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Être fidèle à soi-même ou pourquoi je dois appuyer Martine Ouellet

Martine Ouellet propose une Constitution initiale de la République du Québec qui sera soumise à la consultation des Québécoises et des Québécois de toutes les régions, à travers la Commission préconstituante.
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«Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu'elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête; voilà l'exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise.» - Victor Hugo, Les Misérables

Je suis indépendantiste depuis bien avant que j'ai obtenu le droit de vote. J'ai toujours été convaincue que de devenir un pays était l'aboutissement logique de ce que nous sommes comme peuple.

C'est ce qui m'a amenée à Option nationale, en 2012. Enfin, je retrouvais un discours qui, sans gêne et sans détour, proposait de mettre de l'avant, d'abord et avant tout, l'indépendance du Québec. Pas tenter de prendre le pouvoir en balayant les questions difficiles sous le tapis. Pas gouverner une province en attendant que les conditions soient favorables à, peut-être, éventuellement, si on le sent bien et si Jupiter n'est pas en carré de Vénus, proposer aux Québécois de devenir officiellement un pays. Non, prendre le pouvoir avec comme objectif de faire l'indépendance dans un premier mandat.

Ce que ça peut avoir dérangé, l'arrivée d'ON dans le portrait de l'éternelle alternance PLQ/PQ! Heille toé chose, on divisait le vote et on n'arrêtait pas de parler d'indépendance tout le temps, sur toutes les tribunes, le sourire aux lèvres et la confiance dans le regard. Pire que ça, on ne faisait pas que s'en parler entre crinqués convaincus, on voulait en jaser avec tout le monde! Parce que voyez-vous, on n'a jamais cru que «les gens ne veulent pas entendre parler de la souveraineté». Ce n'est pas parce qu'on répète la même chose ad nauseam que ça devient une vérité. Le fait est que les Québécois veulent entendre parler d'économie, d'environnement, de santé, d'éducation, etc, et que tous ces sujets sont inévitablement liés à notre capacité de décider de ce qui nous convient, avec tous les outils en main.

Quatre ans plus tard, la question est plus que jamais d'actualité, notamment en raison de la course à la direction du Parti québécois; course qui entrera sous peu dans son sprint final. En 2015, pour des raisons professionnelles, je me suis abstenue de prendre position pour un candidat et de faire campagne. Aujourd'hui, la situation a changé et surtout, je suis incapable de rester sur le banc alors que le mouvement indépendantiste joue, selon plusieurs, ce qui pourrait carrément être sa survie.

J'ai donc sauté sur la glace en mai dernier, affichant publiquement mon appui à Véronique Hivon, une femme et une politicienne pour qui j'ai toujours eu admiration et affection. Bien entendu, nous avons discuté en long et en large d'indépendance et j'ai reconnu chez elle cette conviction profonde et sincère de celles et ceux qui considèrent que le Québec peut et doit siéger d'égal à égal auprès des autres pays du monde. Vous me direz que ça va de soi qu'une membre du PQ soit indépendantiste. Je vous répondrai que chez certains, il faut fouiller pas mal avant de découvrir cette fameuse fibre souverainiste et qu'une liste de priorités longue comme mon bras la précède... Et c'est là, précisément, dans cet «épivardage» de bonnes volontés que se dressent les ennemis jurés de l'indépendance, à savoir le flou et le mou.

Véronique Hivon a des propositions originales, éclairées. Son Québec province à Québec pays m'a interpellée. J'ai même collaboré à décliner les arguments «bleus foncés». Malheureusement, force m'est d'admettre que le message ne semble pas passer. Qu'en soumettant une alternative à l'indépendance, on conforte les indécis dans une relative facilité. Que ce faisant, on reporte la démarche concrète d'indépendance aux foutues calendes grecques, encore. Ce n'est pas de la faute de Véronique Hivon. Ses propositions en matière d'environnement, de santé, de justice et autres sont excellentes. Tellement que plusieurs se diront que, dans le fond, ce n'est pas si grave si on demeure dans le Canada. «L'indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l'indépendance», genre... Énorme piège dans lequel nous nous sommes pris la patte si souvent... Je refuse de faire semblant que je ne vois pas le mur vers lequel on s'en va, qu'il soit joliment décoré ou non.

Martine Ouellet tient depuis le début un discours assumé et clair, en parfaite adéquation avec ce que je préconise comme approche. Qu'on le veuille ou non, les troupes de sieur Couillard feront de l'élection de 2018 une élection quasi-référendaire. Nous devons donc commencer à travailler dès maintenant à la préparation de notre attaque, car il n'est pas question qu'on se place en mode défense comme en 2014, avec les résultats catastrophiques que l'on connaît. Cette offensive serait d'autant plus efficace si l'on réussissait à faire parler d'une même voix, le temps d'une élection, les divers partis indépendantistes. Pour cela, ON et QS souhaitent un engagement clair dès le premier mandat. Soyons donc limpides!

Martine Ouellet propose une Constitution initiale de la République du Québec qui sera soumise à la consultation des Québécoises et des Québécois de toutes les régions, à travers la Commission préconstituante. C'est selon moi, l'approche la plus sensée, la plus prometteuse et surtout, la plus clairement assumée. J'en suis. Et je sais que Véronique Hivon sera une joueuse incontournable à nos côtés.

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