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La lecture peut vous aider si vous vous sentez perdu, les conseils de deux bibliothérapeutes

Pourquoi la lecture est un bon refuge si vous vous sentez perdu
young woman lying on grass in garden reading books
beyond foto via Getty Images
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Nous lisons tous, pour diverses raisons: pour nous documenter, pour le plaisir, pour nous tenir au courant de l’actualité, pour nous évader... Mais les romans peut avoir un impact très fort, surtout s’ils sont en phase avec votre situation actuelle.

Cette idée est le pilier central de la bibliothérapie, dont le but est de "prescrire de la fiction pour soigner les problèmes de la vie", selon les bibliothérapeutes Ella Berthoud et Susan Elderkin, co-auteures de "The Novel Cure". Même si leur pratique thérapeutique n’est pas spécifiquement fondée sur des connaissances médicales, ces deux collègues et amies de longue date aident, depuis 2008, ceux qui cherchent à mieux se connaître grâce au pouvoir des mots.

"L’un des principaux effets secondaires de la lecture est qu’elle peut révolutionner notre vision du monde", explique Susan Elderkin au Huffington Post. "Nous avons commencé à réaliser que beaucoup de gens en avaient fait l’expérience à un moment ou à un autre de leur vie, lorsque la lecture d’un roman les avait aidés à porter un regard neuf sur les choses."

Les recherches scientifiques démontrent les nombreux bienfaits de la lecture: elle permet de réduire le stress, d’améliorer la qualité du sommeil, de soulager les symptômes de la dépression ou encore de protéger le cerveau de la maladie d’Alzheimer. Une étude de 2013 a même montré que le fait de lire des romans pouvait aider à développer notre empathie, en nous "transportant émotionnellement" dans d’autres lieux et en nous rapprochant de nouveaux personnages.

Trouver refuge dans la littérature

Certaines personnes viennent consulter les bibliothérapeutes parce qu’elles sont confrontées à des traumatismes, d’autres parce qu’elles adorent lire et veulent découvrir d’autres œuvres qui pourraient leur être bénéfiques. Les nouveaux patients de la School of Life de Londres (où Ella Berthoud et Susan Elderkin proposent leurs services) doivent remplir un questionnaire sur leurs lectures passées, ce qu’ils souhaitent retirer de leurs nouvelles lectures, et tout changement majeur en cours.

Ensuite, ils rencontrent leur bibliothérapeute, qui leur délivre une "ordonnance" de lecture. "Les gens qui viennent nous voir sont confrontés à des situations dans lesquelles ils ont besoin d’aide: un nouveau travail ou une reconversion, une année sabbatique, la naissance d’un enfant, un divorce, une liaison, ou tout problème suscitant de multiples interrogations", explique Ella Berthoud. "Nous leur recommandons alors six à huit livres qui les aideront à bien appréhender les tenants et les aboutissants de leur problème."

Selon Ceridwen Dovey, auteure et contributrice du New Yorker, le terme "bibliothérapeute" est apparu en anglais moderne au début du XXe siècle, dans le magazine The Atlantic. Dans un article intitulé La Clinique littéraire, la bibliothérapie était définie comme un ensemble de lectures dont les effets thérapeutiques étaient dus à de "nouvelles connaissances scientifiques". Un siècle plus tard, cette pratique touche à présent les écoles, les prisons, les soins, et tous les individus qui recherchent une illumination silencieuse.

Qui peut bénéficier de la bibliothérapie, et comment?

Les patients auxquels Ella Berthoud et Susan Elderkin ont prescrit des ordonnances de lecture adaptées à leurs besoins sont en majorité des femmes, de tous âges, de l’adolescence à la retraite. Certains sont devenus des habitués, tandis que d’autres ont disparu pour lire les livres qui leur avaient été conseillés, heureux de suivre un nouveau chemin littéraire.

"On ne peut jamais être complètement sûr de ce que les gens tireront d’un livre, parce que chacun y apporte quelque chose de son propre vécu", ajoute Susan Elderkin. "Mais il est possible de développer un instinct solide, et c’est sur lui que nous nous appuyons lorsque nous discutons et apprenons à connaître quelqu’un. Les livres nous accompagnent tout au long de la vie. Il s’agit donc vraiment d’aider les gens à utiliser au mieux le temps limité qu’ils consacrent à la lecture."

Ceridwen Dovey a eu droit à une session de bibliothérapie gratuite avec Ella Berthoud, qui l’a guidée vers de nouveaux livres en fonction de son questionnaire. Elle a récemment partagé cette expérience dans un article du New Yorker, Can Reading Make You Happier? ("La lecture peut-elle vous rendre plus heureux?")

"Dans un monde laïque, je pense que la lecture reste l’un des rares chemins vers la transcendance, cet état insaisissable dans lequel la distance entre le moi et l’univers se réduit", écrit-elle. "Les romans, qui annihilent la conscience de soi, me donnent cependant le sentiment d’être complètement moi-même."

Par où commencer?

Même si elle adapte ses ordonnances en fonction des besoins de chacun, Ella Berthoud nous a suggéré quelques livres qu’elle estime essentiels. Donc, si vous n’avez pas lu "Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur" de Harper Lee, "Madame Bovary" de Gustave Flaubert, "Si c’est un homme" de Primo Levi, "Un parfum de jitterbug" de Tom Robbins ou "Siddhartha" de Herman Hesse, allez faire un saut à la librairie!

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Jennifer Joffre pour Fast for Word.

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