douleur, infections, trouble du sommeil, retard d'apprentissage chez les enfants, absence à l'école et au travail des parents, conséquences psychologiques et sociales, maladies cardiovasculaires, mauvais contrôle du diabète, etc.

Sans accès à ce régime public, des milliers de personnes ne pourraient pas s'offrir les soins dentaires requis à leur santé.

Dans leur mémoire publié en 2016, l'Association des dentistes de santé publique du Québec (ADSPQ) recommandait non seulement de poursuivre le régime actuel, mais d'étendre la couverture aux clientèles vulnérables et aux soins préventifs.

La désaffiliation de milliers de dentistes au Québec entraînerait une rupture dans l'accès aux services de santé buccodentaires des personnes les plus vulnérables de notre société. Des répercussions se feront sentir sur l'ensemble du réseau de la santé et des services sociaux lorsque ces personnes se retrouveront, faute de ressources, dans les cliniques médicales et les hôpitaux pour des problèmes buccodentaires ayant bien souvent empiré.

Cette décision affecterait inévitablement à long terme l'ensemble de la société québécoise. Bien au fait de ce risque, le gouvernement menace d'empêcher ce moyen de pression avec un arrêté ministériel. On peut toutefois se questionner sur la soutenabilité de cette approche, si les frais d'exploitation ne sont pas considérés dans les montants alloués par le gouvernement aux cliniques dentaires. Les cliniques dentaires situées dans les milieux défavorisés risquent d'être les plus touchées, réduisant ainsi l'accès à des soins buccodentaires aux personnes les plus vulnérables.

Les cliniques dentaires situées dans les milieux défavorisés risquent d'être les plus touchées, réduisant ainsi l'accès à des soins buccodentaires aux personnes les plus vulnérables.

L'accès à des soins couverts par le régime public, jumelé à des interventions de prévention et de promotion de la santé buccodentaire, sont les mesures à préconiser pour réduire les inégalités sociales de santé. Des interventions comme les scellants et la fluoration de l'eau ont spécialement montré des bénéfices chez les personnes à plus haut risque de développer des problèmes buccodentaires, soient les personnes défavorisées.

Ces mesures permettront de réduire les coûts directs et indirects engendrés par les problèmes buccodentaires ainsi que de contribuer à une meilleure justice sociale.

Nous demandons au gouvernement de protéger la santé des plus vulnérables par des mesures soutenables par les professionnels de la santé dentaire. Il s'agit là d'une question de santé publique.

Les signataires de cette lettre ouverte:

Laurence Matteau-Pelletier, M.D.

Roxanne Houde, M.D.

David-Martin Milot, M.D., C.M., M. Sc.

Philippe Robert, M.D.

Huy Hao Dao, M.D., Ph. D.

au nom de Jeunes médecins pour la santé publique (JMPSP)

Élise Bertrand, D.M.D. M. Sc. et Sophie Arpin, D.M.D., Ph. D., présidente et vice-présidente de l'Association des dentistes de santé publique du Québec (ADSPQ)

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